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12 février 2014

Souvenez vous de ce nom: Heisenberg

Walter White est un professeur de chimie apprenant qu'il a un cancer. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il décide de fabriquer de la méthamphétamine. L'ascenssion comme la chute risquent d'être rude...

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Beaucoup de séries nous ont quitté l'an dernier. Les trois qui me viennent tout de suite en mémoire sont Fringe, Dexter et Breaking Bad. Breaking Bad est devenue très rapidement l'une des meilleures séries américaines actuelles, saluée par une critique unanime, une flopée de récompenses (dont certaines aux récents Golden Globes) et un public fidèle au poste. Même ceux qui n'ont pas vu un seul épisode s'y intéressent, à mon image avant ces dernières semaines où je me suis fait l'intégrale. La série n'est peut être pas assez reconnu en France, en raison d'une première diffusion sur les chaînes d'Orange, puis sur Arte en deuxième partie de soirée le samedi. Un manque de visibilité télévisuelle assez improbable (d'autant que la série n'est pas la plus violente du câble, malgré son sujet sur la drogue ou certaines scènes gore) qui risque de diminuer avec l'intégrale de la série qui est sorti il y a quelques semaines en DVD et BR. Le scénariste et réalisateur Vince Gilligan (scénariste sur la série X Files depuis sa deuxième saison) a trouvé une tête d'affiche en or avec Bryan Cranston, acteur laissé pour compte depuis l'arrêt de la série Malcolm. Jackpot: l'acteur enchaîne les projets juteux comme Drive ou Argo comme les plus pourris avec Total Recall.

Breaking Bad : Photo Aaron Paul, Bryan Cranston

En sachant que Matthew Broderick et John Cusack ont refusé le rôle et que Cranston aurait été jusqu'à harceler l'agent de Gilligan pour le rôle. Quand on voit le succès de l'acteur depuis le début de la série, on se dit que les deux autres ont été bien bête de refuser (surtout le premier à la carrière pour le moins inexistante depuis plusieurs années). D'abord prévu pour la chaîne FX (mais cette dernière ne voulait pas d'un drama de plus dans sa programmation, alors qu'ironiquement Nip tuck, The Shield et Rescue me, les dramas de la chaîne, se sont arrêtés bien avant Breaking Bad), Gilligan trouve finalement le salut sur AMC, fief de Mad Men et plus tard de The Walking Dead. Pour le casting, on retrouve également Anna Gunn (qui est devenue une véritable tête de turc sur les réseaux sociaux, certains spectateurs faisant dans l'amalgame entre l'actrice et son personnage), Aaron Paul (que l'on retrouvera dans Need for speed), Dean Norris (depuis le Big Jim d'Under the dome), Betsy Brandt, RJ Mitte, Bob Odenkirk, Giancarlo Esposito, Jonathan Banks, Laura Fraser, Jesse Plemons (vu dans The Master), Steven Michael Quezada, Krysten Ritter, Raymond Cruz, Matt L Jones, Charles Baker, Christopher Cousins, Robert Forster, Steven Bauer, Mark Margolis (deux icônes de Scarface) et Michael Bowen.

Breaking Bad : Photo Anna Gunn, Betsy Brandt, Bryan Cranston, RJ Mitte

Un sacré casting avec des têtes connues et des guests loin de faire dans la figuration. Alors Breaking Bad mérite-il tous les honneurs qu'elle a accumulé au cours de ses cinq saisons (dont une en deux parties)? Oh combien que oui, c'est même le genre de show télévisé qui marque le paf ricain de par sa structure. A l'image de certaines séries prestigieuses que nous offre souvent HBO (au hasard Boardwalk Empire de Terrence Winter ou Mildred Pierce de Todd Haynes), Breaking Bad frappe par son sens cinématographique au point de se demander si nous ne sommes pas face à un film de soixante-deux épisodes. La mise en scène est un point particulier de la série. Quand le ton monte, on est dans du pur thriller où les éléments s'enchaînent à une vitesse fulgurante et les scénaristes mettent les nerfs des personnages à rude épreuve avec moults rebondissements fracassants. Ce qui est particulièrement le cas dans la conclusion de la série où la seconde partie de la cinquième saison (huit épisodes diffusés en 2012, huit autres l'an dernier) se dévoile avec une furiosité de tous les instants, alignant éléments marquants avec une subtilité rythmique incroyable. 

Photo Daniel Moncada, Luis Moncada

Le spectateur veut une conclusion épique et spectaculaire aux aventures de Walter White? Il l'aura avec un sens indéniable de la virtuosité. Pareil pour ce qui est de la mort de personnages marquants qui varient du très gore (un éclatement de tête quand ce n'est pas la tête de Danny Trejo fixé sur une tortue, en passant par une belle explosion dans une maison de retraite dont l'un des personnages phares ferait passer Double Face pour une oeuvre d'art) au hors-champ, en passant par le contemplatif (une mort prêt de la mer il n'y a rien de mieux). La mise en scène passe aussi par les flash-forwards, ces ellipses temporelles se déroulant dans le futur proche ou plus éloigné remis au goût du jour par la série Lost (quand ils n'ont plus eu d'idées avec les flashbacks, les scénaristes ont misé sur cela). Ce procédé arrive dès le pilote où l'on voit ce bon vieux Walter White se sauvant au volant de son camping-car et notamment en faisant tomber son masque à gaz (nécessaire pour ne pas respirer les toxines de la méthamphétamine) et son pantalon!

Photo Aaron Paul, Bryan Cranston, Jonathan Banks

Un effet comique ici, mais dans la saison 2, nous verrons les résultats d'un crash bien en amont (avec notamment cette vision d'un ours en peluche violet à moitié brûlé ressortant du noir et blanc et ces deux cadavres dont on ne sait pas l'identité) et plus particulièrement dans la dernière saison où le flashforward nous annonce le grand final. Des petits effets discrets amplifiés au fur et à mesure sans que l'on ne sache pourquoi et qui mérite de délivrer un certain suspense bienvenue. Si la réalisation est quasi-irréprochable, l'évolution des personnages principaux est fort intéressante et notamment en ce qui concerne Walter White. Walter a beau être un immense criminel (outre le trafic de drogue, il arrive de tuer voire d'organiser des meurtres), il reste sympathique aux yeux du spectateur. Il n'est pas Tony Montana initialement, il l'est devenu. De plus, Walt nous apparaît au début de la série comme un citoyen lambda, travaillant dans une laverie en plus d'être professeur de chimie, aura bientôt une bouche de plus à nourrir et se retrouve en plus avec un foutu cancer sur le dos. 

Photo Bryan Cranston, Dean Norris

On n'aurait pas pu trouver meilleur portrait d'un homme en pleine crise existentielle, au bord de la crise de nerfs et ne trouvant dans sa nouvelle activité un cocktail tonique qui lui manquait depuis un bon moment. Il s'engueule avec sa femme en prenant le dessus, il prend tête à des malfrats en apparence plus costaud, formente des complots... Comme le dit Vince Gilligan: "Nous allons prendre Mr Chips et nous allons le transformer en Scarface" *. Walter White est le mec lambda qui va devenir l'ennemi public numéro 1 en moins d'un an et le pire dans tout cela, c'est qu'il ne s'en apercevra qu'à la toute fin. En partant du principe simple de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille , Walter a fini par gravir et devenir ce qu'il ne voulait pas: une raclure de la pire espèce et terriblement seul. Plus personne n'a confiance en lui pas même sa famille. Cranston s'avère impitoyable et tient le rôle en or de sa carrière. Pas de doute que vous oublierez rapidement le père de Malcolm. Mais l'ingéniosité de Gilligan a été de faire de Hank, le beau-frère de Walter, un agent de la DEA (Dean Norris juste en flic ayant plus peur qu'il ne le pense). Walter devra à la fois se protéger de Hank et le protéger d'esprits malveillants jusqu'au jour où le coco saura enfin la terrible vérité. Il en sera de même de Skyler, la femme de Walter (Anna Gunn), sauf qu'elle l'aidera à avoir une couverture.

Photo Aaron Paul, Bob Odenkirk

Avec Hank et Skyler, il y a pourtant une certaine vision de l'amour-haîne qu'ils entretiennent avec Walter que n'ont pas certaines séries. Durant toute la série, Hank ne cessera de traquer Walter sans le savoir quand Skyler ne cessera de se battre face au changement radical de son mari. Jesse Pickman (Aaron Paul) est un cas à part, puisque plus qu'une relation amour-haîne, leur relation ne va cesser de se dégrader, semée de coups bas et de complicité malheureuse, au point de semer des cadavres. Au final, celui qui perd le plus de proches (et notamment les femmes) c'est bel et bien Jesse et notamment des manières les plus violentes. L'assassinat survenant devant lui alors qu'il est dans une voiture est peut être le plus cruel de tous. A vrai dire, les derniers épisodes de Breaking Bad s'avèrent particulièrement éprouvants, riches en événements tragiques et le dernier plan s'avère pour le moins tragique et crédible à la fois. La série a commencé avec Walter White, elle se finira avec Walter White. Pourtant, Breaking Bad aura droit à son petit frère basé sur les aventures du jubilatoire Saul Goodman (Bob Odenkirk), probablement sous la forme d'une comédie, le personnage étant tellement synonyme de gags qu'il y aurait de quoi faire. Mais une chose sera sûr: ce sera très différent de ce chef d'oeuvre télévisuel.

Photo Bryan Cranston

Vous vouliez savoir quelle est la meilleure série des années 2000? Elle a un nom: Breaking Bad. La messe est dites...

* Citation extraite de Popcorn numéro 2 (octobre-novembre 2013).

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Commentaires
M
La meilleure série de tous les temps, même, oserais-je dire ^^ Content de lire que tu ais été aussi enthousiasmé par ce grand show. Me suis acheté le coffret Blu-Ray récemment, quel panard !
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J
J'ai visionné la première saison il y a quelques années. Excellente, je reprendrai certainement tôt ou tard... Merci pour l'article en tout cas, ça confirme tout le bien que j'en ai entendu.
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A
à borat: oui pourquoi pas... Mais pas le temps de regarder les séries...
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N
Je n'ai jamais vu cette série mais je la connais de nom. Peut être la regarderais un jour mais pas tout de suite, j'ai d'autre priorité... cela dit je la note dans ma liste des série à découvrir.
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B
Pourtant Breaking Bad est vraiment la série à voir d'autant qu'elle est désormais terminée et les saisons étant assez courtes (7 épisodes pour la première, 13 pour la seconde, la troisième et la quatrième et 16 au total pour la cinquième), je pense que tu peux miser dessus. Imagine le lambda qui devient Scarface.
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