On a trompé George, Clooney te le rendra!

Un homme, dont la femme a eu un adultère avant d'avoir un accident mortel, décide de retrouver l'amant...

Vous en avez pas marre de voir George Clooney en train de boire du café? De le voir se pavanner avec des donzelles en pagaille? De le trouver toujours dans le rang des acteurs les plus sexy, malgré sa cinquantaine? Alors The Decendantss est fait pour vous. Lauréat du Golden Globe du meilleur acteur dramatique l'an dernier, Clooney joue ici le mec marié avec filles à l'appui. Un rôle que lui a proposé Alexander Payne, réalisateur des remarqués L'arriviste, Monsieur Schmidt et Sideways et il se voit entouré de Shailene Woodley (la nouvelle Mary-Jane), Robert Forster, Judy Greer, Matthew Lillard (oui, le mec capable de vous tuer avec un masque de Ghostface et de ridiculiser Scooby-doo), Beau Bridges, Amara Miller et Nick Krause. Le George a commencé dans des séries B d'horreur (il y reviendra avec Une nuit en enfer), puis en docteur, ensuite en séducteur, pêcheur, soldat, journaliste, tueur, politique... Mais là, l'ami Clooney semble enclun à casser son image. Dès les premières minutes, on a droit à un portrait peu reluisant (Clooney est plein de cheveux grisonnants, vive le beau-gosse), qui plus est avec voix off. L'exercice est souvent difficile, peu enclin à être crédible et souvent maladroit. Cela revient parfois trop à de la vulgaire narration. Mais le personnage de Clooney enfuit tous ses sentiments.

Il ne s'agit donc pas d'un ajout sans intérêt et on comprend vite la situation de Clooney. Il incarne l'héritier d'une grande famille royale et vit comme avocat. Il est marié, a deux filles, s'apprête à empocher une grande somme avec la vente de territoires privés même s'il n'est pas très chaud... Mais tout bascule lorsque sa femme se crashe en bâteau. Passant pour le vilain petit canard auprès de sa belle-famille (toutes les scènes avec Forster sont d'une rare dureté, Clooney n'étant pas en odeur de sainteté), il ne s'est jamais occupé de sa petite fille, Scottie. Il ne sait rien d'elle et ne sait pas comment s'en sortir. Il va alors chercher sa fille aînée, quelque peu alcoolique et droguée sur les bords et au répondant fort salutaire. Si par ces nombreux points, elle n'a rien à voir avec son paternel, elle a bien plus à cacher qu'on ne le croit. Elle est aussi frustrée que lui et compte également trouver l'amant de sa mère. Si au début elle ne trouve pas ça franchement tentant, trouver celui qui a brisé sa famille semble être un fil conducteur. Elle la pugnace et son père le mou: un duo détonnant auquel se rajoute la petite Scottie à la tchatche aussi percutante que sa soeur (l'art de sortir la vanne à la fin de la scène) et un copain pas franchement reluisant. D'ailleurs, ce dernier, par sa bêtise, donne lieu à des petits fous-rires détonnants. Le passage chez le grand-père est particulièrement redoutable par exemple, le jeune homme ayant un fou-rire nerveux en voyant la grand-mère en pleine phase alzheimer devant un Forster furieux qui compte bien lui filer une belle trampe!

Pendant tout le film, les deux accolytes se sont forgés une image de l'amant. Une sorte de séducteur vendant des maisons sur l'île. Sauf qu'une fois découvert, on est vraiment très loin du compte. Qui plus est sous les traits de Matthew Lillard. Il n'a rien d'un séducteur et malheureusement pour lui, il est tombé sur la mauvaise personne. Payne résume l'histoire brièvement qui plus est dans un questionnaire sadique engendré par Clooney. Lillard se révèle finalement touchant dans cette scène, n'apparaissant pas comme un homme aux dents longues, mais comme un type ayant fait une erreur en couchant avec la femme d'un autre. L'amant n'a donc rien d'un fantasme, juste un coup d'un soir. Pourtant il apparaît comme le fautif. L'acteur s'en sort très bien, son sourire niais que l'on connaît si bien laissant place à une tristesse palpable. Quant à Clooney, il signe une des grosses performances de sa carrière. Il apparaît touchant en looser de première essayant vainement de recoller les morceaux. C'est probablement une des seules fois où il a réussi à m'épater. On est loin de son image de séducteur et le rôle lui va comme un gant. Woodley est superbe de naturel, passant outre Clooney plus d'une fois. En sachant qu'Hawaï est magnifié par la photographie de Phedon Papamichael, terrassante de beauté et de précision (rien que pour cela, ça vaut le coup de le voir en HD).

 "Tu vois ses jolies dents blanches? Et bien elles vont devenir très rouges d'ici quelques secondes. -Du calme papa, on va attendre qu'il soit dehors pour l'écraser en bagnole. -Je t'aime ma fille!"

Un drame à la fois touchant et drôle magnifié par un très bon George Clooney.

Comments

[borat8]

Je vais d'ailleurs le rajouter dans le diapo et mes coups de coeur sur l'article spécialisé. Je l'ai vu pendant les vacances, donc début janvier et je ne l'avais pas mis.

[Princécranoir]

Content que tu aies apprécié ! J'ai beaucoup aimé ce film au point de le mettre dans mes préférés de l'an dernier.

[borat8]

Parce que ça touche à sa famille et donc à l'héritage de ses enfants.

[2flicsamiami]

Effectivement, l'intrigue immobilière ne prend pas le pas sur le reste et, comme le dit Borat, elle nourrit le personnage de Matt King.

[borat8]

Sauf que ce n'est jamais le cas. L'intrigue immobilière est en dessous de l'intrigue principale mais elle permet de montrer les valeurs de Clooney.