Virus mortel

genre: thriller, drame
année: 2011
durée: 1h45

l'histoire: La progression rapide d'un virus mortel alerte les autorités à travers le monde entier. Alros que l'épidémie se propage à grande vitesse, la communauté médicale mondiale tente de trouver un remède et de contrôler la panique qui se répand encore plus vite que le virus.

la critique d'Alice In Oliver:

Indéniablement, Steven Soderbergh reste un cinéaste inégal. En vérité, le réalisateur doit surtout sa réputation à Oceans Eleven, en sachant qu'il aura la mauvaise idée de signer deux suites. A ces deux films, viennent également s'ajouter d'autres crus assez moyens et peu inspirés: The Good German ou encore Girlfriend Experience.
Avec Contagion, sorti en 2011, Steven Soderberg réalise un long-métrage ambitieux. Il suffit de regarder le casting pour s'en convaincre.

Le film réunit tout de même Matt Damon, Kate Winslet, Laurence Fishburne, la frenchy Marion Cotillard, Jude Law, Gwyneth Paltrow, Elliot Gould, Jennifer Ehle et John Hawkes. Que du beau monde !
Au niveau de la forme, Contagionpourrait s'apparenter à un thriller particulièrement tendu, d'autant plus que le scénario paraît tout à fait vraissemblable et n'hésite pas à jouer la carte de l'actualité.

Le film s'attache également à suivre différents points de vue, donc, différents personnages, tous étant directement ou indirectement concernés par la propagation rapide d'un virus mortel et d'origine inconnue.
Au niveau de l'intrigue, le long-métrage débute au jour 2 de l'épidémie, le jour 1 étant l'épilogue du film, destiné à révéler les clés de l'énigme, donc, la source même du virus.

Au final, Contagion résume assez bien la filmographie de Steven Soderberg. Par là, comprenez que le film est particulièrement inégal.
Certes, le sujet est passionnant mais noyé par une mise en scène trop clinique pour susciter réellement l'adhésion.
Encore une fois, c'est le traitement opéré par Soderbergh qui fait la différence.

Si la mise en scène est volontairement léchée et ne cède jamais aux exigences hollywodiennes, elle est hélas plombée par une musique techno et electro des plus éprouvantes, fatiguantes et ne convenant guère à l'ambiance générale. Ici, c'est un véritable climat de paranoïa qui s'installe.
Malheureusement, cette même paranoïa est rapidement laissée de côté pour se focaliser sur les principaux personnages.

Sur ce dernier point, certains acteurs tirent leur épingle du jeu. C'est par exemple le cas de Kate Winslet et Laurence Fishburne.
D'autres se révèlent assez lisses et quelconques. Mention spéciale à Marion Cotillard, toujours aussi monolithique et inexpressive.
A partir de là, difficile d'adhérer totalement au film, qui se suit avec un ennui poli. Pas nul mais moyen quoi. Très moyen.

La critique de Borat

Beaucoup le savent, je ne suis pas un grand fan de Steven Soderbergh. Cela fait un bail que je n'ai pas revu Hors d'atteinte, Traffic est probablement son chef d'oeuvre et Ocean's eleven le suit de près. Après, cela oscille constamment entre le moyen (Ocean's twelve, le trop gentil Che) et le mauvais (Ocean's thirteen, The Informant) depuis 2001. Mais curieusement et alors qu'il songe à mettre fin à sa carrière l'an prochain, le réalisateur palmé semble abattre des dernières cartouches fortes intéressantes. Magic Mike, malgré son sujet frivole, s'est révélé bien moins bête que je ne pouvais le penser. Ici, c'est Contagion qui nous intéresse. Pour le coup, le réalisateur s'est offert un casting redoutable: Laurence Fishburne, Jude Law, Matt Damon, Kate Winslet, Jennifer Ehle, John Hawkes, Marion Cotillard, Sanaa Lathan, Gwyneth Paltrow, Elliot Gould, Bryan Cranston et Chin Han. La critique sera divisée, preuve en est avec l'avis d'Olivier évoquant un film moyen. Moi je serais plus positif pour le coup, même si Contagion n'est pas sans défaut. Le cinéma d'horreur a largement utilisé la notion de virus depuis quelques années et souvent pour des histoires de zombies. Ici rien de tout ça. Une fois contaminé par le virus, vous êtes automatiquement contagieux et vos jours sont comptés. A peine à l'écran, Paltrow passera à la casserole. Bon, Soderbergh ne ramène la notion d'adultère un peu inutile, juste pour faire culpabiliser encore plus le personnage de Matt Damon.

Nous avons en fait trois réels points de vue: celui de Damon, le citoyen lambda qui se voit toucher par le virus au sein de sa famille; celui de Fishburne s'empressant de trouver un vaccin au plus vite et retrouver les différents cas; et celui de Law incarnant le journaliste sans scrupule, déclenchant un énorme phénomène de paranoïa. Car le principal phénomène problématique qui arrive avec ce genre de virus n'est pas la mort, mais la peur. Plus il y a de peur, plus les dangers vont arriver. Ainsi, la population part complètement en vrille, essayant de trouver le premier cachet miracle venu pour éradiquer le virus. Sauf que rien ne marche et la polémique anfle. Il s'agit donc d'une véritable course contre la montre, aussi crédible que celle qu'il y a eu en 2009 avec le virus H1N1. En d'autres termes, la question se pose: combien de personnes mourront avant que le vaccin sera fait et appliqué? Tant de questions qui prendront leur sens dans un final pas si éloigné de ce qui s'est déroulé en 2009 justement. Après, Soderbergh ne se donne pas toujours les moyens d'aller au plus simple et multiplie trop le nombre d'intrigues.

Tout le passage avec Cotillard est inutile et ne sert absolument à rien dans l'intrigue. Sans compter que la française ne fait pas grand chose pour aider. Elle se fait kidnapper par des résidents d'un village éloignée de l'urbanisation pour que des vaccins arrivent chez eux. Pourquoi pas, mais on remarque vite que l'intérêt est inexistant. Pareil pour Winslet dont le personnage ne servira pas non plus à grand chose... Parfois il vaut mieux aller à l'essentiel et il aurait mieux fallu que Soderbergh se focalise uniquement sur les trois points de vue précités. Pour le reste, le cinéaste est fidèle à lui-même, optant pour une réalisation posée, laissant la place à l'interractie entre les personnages. Après, on pourra toujours dire qu'on l'a vu plus inspiré. Ensuite, le film reste intéressant et ne se mouille pas pour casser certains personnages médiatiques cherchant systématiquement à rendre ce genre d'événements encore plus épouvantables. Damon se révèle excellent en père veuf, faisant tout pour que sa fille puisse survivre dans une famille dézinguée. Fishburne trouve un excellent rôle de docteur en panne de vaccin et Law se révèle implacable en agitateur arrosé.

Un plutôt bon film, peut être trop éclaté mais efficace dans son réalisme de la situation.

 
Contagion - Bande-Annonce VF

Comments

[borat8]

C'est vrai que le film manque parfois de rythme et le fait que Soderbergh aborde trop de personnages en même temps n'arrange pas les choses. Mais je le trouve très correct.

[tititropfolle]

C'est dommage, l'histoire est intéressante, le casting est super, pourtant je me suis ennuyée, j'ai eu l'impression de voir un documentaire un peu romancé.

[borat8]

Même le premier. Je pense bien évidemment à La môme.

[FredTarantino]

Si j'étais méchant, je dirais que Marion Cotillard ne sert pas a grand chose des quelle a un rôle secondaire ...

[borat8]

Comme je le dis, s'il s'était basé sur les trois personnages ça aurait été mieux. La partie avec Cotillard est d'une inutilité impériale.