Western vidéoludique
1910. John Marston, ancien hors-la-loi, est contraint par le FBI de reprendre les flingues pour éliminer ses anciens camarades...
Après le succès monstrueux de GTA IV (et encore le dernier volet a encore cassé la baraque de manière spectaculaire), Rockstar aurait pu se la couler douce et savourer les biftons par milliers. Au contraire, deux ans après, voici venir Red Dead Redemption, jeu ouvert également et prenant place à la fin de la conquête de l'Ouest. Rarement le genre western a été abordé et si c'est le cas, ce ne sont pas des jeux très célèbres. RDR est la séquelle de Red Dead Revolver, sorti en 2004 sur Playstation 2. Outre cela, on notera Call of Juarez d'Ubisoft qui s'avère assez connu dans l'ensemble. RDR apparaît donc comme une date non seulement pour Rockstar (un nouveau succès qui ne repose pas uniquement sur GTA ou Midnight Club), mais aussi dans le jeu-vidéo. Graphiquement, c'est peut être une de mes plus belles claques visuelles de joueur. Le genre auquel on est bien content d'avoir tailler une bavette! Cela se voit à la fois par les personnages, Rockstar continuant le progrès technologique crée sur GTA IV, mais c'est surtout au niveau des décors que la claque est totale. Les développeurs ont vraiment réussi à proposer une vraie vision des USA d'avant le chemin de fer, où les envolés chevaleresques s'avèrent sensationnelles.
Nous traversons avec bonheur les USA de la Californie à Washington en passant par le Mexique. Ce qui donne à ce jour le plus gros territoire développé par Rockstar et un voyage pour le moins fantastique entre révolution mexicaine et conquête de l'Ouest. On se croirait réellement en Amérique avec les bayous de Louisiane, le modernisme de Washington, la beauté des canyons et les villas mexicaines qui deviendront certaines richesses de la Californie. Croyez-moi: sans cheval, la route sera très longue. Heureusement, il vous suffira de siffler pour qu'il arrive. Vous incarnez John Marston, un criminel renégat vivant avec sa femme et son fils Jack. Sauf que le FBI se souvient de lui et compte bien l'utiliser pour quelques missions afin de débusquer ses anciens associés qui n'ont pas vu d'un bon oeil sa réussite familiale. Petit à petit, le joueur va découvrir le passé de Marston entre abandon et recueillement dans une équipe de brigands. Pour ce qui est des armes, vous aurez le choix entre des pistolets et des fusils, Rockstar évitant de faire dans l'anachronisme comme c'est parfois le cas au cinéma. Donc pas de mitraillettes et s'il y a mini-gun, ce sera avec la bonne vieille manivelle.
Ce qui ne l'empêchera pas de faire des dégâts... Par ailleurs, en rendant hommage à des films comme Josey Wales (Marston a clairement un look à la Eastwood, mal rasé et évidemment à cheval pour une petite vengeance personnelle), les développeurs n'ont pas oublié qu'un western dégageait une classe folle quand il s'agit de dégainer. On a donc à un petit mode spécifique où vous préparez votre flingue au ralenti avant de tirer plusieurs balles très rapidement en faisant glisser le chargeur. Comme GTA, RDR s'impose comme un modèle du monde ouvert où vous pourrez parcourir le territoire en balade, pour cueillir des fleurs à un admirateur, faire du poker menteur, aller au cinéma, surveiller des chevaux quand ce n'est pas une ville, zigouiller quelques primes, aider le shérif du coin dans un assaut, dépecer des animaux pour les vendre au plus offrant histoire de vous faire un peu d'argent, une fois la plupart du scénario bouclé de vous occuper de votre ranch... Des occupations variées qui vont bien avec un scénario solide montrant les travers d'un FBI naissant et un héros charismatique qui en impose. Toujours pas de variante prévue par Rockstar, ce qui est fort dommage au vue de la réussite de ce jeu.
Une expérience merveilleuse que ce western vidéoludique grandeur nature et au héros eastwoodien charismatique au possible.