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26 novembre 2013

Cuvée policiero-pourritos-familiale

Attention mes amis lecteurs ou détracteurs lecteurs (je n'ai plus qu'à rajouter Hannibal Lecter et j'ai le trio gagnant), on va toucher à un sujet sacro-saint dans nos contrées: la série policière française et particulièrement le modèle TF1. Car il faut bien avouer que le modèle policier made in TF1 est un chef d'oeuvre de subtilité aussi impressionnant qu'un épisode de Joséphine ange gardien. Réalisation souvent d'une pauvreté notable, jamais de réel suspense, bonhomie générale, crimes à peine éfleurer... TF1 comprend très vite qu'elle peut miser sur ce que la chaîne appelera très vite "le policier du jeudi", à savoir un "spectacle" (oui je sais le mot est dur mais bon) qui mise à fond sur les valeurs familiales, du temps qu'il y a un peu de policier dans le programme. Au final, ce dernier point a un résultat absolument minime, mais les scénars font la part belle à la portée familiale. Car pour apater le public, il faut des personnages et quitte à les rendre attachants, autant en faire une famille et quitte à en faire une famille, autant en faire une famille de flics. Ce fut par exemple le contexte des Montana (trois épisodes produits en 2004) où la fille (Anne Caillon) et le beau-frère (Yvon Back) étaient flic et le paternel (Didier Flamand) est un retraité de la police, donc joue parfois un rôle auprès des supérieurs de sa fille malgré qu'il soit restaurateur (cherchez l'erreur). 

Mais n'oublions surtout pas les valeurs sûres, surtout pas! Avec Navarro, Julie LescautDiane femme flic, Les Cordier et Une femme d'honneur, TF1 atteint des sommets d'audience justement en misant sur l'aspect familial de l'entreprise. Dans Navarro, les enquêtes sont bouleversées constamment par des quiproquos entre feu Daniel Rialet et Christian Roth, quand ce ne sera pas par la suite entre feu Filip Nikolic et Anthony Duprey (ex des Années fac, ou quand TF1 recycle ses has-been). Et puis on a ce bon vieux Roger Hanin qu'Alexandre Arcady avait relancé avec Le grand pardon et dont cette série lui a largement fait du bien à sa carrière. Il campe le héros titre, sorte de gentil bonhomme à la morale sirupeuse (pour avoir vu quelques fins d'épisodes sur D8 en attendant Friends, on est parfois pas très loin de Walker) et évidemment très proche de sa fille puisqu'il l'élève seul. Et comme il est un gentil papa alors il accepte tout pour sa fifille. Julie Lescault ne fait pas dans la dentelle non plus, en misant encore plus sur le côté famille. La comissaire rousse (incarnée par la polémique Véronique Genest) est divorcée (ce qui n'empêche pas son ex-mari de revenir toutes les cinq minutes) et vit pleinement sa vie de famille avec ses deux adorables filles (dont une est jouée par Jennifer Lauret).


Série TV - Diane femme flic par gotti57

Au final, les intrigues policières n'ont quasiment pas de mots d'ordre et tout est déployé pour sortir le lot de quiproquos familiaux. Les scénaristes oseront même faire adopter un marmot pour compenser le départ d'une des deux filles! Marmot adopté, famille recomposée, enquêtes boursouflées, ménagères comblées... Par ailleurs, cette série devrait se terminer cette année, il était temps. Voyant probablement que ce genre de programmes marche, TF1 mise très tôt sur Diane femme flic. Tout est dans le titre. A cela rajoutez que Papa est le commisaire, donc les deux protagonistes jouent sur le même terrain et les intrigues sont bourrées d'allusions familiales avec notamment le fils qui traîne avec des mecs louches et les enfants qui choppent maman faisant crac-crac avec papa. Mais cette série se voulait moins sérieuse que celles que j'ai ou vais citer, ce qui la rendait bien moins répugnante. Les Cordier, eux, étaient très sérieux et même beaucoup trop par moments, surtout quand on sait qu'est-ce que faisait le regretté Pierre Mondy. En gros, le père est flic, le fils avocat (et non juge comme l'indique le titre) et la fille photographe pour la presse. En gros, l'un est sur le dos de l'autre et la fille fait toujours des conneries voilà!

Quant à Une femme d'honneur (rien que le titre!), il permet à Corinne Touzet d'élever son gosse seule (ce qui en fait un équivalent de Navarro au féminin) et d'avoir des voisins sympas, dont un qui travaille avec elle à la gendarmerie. Ah c'est beau le hasard! Sans compter que le générique jouait à mort sur le côté séductrice de Touzet, la mettrant en train de s'habiller. Par ailleurs, la fin de la série s'est avérée fort poussive et à vrai dire on ne comprend pas bien pourquoi les scénaristes ont voulu sacrifié l'héroïne, surtout que la série n'était pas particulièrement violente. Si l'aspect familial était oublié, on avait donc droit aux gros bourrins de service et l'on pense inévitablement au Commissaire Moulin. Yves Rénier avec son cuir et sa moto, Natacha Amal sous le coude et des histoires un peu plus violentes. Pas plus convaincante mais déjà moins bisounours. Notons également Femmes de loi où les héroïnes devaient résoudre des enquêtes et avait une vie privée foireuse. Dans le genre bien pourrie, ça se pose là. Section de recherche et Profilage ne sont pas tellement mieux bien au contraire.

Le premier permet notamment à Xavier Deluc de donner sa morale bien pourrie et de prendre des postures à la David Caruso dans Les Experts: Miami. Manque plus que les lunettes de soleil et on a le Horatio Caine de la gendarmerie nationale. Sans compter le jeu d'acteurs qui sonne faux au possible. Une fois, je me souviens avoir entendu de ma chambre les répliques des bonhommes sur la télé familiale et même de loin, c'était une catastrophe. Quant à Profilage, c'est le nawak total. On a une fille instable, limite autiste qui ne convainc à peu près personne en enquêtrice (et notamment le spectateur) sauf son patron. Sans compter la banalité affolantee des intrigues. Dans la saison 4 elle essaye d'adopter un gosse et quand on le lui permet pas, elle part picoller et manque d'avoir un accident de la route! Whoaw! Je zappe sur Canal, on parle à un autre niveau, aussi français soit-il. Par ailleurs, TF1 s'est également essayé au remake avec RIS. Pompée sur une série italienne qui elle-même pompe Les Experts (les italiens ont pompé plus d'une fois sur les ricains que ce soit le cinéma ou la télé), la série n'a aucun intérêt, ressort la même soupe que les séries déjà évoquées et surtout on comprend pourquoi certains se sont barrés depuis.

En résumé, le syndrome TF1 est de multiplier les séries policières mais sans jamais y insuffler une légitimité et avoir un rendu caricatural de la famille. Du très mauvais pour ainsi dire et qui se veut populaire. Allez à la semaine prochaine!

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Commentaires
B
Déjà que j'avais parlé dans une précédente cuvée d'Alerte Cobra. Il y a aussi Le destin de Lisa et Le clown.
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V
à Borat : Evidemment les deux autre séries de culture germanique.
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B
Et je ne me fis qu'au programme. Une belle vision de nos amis policiers qui sont des gens comme nous bordel de merde. Pour Derrick ce sera dur car là on touche le fond du trou. Je pense le mixer avec Un cas pour deux ou Rex.
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V
Oh Putain ces flics ils sont partout à la télé, c'est incroyable l'idéologie douteuse qu'elles véhicule.<br /> <br /> maintenant il faut faire une cuvée Derrick !
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