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Cine Borat
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8 mai 2020

Made in France #12

"Le cinéma français c'est de la merde !", "Je n'ai pas vu un film d'action français potable depuis que Bebel n'en fait plus"... Vous en avez marre d'entendre systématiquement les mêmes reproches envers le cinéma français ? Alors cette rubrique est faites pour vous. Les films français de qualité ne manquent pas, qu'ils soient des 80's ou de 50's. L'occasion d'évoquer des films français ou réalisés par des français que j'aime à divers degrés ou même quelques curiosités qui mériteraient un peu plus de visibilité. En ces temps de confinement, voici trois films à (re) découvrir ! 

  • C'était un rendez-vous (Claude Lelouch, 1976)  

Claude Lelouch est un grand amateur d'automobile et l'avait confirmé en faisant de Jean-Louis Trintignant un pilote de voiture de course dans Un homme et une femme (1966). Dix ans plus tard, il intensifiait les choses à travers un court-métrage aussi frappadingue que ses conditions de tournage. Un plan-séquence filmé dans des conditions kamikaze (*), puisque Lelouch a roulé à toute berzingue dans les rues de Paris sans autorisation et même s'il a tourné tôt le matin, la circulation restait ouverte, rendant la conduite du réalisateur dangereuse et hors la loi. Lelouch se fera d'ailleurs retirer son permis symboliquement par le préfet de police, avant que ce dernier ne le lui rende.

Un homme

Photo de tournage d'Un homme et une femme.

Certains spectateurs ne verront dans ce court-métrage qu'un homme (Lelouch donc) qui roule vite dans Paris pour aller retrouver une femme (Gunilla Friden, compagne du réalisateur à l'époque). Un simple exercice de style en fin de compte. Mais d'autres y verront près de 9 minutes fascinantes. Une sensation d'adrénaline dopée à la vitesse, sans compter une course-poursuite absolument dingue et non-simulée. Si les bruits du moteur viennent d'une Ferrari, tout le plan a été filmé avec une caméra fixée sur le pare-choc de la Mercedes du réalisateur. Ce sentiment d'authenticité rend l'exercice encore plus jouissif, d'autant plus si vous êtes fans de poursuites au cinéma. Rien d'étonnant à ce que soit une des inspirations de Christopher McQuarrie pour la poursuite dans Paris de Mission Impossible Fallout (2018).

  • A bout portant (Fred Cavayé, 2010)

A bout portant

Avant de se mettre à la comédie (synonyme de plus gros budgets et de plus d'entrées), Fred Cavayé faisait plus dans le polar. Après le sympathique Pour elle (2008), le réalisateur s'était lancé dans cette course-contre-la-montre où un mec lambda (Gilles Lellouche) est obligé de faire équipe avec un criminel (Roschdy Zem), afin de retrouver sa femme (Elena Anaya). L'ambiance n'est pas à la cool comme dans 48 heures (Walter Hill, 1982), A bout portant étant plus dans le registre du polar sérieux, où criminels et policiers ont du sang sur les mains. Si le film joue des clichés du genre, notamment du côté des policiers (ripoux très méchants, guerre des polices, Gérard Lanvin avec la mâchoire serrée et les sourcils froncés) et que le climax est parfois trop over the top ; le film n'en reste pas moins terriblement efficace et bien joué.

A bout 2

Lellouche est parfait en homme d'action involontaire et Zem est en bonne forme. A bout portant tient en haleine sur une durée adéquate (1h25) et à une époque où les films d'action ont tendance à s'éterniser alors qu'ils n'ont souvent pas grand chose à raconter, cela fait du bien. Au passage, si Pour elle avait eu droit à son remake américain (Les trois prochains jours de Paul Haggis, 2010), A bout portant en a eu plusieurs. Le premier vient de Corée du sud (The Target de Yoon Hong Seung, 2014). Le second (non-officiel) vient du Bangladesh et semble plus s'inspirer du précédent remake (Password de Malek Afsari, 2019). Enfin il y a le remake US diffusé sur Netflix (Point blank de Joe Lynch, 2019) et l'indien Kadaram Kondan (Rajesh Selva, 2019). Pas mal pour un film qui avait raté de peu le million d'entrées en France (973 257 entrées plus exactement).

  • Play (Anthony Marciano, 2019)

Play

Souvent considéré comme de la simple vidéo subjective ou un ensemble de vidéos compilées, le found footage veut surtout dire "enregistrement trouvé". Ce qui correspond bien au Projet Blair Witch (Sanchez, Myrick, 1999), à Cloverfield (Matt Reeves, 2008) et au film d'Anthony Marciano. Play va même plus loin que ses aînés, puisque Max Boublil introduit les enregistrements trouvés et dans un certain sens, son personnage regarde ses vidéos en même temps que le spectateur. Ce qui permet dès le départ d'entrer dans l'intimité du personnage et aussi d'imposer le found footage de manière logique et intelligente. Dès lors, nous suivons les aventures de Max et de son entourage (famille, amis, amours) à travers les vidéos qu'il a tourné depuis 1993. Play aurait pu être bêtement nostalgique, accumulant les poncifs d'une époque désormais passée et un présent en passe de l'être. Il ne l'est pas. 

Play 2

Play sent le vécu de ses auteurs (Marciano et Boublil) et le spectateur ayant vécu cette période risque fort de s'y retrouver également. Le récit s'étalant sur environ 25 ans, il permet de voir l'évolution des personnages au fil du temps, certains prenant plus de place que d'autres selon les années. Le personnage joué par Malik Zidi est davantage présent jeune qu'adulte, au contraire de celui d'Arthur Périer qui gagne en place une fois plus vieux. Rapidement, Marciano parvient à rendre ses personnages attachants. Quand il leur arrive quelque chose, l'émotion passe automatiquement. D'autant que les acteurs jeunes comme adultes sont impeccables et bien castés (la ressemblance entre eux est flagrante).

Play 3

Play montre le temps qui passe, les joies, les peines, les regrets, l'évolution des technologies (on passe du bon vieux caméscope à cassette à la haute définition des smartphones) et plus généralement la vie. C'est ce qui rend le film de Marciano aussi beau que touchant. Play n'a pas eu de chance, puisqu'il a subi de plein fouet la liquidation judiciaire de Mars Films. Racheté par Gaumont, il a vu sa date de sortie reportée à début janvier, sortant dans une certaine indifférence (253 345 entrées). La vod permettra peut-être au premier grand film de 2020 d'avoir la réputation qu'il mérite auprès du grand public.

Play 4

A la prochaine ! 


 

* Pour plus de renseignements, Claude Lelouch parlait de C'était un rendez-vous ici à l'équipe de Court-circuit 

https://www.arte.tv/fr/videos/073238-001-A/claude-lelouch/

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Commentaires
B
Je pense que tu peux le tenter. Déjà que parce que ça ne dure que 8 minutes. Mais surtout car il n'y a pas de dialogue, ni de réel scénario. Ce n'est qu'une poursuite dans Paris. Une sorte d'essai. <br /> <br /> Pas vu The grudge (tout comme les originaux et les remakes us), mais cela ne me disait rien qu'y vaille (jump scares et compagnie comme d'hab). <br /> <br /> A bout portant est meilleur que Pour elle en l'occurrence. Plus haletant notamment.
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T
Je détèste le cinéma de Claude Lelouch de manière général, donc, le court métrage, ce sera sans moi. J'avais bien aimé Pour Elle, donc, pourquoi pas essayer A Bout Portant. Pour le Max Boublil, j'ai failli le tenter sur un site de streaming et je préféré voir la dernière version de The Grudge. Mauvais choix.
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