Ash, veux-tu jouer avec moi ?!

Une bande de jeunes vient passer le week end, dans un chalet en pleine forêt. Ils découvrent un magnétophone, qui va déclencher les réactions de démons, n'hésitant pas à les terroriser ou les tuer...

En 1982, Sam Raimi a fait un sacré coup au Festival de Cannes. Avec quasiment rien (comme un certain Peter Jackson des années plus tard), il a réussit à terroriser le public cannois, le temps d'une nuit spéciale. Il a pris avec lui de jeunes acteurs non confirmés et avait mis toutes ses économies dans son film. En un rien de temps, le film est devenu rentable et consacra Raimi. Je parle bien évidemment du mythique Evil Dead. Au départ, il ne se passe pas grand chose, jusqu'à ce que n'arrive ce moment, ou une des filles se fait littéralement violer par un arbre.

Notre petite bande commence sérieusement à se poser des questions, sur l'endroit ou ils sont. En effet, un emmerdeur de démons va s'éprendre de la plupart des bonhommes, les faisant sombrer dans le cannibalisme et la folie, voire carrément devenir des sortes de zombies. Les maquillages de ces derniers sont vraiment bien faits. Même après le poids des années (un peu moins de 30 ans quand même et pour un film fauché qui plus est). La plupart des protagonistes se font décimer. Tous? Non, il reste le pauvre Ash.

Incarné par le splendide Bruce Campbell (dont Ash sera son plus grand rôle, au point qu'il s'en moquera dans sa réalisation My name is Bruce), ce dernier va s'en prendre plein la tronche. Cela passe de sa petite amie, qu'il va devoir tué car possédée; à ses potes. Il va énormément souffrir, jusqu'à devenir complétement dingue (ce sera le cas dans Evil Dead 2).  Raimi signe un excellent film d'horreur fauché comme on les aime. De plus, l'humour noir est aussi de la partie. Il y a aussi cette ouverture redoutable, avec les mouvements de caméras faisant déplacer le démon.

Sam Raimi montre habilement que l'on peut faire un mémorable film d'horreur, tout en ne dépenssant pas grand chose.

La critique d'Alice In Oliver:

Le genre horrifique contient de nombreuses séries B. Rares sont celles qui peuvent se targuer d'appartenir aux films cultes qui ont marqué plusieurs générations de cinéphiles. Indéniablement, Evil Dead, réalisé par Sam Raimi en 1981, appartient à cette dernière catégorie, faisant à la fois objet de rareté et d'un long-métrage nécessaire pour tout cinéphile qui se respecte.

A la base, Evil Dead est un film fauché et bricolé par un cinéaste de génie, donc un certain Sam Raimi. Ce premier épisode sera tourné en petit comité, le but pour Sam Raimi étant de réunir sa galerie de potes.
Evil Dead marque également un tournant dans un genre horrifique standardisé. La fin des années 70 et le début des années 80 marqueront la gloire des slashers: que ce soit Halloween, Les Griffes de la Nuit ou encore Vendredi 13.
Certes, tous ces films ont leurs qualités, mais ce sont aussi des productions très sérieuses, l'humour n'étant presque jamais au rendez-vous.

Avec Evil Dead, Sam Raimi choisit de mélanger habilement gore, peur et humour déjanté, le tout étant emballé dans une péloche fun et délirante.
La mise en scène de Raimi est totalement originale puisque le cinéaste varie les plaisirs, son long-métrage tournant parfois au comics.
Clairement, Sam Raimi possède un univers riche et varié, et a bien l'intention de mélanger ses différentes influences dans cette série B.

Ce qui fait d'Evil Dead un véritable OFNI du cinéma. C'est aussi ce qui explique le statut de cette production farfelue mais totalement originale, et à contre-courant des autres péloches horrifiques.
Enfin, Evil Dead permettra de propulser la carrière de Bruce Campbell, l'acteur participant largement à l'humour de débauche du film.
Sam Raimi lui en sera éternellement reconnaissant. Pour le reste, Evil Dead reste une série B à part dans le cinéma horrifique, mélangeant habilement gore et humour de cartoon. En quelques mots: à voir absolument !

Comments

[DOGS]

Un film un peu sabordé par l'excécrable nouvelle version française.

A voir donc désormais uniquement en VO, de préférence.

[Alice In Oliver]

une excellente série B: culte, tout simplement !

[selenie]

Le travail sur la musique et le son est excellent et quelques scènes foutent vraiment la frousse excepté evidemment celles qui font rire !). Il y a un mixte entre horreur et satire qui laisse de fait un goût bizarre mais c'est un film qui de toute façon nous fait passer un excellent moment. 15/20

[Leatherface]

Alice in Oliver, tu sais ce que j'en pense ;) : http://deadstillalive.canalblog.com/archives/2011/01/14/20366980.html
Indispensable ! Film tourné en 4/3, le seul cadrage valable en 16/9 (1:85 pour ce film) est celui du dernier blu-ray paru chez nous. Cadrage effectué par Sam Raimi himself. Par contre, le véritable format n'est visible que sur le blu-ray zone A et ça fait chier que Sony l'ai viré du Zone B :(

[Nicos31]

Un film culte. Perso c'est mon préféré de la saga, le plus aboutit et le plus attractif. Sam Raimi réalisait ici un véritable film d'épouvante bien gore mais aussi assez drôle.