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Cine Borat
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21 février 2016

Cuvée vosgienne #2

Après la cuvée pour les Valentin et les Valentine qui se respectent (les célibataires je ne vous oublie pas), reprenons là où la Cave de Borat s'était arrêtée dans le voyage de Borat à Gérardmer. Après une courte nuit (moins de trois heures de sommeil, vu que nous sommes rentrés vers 6 heures du matin de la Nuit décalée), nous voilà à 11h30 pour la compétition des courts-métrages. La première séance étant pleine, nous nous sommes rabattus sur celle du 31 janvier. De quoi voir que le cinéma de genre a de belles ressources en France, contrairement à ce que l'on croit. (Attention spoilers) A l'heure où Steve Jobs (Danny Boyle, 2015) est sur nos écrans, il est amusant de voir débarquer Juliet de Marc Henri Boulier. En effet, le court-métrage aligne les publicités faisant allusion à la marque amatrice de pommes, que ce soit par le logo de la marque Seed, le look de la publicité ou le blanc revenant régulièrement. On retrouve aussi ce sens de la perfection, revenant à proposer toujours mieux, plus beau, plus perfectionné. Ainsi, les modèles Juliet évoluent rapidement, tout comme le fait de lui donner un modèle masculin. L'ironie veut d'ailleurs que le montage dévoile un journal avec le concepteur disant qu'il ne fera JAMAIS cela, avant de nous dévoiler un spot montrant le modèle (qui a un nom pour le moins évident).

Juliet 

Juliet, un robot qui vous veut du bien.

Les passages télévisés, dixit le réalisateur, font directement penser à Robocop (Paul Verhoeven, 1987) ou Starship troopers (1997), de par l'ironie mais aussi les émeutes dévoilées ou les débats complètement puérils. Malgré son anticipation et son message final qui fait froid dans le dos (l'Homme laisse sa place à la Machine, à force de s'entretuer), le court reste d'une certaine ironie (d'où aussi le rapport avec Popaul le violent), jouant des passages de fiction pour donner lieu à des situations absurdes. Comme quand Bruno Putzulu a du mal à avoir des relations sexuelles avec sa Juliet parce qu'elle le regarde fixement ou quand il répète exactement ce que dit la publicité (l'Homme s'enferme dans la routine et devient proche du robot). L'aspect des robots n'est d'ailleurs pas sans rappeler la série suédoise Real Humans (2012-14), même si le projet a été initié depuis 2012. Of men and mice de Gonzague Legout était un peu plus décevant en revanche. Le réalisateur a choisi la facilité en prenant Detroit comme décor, la ville étant synonyme de crise économique, de naufrage industriel entraînant vite le chômage et le désespoir chez ses concitoyens. Néanmoins, la toile de fond sert uniquement à planter le contexte et n'est que facultatif. De même, le recours au second flashback (le braquage en est un en lui-même) est finalement inutile, étant donné que l'on a bien compris que le plus âgé (Nicky Naude) est marié (l'introduction nous montre sa femme) et qu'il ne braque certainement pas une banque pour le plaisir.

Of men and mice

Idem pour son collègue plus jeune (David Atrakchi) en pleine crise devant tant de stress. Ils ne sont pas des braqueurs professionnels et cela se voit, ce qui les rend attachants. Les trop longues explications évitent malheureusement le court d'aller vers l'essentiel. En revanche, le réalisateur réussit à donner lieu à une belle ambiance de huis-clos. Le braquage devient fantastique suite à un virus balancé par des scientifiques. Le spectateur n'en sait rien, pas même les inspecteurs sur place. En revanche, on voit bien les effets superbement réalisés. Au final, Of men and mice s'en sort avec les honneurs notamment par son efficacité. Passons désormais au chouchou de vos trois festivaliers préférés, L'ours noir de Méryl Fortunat-Rossi et Xavier Seron. Si Juliet avait une certaine ironie, L'ours noir y va franco en allant dans la comédie gore. En effet, nous sommes en train de voir une sorte de guide, avec narrateur québécois (tabernacle !) brisant parfois le quatrième mur pour donner des conseils aux protagonistes, ces derniers répondant en regardant le spectateur. Nous suivons un groupe faisant face à un ours qui ne compte pas être dérangé par des visiteurs bruyants. On ne nous présente pas un ours à proprement parlé, mais un comédien dans un costume d'ours bien mignon, contrastant merveilleusement avec la nature sauvage de l'animal et ses agissements. 

L'ours noir

Les blessures des personnages paraissent anecdotiques (un bras coupé, sang qui gicle, pas un drame, la vie continue!), au point d'en devenir délirantes un peu dans le style de la scène du chevalier noir dans Sacré Graal (Jones, Gilliam, 1975). Le déluge gore fonctionne parfaitement, bien aidé par un casting qui semble bien s'amuser. On notera également les petits passages de téléachat belge, où un présentateur regarde un peu trop sa coanimatrice dans le bas du dos. Le jury mené par Dominique Pinon a préféré Quenottes de Pascal Thiebaux et Gil Pinheiro. Le court-métrage joue la carte du conte, en prenant l'exemple de la Petite souris, celle qui vous enlève vos dents tombées et met une pièce à la place sous votre oreiller. Sauf qu'ici la souris tient beaucoup à sa collection de dents et il vaut mieux ne pas y toucher. Fort d'un sens de l'ironie saisissant (le final est merveilleux à ce titre), le court rappelle les contes dans ce qu'il y a de plus horrible et moral. Après tout, les contes ne sont pas faits pour émerveiller et les versions initiales sont parfois très éloignées de ce que l'on pense. Preuve en est les contes d'Andersen où la fatalité est toujours de mise à la fin. Ici, c'est la même chose avec une souris très bien réalisée, dont la voix de Frédérique Bel n'aide pas à la rendre gentillette, ce qui est un bon point.

Quenottes

Une souris qui a du mordant.

Puis on s'amusera de voir que les réalisateurs sont probablement des fans des années 80, au vue des posters des productions Silver L'arme fatale et Commando, ce qui évidemment a fait plaisir à votre cher Borat. Enfin le dernier court Un ciel bleu presque parfait de Quarxx était bien particulier, peut être même trop. A force de brouiller les pistes et de multiplier les fausses pistes, le court s'égare trop. Drame horrifique sur un homme seul ne voulant pas perdre sa soeur ou drame familial tout court avec un homme rachetant ses péchés. Film sur un homme obsédé par les extraterrestres. Récit d'ufologie avec des aliens faisant des expériences sur des humains. Le spectateur en vient parfois à se demander ce que veut dire le réalisateur, bloqué par un trop plein de sujets divers. De même, le court était bien trop long à force à de s'éparpiller (le seul qui allait sur la demi-heure). Après, il faut bien avouer qu'au niveau de la réalisation, il s'en sort plutôt bien, sachant donner une atmosphère poisseuse jusqu'à une scène ufologique bien cradingue (les fans de Fire in the sky de Robert Lieberman devrait en avoir pour leur argent). On retiendra également Jean Luc Couchard qui a le mérite de porter le court sur ses épaules. Après avoir dégusté la compétition des courts-métrages, nous étions en route (toujours sous la pluie) à 14h30 à la MCL pour le seul film en compétition de notre voyage.

Un ciel bleu presque parfait

February d'Oz Perkins n'a pas la promotion qu'il mérite. Preuve en est, si vous tapez "February film" sur un moteur de recherche très connu, vous tomberez sur une affiche qui vous dévoile le plan final du film (classe !), sinon il se peut que vous tombiez sur des plans issus du dernier acte (combo !). Comme si il n'y avait pas d'autres moyens de promouvoir un film que de dévoiler des spoilers en pleine face du futur spectateur, ce dernier ne savant pas forcément dans quoi il va s'embarquer. Surtout en festival où le festivalier fait souvent des choix de programmation en rapport au casting ou au pitch. Conclusion: faites attention à Google Images si vous ne voulez pas vous faire spoiler! Beau casting pour un premier film avec Emma Roberts (qui continue dans l'horreur et ce n'est pas plus mal), James Remar (un vrai guerrier de la nuit) et Lauren Holly (inoubliable copine de Jim Carrey et Jeff Daniels dans Dumb and Dumber), entourant les jeunes Kiernan Shipka et Lucy Boynton. Le principal problème de February est en grande partie sa lenteur. Bien que relativement court (1h33), le film accumule les poncifs du cinéma indépendant ricain avec une lenteur qui devient problèmatique, au point d'endormir le spectateur (même si votre cher Borat accusait aussi le coup de la fatigue). D'autant que le film tient en trois points de vue, Perkins s'emmêlant les pinceaux, mélangeant parfois les parties entre elles.

February

Heureusement le récit est suffisament compréhensible pour que le spectateur ne s'y perd pas, d'autant que l'on navigue entre passé et présent. Le récit avec Emma Roberts prend de plus en plus de sens, le scénario délivrant petit à petit ses indices. Le récit de February est certainement son point fort, à condition de bien suivre. On évoque souvent les exorcismes au cinéma, mais pas forcément ce qui survient ensuite. Le parcours de la jeune fille possédée nous est donc raconté avant et après, l'avant consistant à voir où sa possession l'a mené et de nos jours, son "chemin de croix" (!) pour retrouver le Diable. Le Diable devient ici une ombre que l'on invoque devant une chaufferie (rien de mieux que le feu), le réalisateur ne cherchant pas à le représenter sous une forme trop grossière. L'héroïne aura beau faire des sacrifices, les amener là où le Diable lui est apparu, rien n'y fera. Le Diable qu'elle a tant aimé et qu'on a expulsé de son corps ne reviendra pas. Le final est en soi ambigu, le spectateur voyant le désespoir de l'héroïne, mais n'oublie pas non plus ses crimes ignobles possédée ou pas. Elle n'a plus de raison de vivre et le seul moyen pour elle d'expulser son mal-être est en criant et pleurant. Pour cela, il faut bien avouer que le film peut compter sur ses actrices, Emma Roberts en tête dans un rôle bien plus dur que d'habitude. Rien à voir avec l'adolescente en quête de médiatisation de Scream 4 (Wes Craven, 2011). Le rôle est plus sensible, d'autant qu'il est joué par deux actrices, Roberts prenant la relève.

February 2

Jusqu'ici tout va bien...

Au final, les deux actrices sont complémentaires: Shipka passant de jeune fille à l'écart à tueuse en puissance et Roberts en jeune femme en quête de rédemption, cherchant à en finir. La partition est d'autant plus bluffante qu'elle ne surjoue pas, ne partant pas dans les sourires jusqu'aux oreilles ou dans les rires diaboliques (même si on aura droit aux injures), restant d'une froideur impitoyable durant les meurtres. Si February ne convainc pas totalement, il a au moins le mérite de sortir du lot par son récit et ses actrices. Terminons le Festival de Gérardmer édition 2016 sur une nouvelle projection hors-compétition avec Cooties de Jonathan Millott et Cary Murnion (2014) au Paradiso. Un film qui faisait partie des vieilles livraisons du festival (en dehors des rétrospectives), surement pour occuper les cases horaires manquantes ou les futures sorties DTV. C'est ainsi que le remake de Douce nuit, sanglante nuit datant de 2012 s'est retrouvé hors-compétition. On se demande s'il n'aurait pas mieux fallu aller chercher un Krampus (Michael Dougherty, 2015), film de studio certes mais au moins inédit dans nos contrées, ce remake étant tout de même disponible facilement sur le net (comme Pay the ghost ou Freaks of nature, pas aidés par leurs sorties rapides en VOD). Trêve de bavardage, Cooties y va franco dès son introduction. Sous ses allures de comédie horrifique, le film se veut peut être moins barré qu'il n'y paraît. En effet, si le film accumule tout de même des scènes comiques, il est tout de même assez éloigné d'un Freaks of nature pour faire une comparaison festivalière.

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Cooties : Affiche

De par son introduction qui fait froid dans le dos (imaginez le générique de Lord of war avec des poulets terminant en nuggets, avec une substance noire qui se répand), ses scènes gores traîtées de manière assez sérieuses (un bébé se fait quand même bouffé) et un final apocalyptique au possible, Cooties ne fait pas toujours dans la dentelle et c'est aussi ce qui fait sa réussite. Le mélange entre l'horreur pure et la comédie passe terriblement bien et bien aidé par une bande d'acteurs détonnant. Elijah Wood écrivain raté, Alison Pill (la batteuse de Scott Pilgrim) un peu trop gentille, Rainn Wilson prof de sport bourrin (on est bien loin de The office), Leigh Whannel (le scénariste de James Wan) prof amateur de chair et d'expérimentations diverses, Jack McBrayer (30 rock) prof excentrique et même un des méchants de Big trouble in Little China en concierge... Un beau petit monde qui s'engueule pas mal (on aura droit à une inévitable vanne sur Le seigneur des anneaux) et que les réalisateurs font se battre au ralenti avec des gamins zombifiés et dégueulasses. Sur ce film dégoulinant se termine cette expédition vosgienne, allez à la semaine prochaine!

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Commentaires
A
Perso, j'attends vraiment de voir Cooties, tant ce film à l'air prometteur.
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T
Décidément, ce festival avait l'air chouette et quelques films ont l'air pas mal du tout !
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