Est-ce que ça va péter bon sang de bonsoir?!
Une arme nucléaire va être libérer depuis Alcatraz par des marines déçus si des dédomagements aux familles de soldats morts ne sont pas versé. Un spécialiste et un ancien évadé vont devoir faire équipe...
Après le succès surprise de Bad Boys, Michael Bay est montré comme le nouvel actionner à suivre et ce malgré les critiques (qu'il taclera toujours avec sa grande gueule significative et notamment les français et même le très respecté et regretté Roger Ebert). Pourtant, avec son second film toujours produit par Don Simpson (mort d'un arrêt cardiaque suite à ses addictions à la drogue cinq mois avant la sortie du film) et Jerry Bruckheimer, il a une accroche casse-gueule et aussi invraisemblable soit-elle: imaginez un peu le vieux brisquard Sean Connery, l'azimuté Nicolas Cage et le très sérieux Ed Harris dans un film d'action à Alcatraz. Pourtant c'est le postulat de Rock, carton de l'année 1996 et avec 56 millions de $ de budget supplémentaires que pour Bad Boys. Outre eux, on peut voir les trognes de Michael Biehn (chef de la section d'assaut se faisant vite dégommé d'ailleurs), Vanessa Marcil (encore loin de la série Las Vegas), David Morse, John Spencer, William Forsythe, Bokeem Woodbine et Tony "Candyman" Todd. Longtemps dénigré par votre cher Borat (au profit des Bad Boys, bon on a tous nos petites erreurs de parcours) à cause de son côté plus lisse et classique (donc moins hystérique que les Bad Boys), il faut bien avouer que jusqu'à maintenant (je ne prends pas en compte Pain and gain que je n'ai pas encore vu, en sachant que j'ai quand même vu tout ses films, non ne me tapez pas!) et objectivement son meilleur.
Néanmoins, il faut bien avoué que Rock est loin d'être grandiose, il a même de beaux défauts. Déjà, comme beaucoup de ses films (Pearl Harbor et ses trois plombes notamment), le film dure 2h16 pour un sujet qui n'en demandait pas tant. C'est beaucoup trop long, surtout que Bay a le chic de faire tirer en longueur son histoire. Ainsi, on suit d'abord les marines d'Harris à un enterrement de trop, puis Nicolas Cage en pleine expérimentation, ensuite les marines débarquent à Alcatraz puis Sean Connery entre dans la place, fout le bordel dans San Francisco et enfin le film commence réellement. Soit au moins une bonne heure. Reste que le réalisateur bourrin sait tout de même faire passer la pillule avec des ralentis lors d'enterrement, histoire de faire briller le drapeau américain; ou dans une poursuite totalement improbable où Cage cabotinne à mort le surexcité de service et Connery se fendre la poire. C'est à vrai dire surtout la bonhomie entre Cage et Connery qui fonctionne sans pareil. Surtout Connery à vrai dire, même s'il se demande parfois où il a mis les pieds, il s'amuse au moins un petit peu plus que sur des bouseries comme Haute voltige. Par contre, le gros repproche que l'on fera au film c'est de sortir la propagande militaire. En gros, nos marines (tout du moins certains) ne font que des menaces.
Ils veulent juste des pensions et pour cela, il a fallu faire pression. Parce que ce sont des soldats au grand coeur qui se sont battus pour la patrie et qui au final sont largués par ces salopiauds de politiques! Impossible de ne pas rire un peu devant cette mauvaise caricature de Rambo à grande échelle. Ensuite, Bay a toujours ses tics avec ces ralentis improbables et multiplications de plans pour une même scène. On pense au passage de l'extermination des forces spéciales par les marines. En plus avec Hans Zimmer qui te sort les violons sur des ralentis, autant se tirer une balle tout de suite (et oui Zimmer n'a pas fait que du bon et notamment dans les années 90). Après, malgré ce côté naïf au possible, Rock se veut le plus fun possible et enchaîne les moments de bravoure où le duo extermine petit à petit les marines. On pense notamment au final où le pauvre Nicolas devra foutre sur la gueule du célèbre Candyman à son grand desespoir avant que l'ami Connery ne débarque. Le personnage de Cage est totalement azimuté, au point de se demander comment un mec qui est tellement excentrique peut être envoyé au casse-pipe. Même dans Les ailes de l'enfer, qui s'avère encore meilleur et fun, il est plus sobre qu'ici où il fait son show. On admirera aussi sa dernière réplique purement ironique "chérie, tu veux savoir qui a tué Kennedy?" en regardant un vulgaire photogramme! C'est ça aussi le charme de Rock, être décomplexé mais jamais vulgaire. Ce que seront plus d'un film de Bay par la suite.
Un sympathique blockbuster, le seul que l'on peut réellement voir en toute simplicité de la part de Bay sans avoir envie de le taper.