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Cine Borat
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20 mars 2015

Cuvée manienne

Cette semaine, la Cave de Borat aurait pu parler de différentes choses, comme la filmo de Tim Burton vu que Big eyes vient de sortir mercredi. A la place, votre cher Borat vous fera un dossier coton qui risque fort de l'accaparer longtemps (d'où le fait de me préparer sévèrement à la chose!). Alors que Blackhat (vous m'excuserez de ne pas dire Hacker hein?) vient de sortir depuis mercredi, la Cave de Borat se devait de rendre hommage à un des meilleurs réalisateurs américains. Comme souvent, ce sera l'occasion pour votre cher Borat de revenir sur sa vision personnelle de ce cinéaste atypique et minutieux qu'est Michael Mann. Mon histoire d'amour pour ce cinéaste a commencé un dimanche de septembre 2004 avec Collateral. Je me souviens avoir trouvé le film vraiment pas mal mais à cette époque, je jugeais différemment d'aujourd'hui, moins critique plus porté sur le divertissement. Ce qui ne m'empêchais pas de savoir juger quand c'est bon ou mauvais (quelques semaines avant, je jugeais déjà très méchamment Le village, La ferme se rebelle ou Catwoman). En l'occurrence le bilan de Collateral fut bon mais il faudra l'achat du DVD bien des années plus tard pour apprécier pleinement les qualités d'un film pareil. Avec ce film, Mann signe une commande pure et dure et en sachant que cela fait depuis Manhunter qu'il n'accepte plus de contrat sur des projets instables voulant éviter un nouveau naufrage à La forteresse noire (The Keep). L'occasion pour lui d'expérimenter de nouvelles caméras haute-définition, tout en signant son premier film non-écrit par ses soins.

"Salut Borat, c'est Tommy. ça faisait longtemps hein? -Depuis quelques mois en effet. Welcome back!"

Pourtant, Mann est bel et bien présent que ce soit dans l'expérimentation ou cette virée nocturne où il sublime LA tout en lui donnant une aura mystique. Il se permet même le temps d'un plan de faire un parallèle avec un loup le temps d'un plan, symbolisation même de ses deux personnages principaux. D'un côté, un chauffeur de taxi cherchant à tout prix à sortir d'un quotidien répétitif. De l'autre, un tueur à gages qui navigue de ville en ville pour abattre ses cartes avant de se repartir vers une autre destination. Ces deux personnages ont beau avoir un sens moral différent (et encore heureux), ils restent pourtant similaires dans leurs lignes de conduite. S'il y a bien une scène à garder du film, c'est indéniablement la scène du night-club. On a vu jusqu'à présent de quoi était capable Vincent (Tom Cruise certainement dans son meilleur rôle selon votre cher Borat) au travers du mec tombé sur le taxi ou le jazzman avec une balle dans la tête. Mais dans la scène du club, Mann montre enfin Vincent en action. Savatage en règle à coups de tatannes ou de couteau, tirs au pistolet... Tout frôle l'hystérie collective et c'est encore plus pimenté avec la police qui débarque. Une scène d'une maîtrise indéniable où Mann dynamise par l'action une scène d'exécution en apparence banale.

Ma seconde rencontre s'est fait deux ans après avec Miami Vice encore une fois en salle. Mais l'accueil fut différent. Savant ce que valait Michael Mann, j'avais été horriblement déçu et d'autant plus que j'avais vu des épisodes de Deux flics à Miami. A l'époque de la série, Mann en est producteur et s'est largement impliqué dans le projet. Deux flics à Miami c'était la série policière décontractée mais restant dans une tonalité dramatique. Je m'explique. Malgré les histoires de cul de Sonny Crockett (Don Johnson au sommet de son charisme qu'il emploiera encore une fois pour le brûlant Hot spot de Dennis Hopper) et les costumes semblant sortir des maisons Armani (est-ce vrai? A vérifier), la série parlait tout de même de lutte anti-drogue avec infiltration à la clé, cartel à dégommer et fusillades de temps à autre. Autant dire que la version cinéma n'a quasiment rien à voir avec la série, c'est même en cela que l'on peut clairement se demander pourquoi Mann a baptisé ce film Miami Vice. Droits faciles? Certainement en plus c'est lui le producteur historique de la série. Plus grandes ambitions? Au vue du budget colossal, certainement. Volonté de liberté? Quasiment sûr. Dans tous les cas, Miami Vice fait semer le doute et même si on aime Mann, on peut tout de même se demander s'il n'y a pas un problème.

Classe 80's...

C'est aussi pour cela que j'ai durant très longtemps détesté ce film, car au final il n'a tellement rien à voir avec la série qu'il en
devient frustrant. En revanche, si l'on commence à en faire abstraction, Miami Vice devient subitement un vraiment bon film. Polar efficace à la bande-originale éclectique (une des BO qui tourne le plus dans mon smartphone avec celle des Gardiens de la galaxie), où une histoire d'amour prend subitement sens (et ce malgré que Colin Farrell était complètement cocaïné sur le tournage et pourtant il joue bien le bougre), Miami Vice s'impose comme un cru romantique plus qu'autre chose. Les deux héros cherchent à sauver leurs amours respectifs (Farrell la belle Gong Li qui est dans le camp des dealers, Jamie Foxx sa collègue Naomi Harris kidnappée par les dealers) tout en menant des opérations explosives. La fusillade de fin en est la preuve et c'est aussi là où le cinéma de Michael Mann trouve tout son intérêt: la HD convient parfaitement à la vision nocturne que filme Mann en grande partie et ce malgré que cette fois-ci, il filme le jour ce qui a entraîné quelques complications techniques. Sans compter un final émouvant sur Autorock de Mogwai où le réalisateur filme certainement les adieux les plus tristes des années 2000. Comme quoi au détriment d'être une bonne adaptation, Miami Vice est avant tout un bon film. Il m'a fallu trois visions pour le constater.

... romance 2000's.

La troisième fois fut avec Public enemies au cinéma. Là encore grosse déception mais cette fois-ci mon avis est passé de légèrement positif à extrêmement négatif. Ou comment plusieurs visions en BR m'ont fait constaté à quel point le film est mauvais. Si je peux encore sauver Johnny Depp dans un rôle plus proche de Donnie Brasco que de ses excentricités pénibles ou Stephen Lang parfait en armoire à glace légende à lui tout seul de la police dans un rôle similaire à Robert Ford; le reste du casting laisse en revanche à désirer. Désolé de tirer encore et toujours sur l'ambulance, mais Marion Cotillard n'est vraiment pas bien dans le film et semble vraiment à côté de ses pompes. Elle semble réciter son texte sans jamais convaincre. Pire il ne semble Stephen Graham cabotine comme un porc en Baby Face Nelson et le pire vient certainement de Christian Bale. Le spectateur est là pour voir le duel entre Dillinger et Melvin Purvis, l'agent du naissant FBI ayant traquer le braqueur de banque. Or, Mann délaisse non seulement rapidement le personnage de Purvis, mais doit aussi compter sur un très mauvais Christian Bale. Complètement absent voire transparent au possible, on voit que son année 2008 fut une catastrophe ambulante à l'image de sa prestation dans un autre film événement de cet été là, Terminator Renaissance.

"J'ai comme un doute sur la réussite du film..."

Au pire on retiendra les scènes de braquages ou la fusillade nocturne, le problème étant que la HD ne convient absolument pas à un film d'époque de ce type, au point que cela en devient anachronique. Un désastre au regard du potentiel réel d'un tel film. La même année je découvrais en DVD l'autre chef d'oeuvre majeur de Michael Mann, celui dont on se souvient probablement le plus à savoir Heat. Il est rare de voir un duo de stars d'égal à égal, l'un pouvant prendre plus de place que l'autre. Pourtant avec Heat, Mann montre un duo d'acteurs ayant une place aussi dominante l'une de l'autre, jouant au "gendarme" et au "voleur". Ces stars sont Al Pacino et Robert De Niro soit deux des plus grands acteurs ayant émergé dans les années 70. De Niro le bandit au sens de l'honneur et dont le romantisme l'amènera à faire sa seule erreur; Pacino le policier tellement à bout qu'il finira par craquer totalement lors d'un final sublimé par la musique de Moby. Au point que tous les autres personnages passent après ce duel iconique même un Val Kilmer plus correct qu'à son habitude dans les 90's. De plus, Mann signe probablement une des fusillades les plus impitoyables du cinéma, un standard des 90's au point que Ben Affleck s'en inspira largement pour The town. Le temps de quelques plans, le réalisateur se permet bien évidemment de faire un petit clin d'oeil à sa ville d'adoption avec des plans nocturnes de Los Angeles pour le moins superbes. 


Heat par mas08ter

N'ayant pas sorti de film depuis Public enemies (en dehors de la production de la série Luck qui a fait couler beaucoup d'encre, suite à des chevaux morts sur le tournage), ce fut l'occasion de rattraper mon retard et je l'ai fait jusqu'à tout récemment pour tout vous dire. Tout d'abord avec Le dernier des mohicans vu sur la 2 durant les fêtes de noël. Avec ce film, Mann passe le cap des 90's en s'attaquant à un film en costumes. Là où le destin de Manhunter aurait pu le laisser se contenter de faire des polars, Mann passe à un nouveau défi malgré que The Keep lui a permis de toucher à la Seconde Guerre Mondiale. Avec Le dernier des mohicans, il revient à la fois sur la Guerre d'Indépendance mais aussi sur le conflit inévitable entre les Américains Blancs et les Amérindiens. L'Indien ici incarné par un Blanc (car un peu à l'image de Little Big Man, l'Indien est un européen trouvé par des indiens) est confronté à la fois à l'amour qu'il a pour son peuple et via lequel il se bat (que ce soit pour eux ou en association inévitable avec les Américains Blancs) et celui qu'il éprouve pour une belle immigrante (la sublime Madeleine Stowe). Mann en plus de faire une fresque sublimement romanesque se permet à la fois de montrer la Guerre d'Indépendance via le point de vue d'Amérindiens, mais surtout de montrer les conflits au sein même de ce peuple qui sera par la suite décimé en grande partie.

Daniel Day Lewis est au top de sa forme et Wes Studi est un des plus beaux méchants des films de Mann, de par sa violence et ses trahisons. Si ce film est en général dans les moins aimés de Mann, mais il n'en reste pas moins une fresque historique sublime et pour lequel on reconnaît automatiquement le thème de Trevor Jones et Randy Edelman , qui sera saccagé par le fadasse Arthur dans sa sinistre émission A prendre ou à laisser. Et cela je ne pourrais jamais le pardonner, comme le fait que à chaque fois que l'on parle de poterie, on nous ressort Unchained melody en pensant à Ghost! Puis votre cher Borat a découvert l'art du streaming au fil des années et il a fini par voir Ali. Vous connaissez tous mon aversion pour Will Smith, cet acteur au combien narcissique et casse-pied, capables de foirer un projet ambitieux rien qu'avec son nom (il n'y a qu'à voir I, robot et Je suis une légende pour s'en rendre compte). Pourtant ici, l'acteur réussi à faire une vraie performance et c'est suffisament rare pour le souligner. Il est parfait dans le rôle d'un des plus grands boxeurs du XXème siècle, jouant subtilement de sa gouaille habituelle, tout comme un certain Mario Van Peebles cantonné aux bouses depuis l'excellent Maître de guerre de Clint Eastwood (on en reparle d'Highlander 3?) dans la peau de Malcolm X. Deux outsiders au pays des winners.

"Ali bomayé!"

Mann se permet d'expérimenter pour la première fois les caméras HD et particulièrement pour les combats de boxe, où la caméra est totalement embarqué et semble se prendre des coups par ci, par là. Le film permet aussi une conclusion superbe, le chant Ali Bomayé résonnant comme une délivrance pour Ali (sa victoire contre Frazier symbolise à elle seule la reconnaissance ultime et surtout son retour fracassant aux affaires) et pour le spectateur après ce déchaînement de poings. Ali apparaît comme l'un des films de boxe qui a su le mieux filmé la boxe et cela malgré ses atours de biopic. Le problème vient surtout que Mann n'est pas allé jusqu'au bout du parcours de sa célébrité de service. S'arrêtant sur la gloire retrouvée de Mohamed Ali, il n'en aborde pas la nouvelle descente du boxeur ainsi que son combat contre la maladie. Alors certes il aurait fallu un film de plus de 3h (le film fait déjà 2h39), mais l'ambition de Mann est tellement présente qu'il est vraiment dommage de ne pas avoir été au bout. Un peu triste. Rareté s'il en est, The Keep reste un film difficile à trouver alors quand il passe sur le câble sur une chaîne comme Ciné Frisson, cela n'a pas de prix, vous savez déjà ce que vous allez regarder. Mort du concepteur des effets-spéciaux durant le tournage foutant en l'air une bonne partie du visuel du film, charcutage au montage (on parle d'au moins 2h de coupes), tournage trop longuet et un reniement total.

La forteresse noire laisse une trace béante dans la filmographie de Michael Mann, car c'est son premier blockbuster à proprement parler et la Paramount l'a complètement torpillé quand il avait le plus besoin de son aide. Plus qu'un Treizième guerrier dont finalement les coupes sont fort minimes, The Keep se dévoile complètement coupé au point que l'intrigue en patit plus d'une fois. Par exemple, Scott Glenn apparaît comme si de rien n'était après au moins quarante minutes de métrage (on parle d'un montage de 90 minutes...). Sans compter certains effets-visuels non fignolés entraînant un climax final décevant au regard des ambitions du projet. Il n'en reste pas moins que Mann réussi clairement son pari de faire un film sur le mal absolu. Pour cause, le film met en scène des nazis. Sauf que les personnages de Jurgen Prochnow et Gabriel Byrne n'ont strictement rien à voir. D'un côté, un soldat en ayant marre de la guerre et se trouvant dans une position inconfortable, de l'autre le bourreau par excellence celui qui exécute sans relache. Un personnage que l'on pourra renvoyer avec celui incarné par Ralph Fiennes dans La liste de Schindler quelques années plus tard. Mais pas que. Le paradoxe le plus total est que l'un des méchants du film est initialement une victime des nazis: un professeur juif.

C'est Princecranoir qui va être heureux!

Croyant qu'il fait le bien en pactisant avec la créature, il en vient à devenir aussi cupide que ceux qui ont oppressé son peuple et lui-même. C'est d'ailleurs là où Mann touche au but: même les plus grands ennemis du monde finissent par avoir des desseins similaires. Sans compter que la créature designée par Enki Bilal est absolument géniale. The Keep est le film auquel on espère toujours une version longue, mais elle n'arrivera probablement jamais. Parce que la Paramount s'en fout et considère certainement ce film comme un fond de tiroir. Parce que Michael Mann n'a probablement pas envie de se remettre à monter un film qu'il a abandonné plus de vingt-deux ans. Si le film sort un jour en BR ce sera déjà un événement en soi (il n'est jamais sorti en DVD). Puis vint Révélations sur TCM, le premier biopic réalisé par Michael Mann. Certainement le chef d'oeuvre ultime de Mann avec Collateral, The Insider est un film double malgré un sujet similaire: l'intégrité des deux personnages principaux dans leur combat. Là encore Mann joue sur un duo atypique et se reliant mutuellement. La toile de fond, à savoir les défauts dramatiques des cigarettes de B&W, n'est qu'un prétexte. Cela pourrait être n'importe quelle multinationale que ce serait aussi brûlant pour l'employé voulant atteindre la justice.

La franchise a un prix...

D'un côté nous avons Jeffrey Wigand vice-président de la recherche et du développement de la firme viré parce qu'il touchait à un point sensible. C'est un homme qui va rapidement être broyé par un système vicieux et hypocrite, et où le moindre média vous scrute quand les menaces de mort ne s'abattent pas sur votre famille. La violence de la première partie n'en est que plus grande et Russell Crowe de faire une performance indéniable d'homme lâché dans la fosse aux lions sans arme pour se défendre. De l'autre côté, Lowell Bergman producteur d'une émission vue par des millions de téléspectateurs et trouvant avec Wigand un sujet en or. C'est là que la seconde partie arrive. Bergman est aussi menacé par la compagnie du tabac et la chaîne de devoir céder aux pressions. Et là c'est tout le grandiose d'un acteur comme Al Pacino qui a une gouaille inimitable pour se faire entendre dans un système corrompu par l'argent. L'intégrité est au centre des 2h35 de film et cela passant à une vitesse folle. Le plus impressionnant avec The Insider c'est qu'il n'est en rien un biopic même s'il reprend le principe chronologique de l'affaire de A à Z. C'est un pur thriller où les personnages sont mis à l'épreuve face à des menaces plus grandes qu'eux. Quand un film réussi à transcender un statut comme le biopic, on peut dire un grand bravo.

Le solitaire, premier film de Mann après des années passées à écrire et réaliser pour la télé, est un des meilleurs dans cette catégorie. Certes c'est son premier de cinéma mais Mann avait déjà signé le très plébiscité téléfilm Comme un homme libre. Il a donc en soi déjà une certaine maîtrise de la caméra. C'est donc les plages de LA comme sa vision essentiellement nocturne (que ce soit les bars, le braquage en titre, la folie furieuse) que Mann filme à la perfection le tout sous une merveilleuse musique de Tangerine Dream. Pour son premier film, Mann engage ni plus, ni moins que James Caan alors dans le creux de la vague et retrouvant là un rôle à sa mesure. Celui d'un as du braquage face à des mafieux un peu trop soupe-au-lait pour être honnêtes. Mann filme déjà en soi une future variation du personnage de De Niro dans Heat. L'attachement le pourrit au point de mettre en danger des proches. Et pour finir cette chronique toute manienne, revenons sur Manhunter vu en téléchargement faute de trouver le foutu DVD de la MGM. Hannibal Lecter est un personnage qui a été abordé plus d'une fois et dont le regain d'intérêt est revenu avec la plaisante série de Bryan Fuller qui peut se montrer comme une sorte de préquelle à Manhunter, qui adapte Dragon Rouge, tout en étant elle-même la séquelle involontaire des Origines du mal.

Thief (affiche)

Cinq ans avant Le silence des agneaux, Michael Mann adaptait Thomas Harris avec une certaine classe tout en laissant de côté Lecter pour se focaliser sur le personnage de Will Graham. Malgré une présence réduite, Lecter (Brian Cox parfait) apparaît comme un vrai loup en cage, manipulant à distance Graham de par un banal coup de téléphone. La scène des retrouvailles entre Graham et Lecter s'avère certainement être la meilleure scène d'un film hypnotique au possible. Au point de se demander si c'est Lecter qui est emprisonné ou Graham dans cette pièce séparée par des barreaux. On voit tout l'impact qu'a eu Lecter sur le subconscient de Graham. Au contraire de la fadasse adaptation de Brett Ratner, Mann ne fait pas dans l'adaptation dévoilant tout tout de suite, il s'approprie le matériel et s'il veut évoquer le traumatisme de Graham, il le fera lors d'une banale discussion entre un père et son fils. Pas besoin de voir pour comprendre. Le film peut également compter sur un méchant comme Tom Noonan (bien plus imposant que Ralph Fiennes plus commun aussi) et surtout William Petersen est parfait en Will Graham. Avec To live and die in LA de William Friedkin et Manhunter, il aurait pu devenir une grande star, n'ayant pas besoin d'une série à succès de CBS pour s'imposer. Les films seront un flop et il faudra 1999 pour imposer sa bouille sur les écrans. Allez à la semaine prochaine!

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Commentaires
2
Pour moi aussi, c'est l'un des plus grand cinéaste en activité, un véritable peintre du cinéma. J'ai moi aussi découvert son cinéma avec Collateral, dont je reste éperdument amoureux.<br /> <br /> Je n'ai pas encore vu Le Dernier Des Mohicans, ni Manhunter, mais de tous ses films, celui avec lequel j'ai le plus de mal, c'est Ali.<br /> <br /> En ce qui concerne Hacker, je ne l'ai pas encore vu non plus, le nombre de copie dans la région étant visiblement très limité. C'est pour cela que je pense faire le déplacement sur Metz lundi prochain pour le découvrir.
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B
D'ailleurs le livre de Thoret a été repoussé.Je n'ai pas vu encore Blackhat il va falloir attendre lundi ou mardi. Un des meilleurs méchants des 80's méritait bien une photo.
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P
"Le plus grand cinéaste américain en activité". Cette assertion de J.B. Thoret, je suis prêt à l'assumer de mon côté. Ce passage en revue a le mérite de mettre en lumière les nombreuses qualités (et les quelques ratés, mais un film mineur de Mann restera à côté de bien d'autres un immense chef d'œuvre) de ses films. Son tout dernier, que j'ai découvert hier soir en salle, est une nouvelle preuve de l'immense talent d'un réalisateur qui dépasse largement le cadre du divertissement, il est un expérimentateur qui élève ses films au rangs d'œuvre d'art. Je ne suis sans doute pas le plus objectif des exégètes, mais force est de constater l'impact de son cinéma sur d'autres, et sa manière d'imprimer à l'écran une personnalité qui n'appartient qu'à lui.<br /> <br /> ps : merci d'avoir mis à l'honneur le Princécranoir pour illustrer "the keep" ;)
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V
à Borat: Ah je ne savais pas pour les scripts. En même temps le docu n'étant pas de Mann, normal que tu ne l'ai pas cité. Sinon ça me fait penser que j'ai vu que Scorsese se lance apparemment dans un biopic sur Mike Tyson avec Jamie Foxx dans le rôle titre.
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V
Mann est un assez bon faiseur.<br /> <br /> Je n'ai toujours pas vu le Sixième Sens. <br /> <br /> Le Dernier des Mohicans reste un film culte avec sa musique et ses images superbes.<br /> <br /> Heat reste l'un des meilleurs thrillers des années 90. une petite bombe dans son genre.<br /> <br /> Ali est sympa mais souffre à mon avis de la comparaison avec le support documentaire que fournit When We Were Kings qui est vraiment un chef d'oeuvre. <br /> <br /> Collatéral est exceptionnel, peut être le chef d'oeuvre de Mann.<br /> <br /> Miami Vice, j'ai le DVD depuis des années, mais je ne l'ai toujours pas vu. <br /> <br /> Quant à Public Ennemies c'est clairement une déception.
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