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14 février 2013

Venez avec nous pour un monde meilleur!

Un médecin découvre que plusieurs personnes changent subitement du jour au lendemain. Il va vite comprendre que cela vient de plantes étranges et venant d'ailleurs...

L'Invasion des profanateurs de sépultures : affiche Don Siegel

En 1956, Don Siegel (ni plus, ni moins que le réalisateur de Dirty Harry) ouvre le bal des adaptations de L'invasion des profanateurs de sépultures de Jack Finney publié un an auparavant. La première des quatre adaptations officielles composées de L'invasion des profanateurs (deux mots en moins comme ça, on ne fera peut être pas le parallèle... ah ben si au final) de Philip Kaufman (avec notamment Donald Sutherland et Jeff Goldblum), Body Snatchers d'Abel Ferrara (la seule grosse-production du réalisateur de Bad Lieutenant) et Invasion de Oliver Hirschbiegel (qui, depuis La chute, s'est bien fait oublié avec cette adaptation qui sera un bide complet à sa sortie). En sachant que la série Fringe s'en est largement inspiré pour ses polymorphes et cela depuis la saison 2. Au niveau du casting de cette première invasion, on a quelques têtes connues comme Kevin McCarthy (acteur fétiche de Joe Dante que vous pouvez voir en industriel minimisé dans L'aventure intérieure ou en général frappadingue dans Mant le court de Panic sur Florida Beach), Dana Wynter ou Larry Gates. L'invasion... est le reflet d'une époque particulière, la Guerre Froide. En effet, une plante étrange créée des hommes similaires à des personnes réelles et prennent leur place. Le genre de détail indétectable si on ne fait pas attention au comportement, car rien n'indique que cette personne est un alien ou un clone (voyer comme vous voulez).

L'Invasion des profanateurs de sépultures : photo Dana Wynter, Don Siegel, Kevin McCarthy

Siegel ne fait pas une allégorie du "McCarthyism" (chasse aux communistes), mais au contraire une oeuvre pétrie de paranoïa sur une invasion probable. Il ne s'agit donc pas d'un conflit aussi patriotique que L'aube rouge de John Milius. Surtout que Siegel base l'action sur un petit village paumé (un des polymorphes dira vers la fin que personne ne croira son récit s'il s'éloigne du village), ce qui renforce l'extrême paranoïa ambiante. D'autant que c'est souvent dans des lieux recoins du reste du monde urbain que la peur augmente. McCarthy (l'acteur donc, pas le sénateur contre les cocos) incarne un médecin qui observe que certains de ses patients changent brusquement. Par exemple, un petit garçon s'avèrait apeuré par quelque chose qu'il a vu chez lui et le lendemain, il apparaît tout gentillet. De plus, des amis ont fini par trouver un corps au visage flou et sans empreinte digitale. Il s'agit tout simplement d'un corps en gestation. A partir de là, Spiegel accentue le suspense. Vraisemblablement les plantes se développent vite et ne cessent de transformer des personnes du jour au lendemain. La fuite est donc prévisible, mais à chaque fois qu'ils veulent se sauver, McCarthy et Wynter sont rattrapés par une population zombiesque qui ne veut que son sommeil pour le prendre sous son joug.

L'Invasion des profanateurs de sépultures : photo Dana Wynter, Don Siegel, Kevin McCarthy

Sauf qu'à moins d'être insomniaque, vous aurez bien du mal à rester éveillé. Ce qui est un gros problème même pour un médecin. Siegel filme à partir de ce moment son film comme un véritable thriller psychologique. Il faut tenir contre le sommeil et surtout face aux hordes de personnes les poursuivant. L'invasion... est un film où il y a peu d'espoir. On a beau savoir que le héros est en vie (l'introduction nous le montre en train de parler aux policiers qui, évidemment, ne le croient pas des masses), le pessimisme ambiant de l'entreprise est dans le ton de son époque. La vague de films de science-fiction alarmiste commence à émerger et L'invasion... sera le premier d'une liste où se trouve également Soleil vert ou La Planète des singes. En sachant que même les amis du héros se trouve dans le joug de la plante et finalement il n'en réchappera aucun de cette invasion latente et cette identité commune montre un invasion sans précédant. Une unité d'autant plus maléable qu'elles ont la même personnalité et cherche inévitablement à avoir plus d'adeptes. Un peu comme une secte mais en plus large. (attention spoilers) La fin est assez ironique car joue sur l'épuisement de McCarthy. Va t-il finir par dormir? On ne le saura pas mais le fait que la question soit en suspens intensifie encore une fois une destinée vouée à l'échec. (fin des spoilers)

Un film d'anticipation glaçant et jouant sur le suspense d'une issue qui pourrait bien être évidente.

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Commentaires
F
ça me donne envie de revoir ce film, dès que je vois une critique de film je ne peux m’empêcher d'aller vérifier. http://www.mistergoodmovies.net
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B
Merci j'avais peur de trop partir en freestyle ou de faire un hors sujet. Tant mieux si ça fonctionne.
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A
chronique excellente par ailleurs: tu as bien saisi les thématiques du film !
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A
ouf ! Par contre, même je préfère la version de Kaufman, celle de Siegel est vraiment excellente !
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A
oui, Body Snatchers est pas mal du tout. Par contre, évite à tout prix Invasion
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