Perdus dans la semoule
Une expédition dans l'Espace tourne mal entraînant son équipage dans une incertitude quant à leur survie...
Quand Hollywood ne sait pas quoi faire, elle va chercher dans le fond de tiroir. C'est ce qui s'est passé lorsque New Line s'est mis en tête d'adapter Lost in space, space opera pré-Star Trek connu dans nos contrées pour avoir comme personnage principal Guy "Zorro" Williams. Sauf que comme le disait récemment Joe Dante dans le dernier Metaluna rien n'est facile, surtout quand la série est datée: "Pour en finir avec les remakes, je crois que (les studios) se disent que le risque est moindre car ils choisissent des films dont l'original avait fonctionné en espérant répéter la formule gagnante, au point d'arriver à des situations aberrantes comme le remake de Lost in space, que personne n'est allé voir parce que la série des années 60 était trop vieille et que les gens ne s'en souvenaient pas, et ceux qui s'en souvenaient étaient trop vieux pour aller jusqu'au cinéma en déambulateur, ou tout simplement morts!" Une manière humoristique de parler du flop cuisant du film de Stephen Hopkins (déjà pas réputé pour grand chose si ce n'est Predator 2 et son implication sur la première saison de 24), qui plus est par quelqu'un de totalement extérieur.
Perdus dans l'espace apparaît déjà dépasser en moins d'un an face à une Menace fantôme qui le dépasse largement d'un point de vue visuel. Aujourd'hui, on pourrait même se demander que s'il n'avait pas eu son casting, le film aurait été un beau DTV. Tout ce qui est effets-spéciaux est complètement foireux, preuve en est avec différents points. Tout d'abord l'humanoïde devenant une sorte de mascotte pour l'équipe, qui ressemble à un singe mal foutu qui manquerait de calcium. Si la photo ci-dessous semble le montrer immobile à la façon d'une marionette en stop-motion, les mouvements de la créature sont bel et bien en image de synthèse et c'est pas beau à voir en mouvement. Pareil pour le robot, véritable machine à tuer s'il n'est pas bien utilisé, qui communique avec le gosse de service comme ce bon vieux Terminator. Mais le meilleur c'est bien évidemment la transformation de Gary Oldman qui relève du portnawak le plus total, ressemblant à s'y méprendre à certains visuels du Cobaye, ce film de 1990 qui se prenait pour une adaptation de Stephen King. Si vous comparez la photo ci-dessous avec celles que vous pouvez voir dans les critiques d'Olivier du film de 90 et sa suite, vous devrez avoir une certaine idée de la ressemblance frappante (et toujours dégueulasse) qui lient ces trois films.
Une sorte d'arachnide avec un long coup qui se cache derrière une grande cape à la manière d'un seigneur sith de Star Wars. Finalement, les concepteurs auraient mieux fait de garder la cape car c'est une véritable horreur pour les yeux. J'ai vu des créatures foireuses dans des blockbusters, mais celle de Perdus dans l'Espace dépasse les espérances et ce malgré un budget de 80 millions de $ de budget tout de même, ce qui n'est pas rien à l'époque même si Titanic avait déjà fait péter les compteurs. Pour ce qui est du scénario, il tourne réellement à vide n'étant qu'un vulgaire épisode où la famille essaye de se sauver. On aura même droit à l'happy end pourri sur fond de paradoxes temporels. Pour ce qui est des acteurs, la plupart sont transparents (la palme à William Hurt qui semble réellement se demander ce qu'il fout là) mais deux sortent du lot. Dans un premier temps, on a un Gary Oldman sous stéroïdes qui ne cesse de cabotinner même quand il se retrouve en alien improbable. Dans un second temps, nous avons ce bon vieux Matt LeBlanc qui pensait trouver une franchise dans ce film pour se sortir de Friends, manque de pot pour lui c'était mal barré. Mais le pire étant que l'acteur recycle le personnage de Joey, à savoir le gros beauf dragueur comme pas possible et se croyant particulièrement drôle. Autant dire que ça tache sur un CV et l'acteur ne parviendra pas à se relever avant la série Episodes.
Un space opera daté, d'une rare mocheté, très mal joué et au scénario franchement vide.