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13 septembre 2017

Excalibur peut rester endormie

Arthur a été éloigné du trône qui lui est dû depuis son enfance. Il refait surface lorsqu'il parvient à enlever l'épée Excalibur de la roche. A partir de là, Arthur va entrer en guerre avec son oncle pour le pouvoir de Camelot...

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King Arthur : Legend of the sword (Guy Ritchie, 2017) ne partait pas forcément du mauvais pied. Guy Ritchie a ses fans, cela faisait longtemps que le mythe d'Excalibur n'avait pas été abordé au cinéma (même Le Roi Arthur d'Antoine Fuqua n'en parlait pas) et le casting est plutôt pas mal. On y retrouve Charlie Hunnam, Jude Law, Eric Bana, Djimon Hounsou, Aidan Gillen ou Astrid Bergès Frisbey. Peut être pas des têtes d'affiche, mais des acteurs solides en général. Ce qui devait être un blockbuster estival de l'an dernier est devenu une arlésienne que Warner a peiné à promouvoir. Il n'y a rien de pire qu'un film qui est sans cesse repoussé, car le public commence à croire que le film est tellement mauvais qu'on ne veut pas le lui montrer. King Arthur est donc passé d'été 2016 à février 2017, puis mars avant d'être repoussé à nouveau quelques semaines avant sa sortie à mai. Comme pour privilégier Kong : Skull Island (Jordan Vogt Roberts, 2017) sorti début mars. Sauf qu'en mai, il s'est pris Les gardiens de la galaxie vol 2 (James Gunn, 2017) de plein fouet et s'est imposé comme un beau bide (148 millions de dollars récoltés, dont 39 aux USA, pour un budget de 175). De même, les critiques sont assez diverses, d'un côté ceux criant au mauvais film, de l'autre un film divertissant qui essaye des choses.

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Si King Arthur n'est pas la bouse, ni le grand film annoncé, votre cher Borat parle davantage d'un film moyen avec ses bons et ses mauvais côtés. Le principal problème du film est qu'il a beau tenté des choses, il finit par accumuler pas mal d'excentricités. (attention spoilers) Il n'y a qu'à voir l'ouverture pour s'en rendre compte avec ses éléphants sortis du Seigneur des anneaux (merci Peter Jackson) dans un délire un brin what the fuck. Ce ne sera pas la seule séquence de ce type dans le film (on notera le serpent tout droit sorti de Conan le barbare) et il faut bien dire que les rires gênés arrivent assez souvent. Citons cette introduction d'Arthur (Hunnam) le montrant grandir à la vitesse de l'éclair. Le spectateur n'a pas le temps de souffler, d'apprécier l'instant présent qu'on lui balance une multitude de plans de diverses ampleurs. On finit par ne plus rien comprendre à ce qu'il se passe. La scène débute d'ailleurs par un lancement délirant : un morceau pétaradant coupe un moment dramatique avec une certaine brutalité. Une transition foireuse qui n'est malheureusement pas la seule au cours du film. Est-ce un problème de montage dû à une longue période de post-production, avec projections-test à la clé ? Peut être bien, d'autant que Charlie Hunnam a parlé d'une potentielle version de trois heures durant la promotion du film. Au passage, Guy Ritchie évoquait que la longue post-production avait servi à étoffer les effets-spéciaux. Pourtant, certaines scènes à effets-spéciaux sont particulièrement cheap, à l'image des scènes où Arthur utilise Excalibur. 

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La première grosse scène est incompréhensible (à moins d'interpréter la brume), quand l'autre ressemble à une cinématique de jeu-vidéo, doublé d'un plan-séquence sonnant complètement faux. De la même manière, Excalibur devient une sorte de sabre-laser qui confère des pouvoirs à Arthur, donnant souvent une drôle d'impression. Toujours au sujet de la réalisation, on se demande quel est l'intérêt de filmer des personnages de profil en train de courir avec une gopro. Ce sont des prises de risque pas loin du raté, mais qui montre curieusement que King Arthur en a à revendre comparé à d'autres blockbusters particulièrement lisses (cf Spider man Homecoming). Ces excentricités prouvent que Ritchie a expérimenté le plus possible, même si certaines expérimentations ne fonctionnent pas. On ressent une folie furieuse et une certaine ambition dans la réalisation qui parvient à contaminer la musique de Daniel Pemberton (Steve Jobs). Le compositeur signe un score époustouflant donnant lieu à un ambiance moyen-âgeuse savoureuse. Fort d'expérimentations diverses là aussi (instruments remis au goût du jour, tempo rapide ou lent, titres renvoyant à la chanson de geste typique de l'époque), le score de Pemberton se révèle particulièrement épique que ce soit durant le film ou en écoute seule. Un véritable bijou qui permet de s'intéresser à King Arthur, dont c'est probablement la plus grande qualité et de loin.

Le casting s'en sort plutôt bien, même si Jude Law a tendance à en faire un peu trop (la faute au rôle qui ne joue malheureusement pas assez sur le tragique). Là aussi une qualité indéniable permettant de sortir le film de la noyade. Le film se révèle intéressant dans son récit ou tout du moins divertissant, mais là aussi il y a quelques couacs. Problèmes de montage encore probables. Ainsi, on nous présente des sirènes (ou ce qui semblent l'être) qui donnent des pouvoirs à l'oncle d'Arthur (Jude Law). Pourquoi pas ? Mais encore faudrait il savoir qui elles sont, leur but et pourquoi s'intéressent-elles tant à Camelot ? Pas que votre cher Borat soit friand de surexplication, mais parfois certains éclaircissements s'avèrent essentielles et on ne sait finalement pas où veut en venir Ritchie. De la même manière, il y a un petit sentiment d'inachevé dans cette aventure, puisque Ritchie envisageait jusqu'à six films et que suite à l'échec commercial du film, elles ne verront jamais le jour. Donc pas de Merlin (il est remplacé par le personnage de miss Fergès), ni de Guenièvre, ni tous les chevaliers de la table ronde, ni Morgane. Tant pis pour le voyage initiatique du Roi Arthur vers son fameux Graal. Outre la trilogie de Peter Jackson et le film de John Milius, Ritchie s'inspire également de Frank Frazetta pour la transformation de l'oncle (la peinture Death Dealer de toutes évidences). Un hommage beaucoup plus intéressant car il rajoute un côté épique aux affrontements et les effets-visuels sont plus réussis (notamment l'effet de la cape). (fin des spoilers)

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L'hommage et l'inspiration.

Malgré des fautes de goût évidentes, King Arthur se présente comme un film qui en a dans le ventre et a des qualités incroyables. Dommage que l'aventure ne soit pas aussi bonne.

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