Des baisers venant de l'Est
James Bond doit conduire une jeune femme, Tania Romanova, devant lui remettre une machine de décodage. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'elle a été engagée par le Spectre sans s'en rendre compte...
L'agent préféré de sa Majesté revient pour un second volet, Bons baisers de Russie. Terence Young et Sean Connery reprennent du service, tout comme Lois Maxwell (Moneypenny) et Bernard Lee (M). On retrouve Daniela Bianchi, Robert Shaw, Pedro Armendariz (qui se suicidera après la sortie, suite à la progression de son cancer), Lotte Lenya et Desmond Llewelyn (première apparition de l'acteur dans le rôle de Q, mais avec encore baptisé Major Boothroyd). A noter qu'il fut adapter par Electronic Arts en jeu vidéo il y a quelques années. Ce film a le mérite d'être bien dans son temps. Et pour cause, ce volet rappelle énormément la Guerre Froide. Rien que le titre est éloquent. Le Spectre est prêt à tout pour tuer James Bond, suite à la mort de leur meilleur élément, le Docteur No. Quitte à engager une femme pour le suivre. Sauf que l'ami James est toujours aussi charmeur et l'opération initiale, à savoir retrouver une machine de décodage, est au beau fixe.
Le couple finit par se retrouver dans l'Orient Express (fait amusant, Connery tournera des années après Le crime de l'Orient Express). Des éléments rappellent indéniablement La mort aux trousses d'Alfred Hitchcock. Le train, la scène d'amour, les mésaventures des héros, la blonde... Les scènes avec Robert Shaw sont remplies de suspense. A tout moment, Bond peut se faire tuer par l'agent du Spectre. Bond est fidèle à lui même: tchatcheur, dragueur invêtéré, agent toujours dans le feu de l'action... On en sait un peu plus sur le Spectre. C'est une agence terroriste aux nombreux membres et dont le chef n'est autre qu'un certain Blofeld. Il apparaît dans l'ombre mais le bonhomme est indéniablement menaçant. On ne le verra correctement que dans On ne vit que deux fois, mais la menace a maintenant un nom. On remarquera néanmoins les inspirations d'un certain Austin Powers. La réunion des méchants autour d'une table sera reprise dans les aventures de l'espion photographe et forniqueur de première.
Mais Jay Roach et Mike Myers emprunteront davantage au Casino Royale de 1967. Outre Blofeld et le personnage de Shaw, l'autre méchant ou plutôt méchante n'est autre que Lenya qui, comprenons le proverbe "on n'est jamais mieux servi que par soi-même", compte en découdre avec l'agent 007. Une séquence superbe où Bond doit faire face aux chaussures à couteau de son assaillante. Connery est d'une classe tonitruante. On sent qu'il est mieux à l'aise dans son rôle, ce qui est une bonne chose. Bianchi est particulièrement charmante, quand Shaw et Lenya sont impitoyables en agents du Spectre. Bons baisers de Russie se veut supérieur à son aîné, Young n'ayant plus à s'accaparer des éléments fondateurs de la saga. C'est aussi le premier 007 avec une chanson, assez médiocre par ailleurs. Le niveau sera meilleur dès l'épisode suivant.
Un second volet très réussi, rendant hommage à Hitchcock et typiquement Guerre Froide.