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23 octobre 2011

L'homme qui a transgressé la génétique

Dans un futur proche, l'Homme est considéré en deux catégories: les enfants naturels savant leur mort et considéré comme moins que rien; et les autres produits génétiquement ayant un haut rang social. Avec l'aide de Jérôme, homme idéal handicapé depuis un accident; Vincent, homme naturel, va transgressé les lois en prenant les caractères génétiques du premier. Sauf que le meurtre du directeur d'une mission sur Titan dont Vincent doit faire partie, va changer les choses...

Affiche de 'Bienvenue à Gattaca'

En 1997, Andrew Niccol, futur scénariste du brûlot The Truman Show et réalisateur du pas moins dénonciateur Lord of War, réalisait un must du cinéma de science fiction et très gros succès des années 90: Bienvenue à Gattaca ou plus sobrement Gattaca en VO (bah oui, en France, on aime bien mettre des "Bienvenue" pour rien dans les titres comme pour Bienvenue à Zombieland). On y retrouve Ethan Hawke, Uma Thurman (qui a rencontré Hawke sur ce tournage), Jude Law, Alan Arkin, Elias Koteas, Loren Dean, Tony Shalhoub (Monk) et Jayne Brook. Dès les premières minutes, on est mis dans l'ambiance avec la magnifique musique de Michael Nyman, compositeur fétiche de Peter Greenaway. Une mélodie triste mais superbe. Même hors du film, elle reste monumentale. Niccol nous montre d'abord l'univers de son personnage principal, un certain Jérôme. 

Ethan Hawke dans Bienvenue à Gattaca

Il travaille dans l'aérospatial et on ne sait pas plus de lui jusqu'à la fin du premier quart d'heure. Le réalisateur a crée un certain mystère sur ce personnage. Puis le réalisateur nous raconte son histoire. Jérôme s'appelle en fait Vincent. Il est un enfant naturel dans un monde où les biologiques règnent. Il est donc confronté à sa mort prochaine dès la naissance, ainsi qu'aux différentes maladies qu'il contractera. Il a également un frère idéal. Mais Vincent ne perd pas ses rêves. Il veut à tout prix aller dans l'Espace, chose qu'il ne peut faire dans son statut. Niccol montre donc un racisme omniprésent et on voit une légère référence au nazisme avec cette élithisme de la population. Tous le monde doit être de la même race et les autres sont rejetés.

Ethan Hawke et Jude Law dans Bienvenue à Gattaca

Un jour, il rencontre un trafiquant d'identitée. Ce dernier lui présente Jérôme, un homme biologique et ancien athlète, contraint de rester en fauteuil roulant suite à un accident. Vincent va alors devenir Jérôme, avec tout l'attirail possible pour qu'il devienne totalement son modèle: lentilles, coupe de cheveux, augmentation des jambes, poils... Grâce à lui, Vincent va enfin vivre la vie qu'il souhaite et cela malgré les contrôles de depistage et prises de sang. Comble, avec persévérance, Vincent réussi à obtenir un voyage spatial pour Titan, la destination dont il rêve d'aller depuis des années. Malheureusement, le directeur de la mission est mort sauvagement et un sourcil initial de Vincent est retrouvé pas loin. Il commence alors à devenir soucieux, car s'il se fait prendre, la police le condamnerait comme pirate génétique.

Jude Law et Uma Thurman dans Bienvenue à Gattaca

Il tombe également amoureux d'Irène, souffrant d'une mal respiration. Elle devient alors la complice du fardeau et risque elle aussi gros dans l'entreprise. Voilà pour les grandes lignes de Gattaca. Niccol signe une magnifique parabole sur la condition humaine maîtrisée de bout en bout. On a clairement de l'ampathie pour Vincent, que l'on peut prendre pour un pauvre rêvant de devenir un grand. Malgré les années, le film est toujours autant d'actualité et c'est en cela qu'il est d'autant plus menaçant. On est face à une deshumanition des gens, au point de les classer dans une catégorie uniquement par l'ADN. Le film montre également l'amitié entre deux êtres que tout sembler opposés. Hawke et Law, dont je ne suis pas particulièrement fan, sont pour le moins mémorables et livre de mémorables prestations. Thurman est un peu plus discrète mais reste impeccable. La fin, bouleversée par deux climax sensationnels, est superbe de justesse.

Un chef d'oeuvre de SF avec une société unique se faisant manipulé par un seul homme.

La critique d'Alice In Oliver:

Avec Bienvenue à Gattaca, le réalisateur, Andrew Niccol aborde un thème récurrent de la science fiction: l'homme révolté qui n'obéit pas aux codes établis par la société moderne. C'est une thématique que l'on retrouve dans de nombreux classiques de la littérature de SF: 1984 de George Orwell, Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la Nuit des Temps de René Barjavel ou encore Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley.

D'ailleurs, certaines oeuvres citées ont été adaptées au cinéma. Au niveau de ses influences et de ses inspirations, Bienvenue à Gattaca ressemble à une adaptation très libre du Meilleur des Mondes.
Il est donc question ici d'eugénisme et de science moderne, la perfection de l'individu étant le nouveau mot d'ordre d'une société idéale et dictatoriale.

Cette perfection répond évidemment à plusieurs critères établis: une santé parfaite, un coeur d'athlète et une intelligence hors du commun.
Seuls les individus qui possèdent ces caractéristiques peuvent accéder aux plus grandes instances de l'Etat. Les autres, donc, les individus avec un code génétique imparfait, sont condamnés à sombrer dans l'oubli et à effectuer des tâches ingrates.

Toutefois, dans ce monde génétiquement déterminé, certaines personnes tentent de transgresser les codes établis.
La science permet également de tricher et de passer pour un usurpateur et un pirate de la génétique. C'est par exemple le cas de Vincent (Ethan Hawke), un enfant naturel, donc imparfait, qui va prendre les traits génétiques de Jérôme (Jude Law), qui répond aux exigences requises, mais qui est également handicapé.

Jérôme a un seul rêve: voyager dans l'espace. Evidemment, son imperfection génétique l'empêche de concrétiser ses rêves d'Icare.
A partir de ces différents éléments, Andrew Niccol réalise un film d'anticipation ambitieux et terriblement effrayant.
Au niveau des décors, le cinéaste insiste sur une société obsédée par la perfection.

Quel que soit les endroits, tout est là pour rappeler que la génétique est la voie de la raison et l'absolue nécessité pour gravir les marches de la gloire et de la reconnaissance. Au niveau de la mise en scène, Bienvenue à Gattaca ressemble à un thriller oppressant. Jérôme va-t-il parvenir au bout de sa quête ?
Ses espoirs seront mis à rude épreuve et le jeune homme devra sans cesse défier un système prêt à tout pour débusquer les pirates génétiques.

Ensuite, le film évite tout jugement de moral. Ici, c'est le spectateur qui est invité à réfléchir sur le sens de l'eugénisme et de ses dérives en matière de science, d'idéologie douteuse, de pouvoir, de réussite sociale et d'éthique.
Dans cet univers froid et aseptisé, Andrew Niccol parvient à rendre ses personnages attachants, le déterminisme laissant place à un petit espoir en l'humanité.
Un vrai tour de force !

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Commentaires
A
le manque de suspense ? Pourtant, le film fonctionen un peu comme un thriller, particulièrement tendu par ailleurs
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S
Ethan Hawke et Jude Law sont bons mais je trouve Uma Thurman est plutôt effacée et sans relief. Le manque de suspense (l'intrigue policière n'est passez efficace sur ce point) et le manque d'émotion (en adéquation avec les beaux génies mais pas avec les "normaux") laisse un léger goût d'inachevé. Sans être parfait le film mérite donc qu'on s'y attarde. 14/20
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B
Les gros moyens ne font pas toujours de bonnes choses. Dans un sens, pas plus mal de ne pas avoir fait ce film à Hollywood. Il n'aurait peut être pas était le même.
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2
C'est dommage parce que c'est un type très talentueux. Enfin, ça n'a pas empêché avec Lord Of War de signer un chef-d'oeuvre (et un générique culte).
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B
Il en a en effet les possibilités. Niccol doit surtout avoir du mal à trouver des financiers. Voir Lord of war, fait pour trois fois rien car sujet tabou. C'est vrai que Law est épatant pour une fois.
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