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28 octobre 2018

Le labyrinthe de l'esprit

 

hellraiser les écorchés

 

Genre : horreur, épouvante (interdit aux - 16 ans à sa sortie, interdit aux - 12 ans aujourd'hui)
Année : 1989
Durée : 1h35

 

Synopsis : Pour Kirsty Cotton, le cauchemar est sans fin... Internée dans un hôpital psychiatrique, elle tente d'oublier les innommables meurtres perpétrés par sa belle-mère Julia. En écoutant son récit, le Docteur Channard va enfin réussir à accomplir son rêve: résoudre le secret de la bête maléfique qui ouvre les portes du plaisir et de la douleur...  

 

La critique :

 

Certes, parmi les sagas horrifiques notables et éventuellement notoires, les thuriféraires du genre citeront aisément des franchises lucratives telles que Vendredi 13, Halloween, A Nightmare On Elm Street, Massacre à la Tronçonneuse, Saw, Détour Mortel, ou encore Paranormal Activity. En revanche, la saga Hellraiser semble être tombée dans les affres des oubliettes et de la désuétude depuis belle lurette. Pourtant, le premier chapitre, Hellraiser : le Pacte (Clive Barker, 1987) avait permis de sceller un univers épars, ainsi que de nombreuses accointances entre notre univers bien réel et celui habité par des Cénobites, des créatures anthropomorphiques provenant des limbes de l'enfer. 
Succès pharaonique oblige, le premier volet devait logiquement se transmuter en une franchise interminable et mercantiliste.

La saga Hellraiser s'est donc érigée en une décalogie de qualité erratique, pour ne pas dire monotone et fastidieuse, décontenançant les laudateurs de la première heure. A vrai dire, plus personne n'y croyait et n'oserait gager pour la rémanence et la réminiscence de cette saga autrefois proverbiale... et pour cause... Depuis Hellraiser 3 (Anthony Hickox, 1992), la saga n'est plus cette franchise flamboyante de jadis, amorcée par Clive Barker en son temps. Pis, faute d'idées et de trame scénaristique, la saga s'acheminera vers une genèse apathique via Hellraiser : Bloodline (Kevin Yagher, 1996), puis vers une enquête policière plutôt cérémonieuse, mais finalement inepte avec Hellraiser 5 : Inferno (Scott Derrickson, 2000). Hélas, les chapitres suivants (Hellraiser : Hellseeker en 2002, Hellraiser : Deader en 2005, Hellraiser : Hellworld en 2005 et Hellraiser : Revelations en 2011) se chargeront de clamer, haut et fort, la dernière absoute de la franchise.

 

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Certes, Gary Tunnicliffe, le concepteur des maquillages et des effets spéciaux de la saga depuis le troisième opus, revêtira les frusques peu soyeuses de cinéaste pour Hellraser Judgement (2018). Certes, le metteur en scène respectera à la lettre les codes et les préceptes inhérents de la franchise. Malencontreusement, Hellraiser Judgement se soldera par une rebuffade commerciale. C'est toute l'histoire de la saga Hellraiser, à savoir cette incompétence crasse à rééditer les performances visuelles et abominables d'Hellraiser : le Pacte
A la rigueur, seul Hellraiser 2 : Les Ecorchés, réalisé par les soins de Tony Randel en 1988, fait office de réceptacle, voire de catalyseur, puisqu'il reste le dernier épisode valable d'une franchise pour le moins très médiocre.

Le cinéaste est donc chargé de suppléer Clive Barker et de passer après un premier épisode déjà auréolé du statut de film culte. Tony Randel est essentiellement connu pour sa contribution pour le cinéma bis science-fictionnel et horrifique. Les thuriféraires du metteur en scène ne manqueront pas de stipuler des films tels que Les Enfants des Ténèbres (1991), Amityville 1993 : votre heure a sonné (1992), Ticks (1993), North Star : la légende de Ken le Survivant (1995), ou encore Morsures (1996) dans une filmographie plutôt affligeante dans l'ensemble. 
Vous l'avez donc compris. A ce jour, Hellraiser 2 : les Ecorchés reste le meilleur film - et de loin - de Tony Randel. Le scénario de ce deuxième opus est toujours scénarisé par Clive Barker, toujours en déférence vis-à-vis de la franchise.

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A juste titre, Hellraiser 2 écopera d'une interdiction aux moins de 16 ans au moment de sa sortie en salles. En revanche, la réprobation sera minorée à posteriori pour passer à une interdiction aux moins de 12 ans. La distribution du second chapitre se compose d'Ashley Laurence, Clare Higgins, Kenneth Cranham, Imogen Boorman, Doug Bradley, Sean Chapman et William Hope. Attention, SPOILERS !  La jeune Kirsty est parvenue à échapper aux cénobites et à son oncle Frank revenu de l’enfer. Elle est conduite dans un hôpital psychiatrique et confiée aux bons soins du docteur Chanard, tandis que la police tente de comprendre ce qui a bien pu se passer dans la maison des Cotton. 
Mais l’enquête piétine et les forces de l’ordre se bornent à compter les cadavres et à collecter les preuves sanglantes. Comme par exemple ce matelas imbibé de sang, sur lequel Julia est morte…

De son coté, Chanard se montre particulièrement insistant vis-à-vis de Kirsty, et son histoire semble le fasciner. A tel point qu’il se fait livrer le matelas sanglant chez lui. Mais les apparences sont trompeuses et l’intérêt de Chanard n’est pas motivé par la conscience professionnelle, mais plutôt par le désir de goûter aussi aux plaisirs interdits dispensés par les cénobites… Le scénario d'Hellraiser 2 : les Ecorchés reprend donc là où les choses s'étaient arrêtées dans le premier chapitre. C'est donc avec une certaine circonspection que l'on attendait la suite des tribulations lucifériennes de Pinhead et de ses Cénobites. Certes, Tony Randel ne possède pas l'érudition ni l'omniscience d'un Clive Barker.
Pourtant, le metteur en scène fait montre de sagacité et respecte à la lettre et à la virgule près l'univers méphistophélique agencé et prodigué par son illustre devancier. 

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Mieux, sous l'égide du célèbre cacographe, la saga Hellraiser évolue vers de nouvelles stratosphères éthérées, métaphysiques et géométriques. Derechef, le synopsis d'Hellraiser 2 se polarise sur la boîte maléfique, sorte de transfert cosmologique entre notre monde et un autre univers parallèle, cette fois-ci habité par les Cénobites et embrumé par les ténèbres. Roublard, Tony Randel invoque le labyrinthe de l'esprit pour arpenter la conscience et l'inconscience de Kirsty, toujours tarabustée par Pinhead, ses sbires et les réminiscences de son propre patriarche. 
Contre toute attente, Hellraiser 2 se montre beaucoup plus mystique, ésotérique et cérébral que son auguste épigone. Le temps de quelques tortures, sur fond d'écorchés vifs à la pelle, ce deuxième volet navigue vers le voyage astral et désappointera sans doute les laudateurs du premier chapitre.

A contrario, Hellraiser 2 se montre toujours aussi magnanime en termes d'exactions et d'ignominies sanguinolentes rappelant, par là même, les supplices pratiqués lors de l'Inquisition. La boîte maléfique devient ici un objet à géométries variables et composites, subdivisé en une consécution de sinuosités tortueuses. Pour certains amateurs, Hellraiser 2 serait même supérieur à son illustre prédécesseur. Autant l'annoncer sans fard. Nous éluderons d'offenser Clive Barker et un premier volet en apothéose. Cependant, Hellraiser 2 a le mérite d'explorer de nouvelles facettes méphistophéliques, agençant la franchise vers de nouvelles portes multidimensionnelles. 
Curieux, par ailleurs, que la saga n'ait pas davantage exploité ni étayé cette direction spinescente et allégorique par la suite. En tout état de cause, Hellraiser 2 : les Ecorchés reste le dernier chapitre probant d'une franchise amorphique et exsangue de la moindre appétence narrative.

 

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Commentaires
B
Le premier me paraît trop rigide et répétitif au bout d'un moment, là où celui-là s'apparente à une virée en enfer plus ambitieuse et sortant du petit film d'horreur.
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A
à borat : perso, je continue à préférer le 1er en dépit d'un scénario bcp moins nébuleux, il est vrai ; mais parfois la simplicité l'emporte sur l'ambition
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B
Comme je l'évoquais en juillet dernier, une suite meilleure que l'original car il développe beaucoup plus l'univers et se révèle plus ambitieux (Barker avait été emmerdé durant toute la production du premier film et s'était contenté d'un décor quasiment unique).
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A
à princecranoir : merci pour le lien que je vais visiter de ce pas ! Pour le reste, j'insiste sur le fait que tes commentaires et ton érudition sont tjs les bienvenus sur Cinéma Choc !
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P
Voici le chemin qui conduira au Leviathan… <br /> <br /> https://letourdecran.wordpress.com/2018/04/22/hellraiser-ii-hellbound/
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