Seriez vous le cygne blanc ou le noir?
Nina est une jeune ballerine succèdant à la star de sa compagnie. Peu à peu, elle commence à perdre pied en incarnant le double rôle du Lac des cygnes...
Comment faire aimer un truc chiant comme le ballet? Darren Aronofsky, réalisateur du monumental Requiem for a dream et de The Wrestler, semble avoir trouvé la solution avec son Black Swan. Attendu comme le messie, il a fait sensation à Venise, où il faisait l'ouverture; à Toronto ou encore récemment aux Golden Globes avec la récompense de Natalie Portman; avant de faire son succès au box office US, faisant d'Aronofsky un réalisateur intouchable, auquel des films comme The Wolverine et le remake de Robocop finissent dans ses films à venir. Se rajoutent à cette danse Vincent Cassel, Mila Kunis, Barbara Hershey et Winona Ryder.
Dès la première scène, Aronofsky montre sa virtuosité à tourner les séquences dansées, restant au plus près de ses acteurs. Je dois avouer que la première partie, soit l'ascenssion de Nina et de son sentiment de perfection, n'est pas la plus passionnnante. Même si le réalisateur réussit à bien introduire les personnages. En fait, dès qu'il commence à devenir glauque, Black Swan devient une vraie merveille. Dès lors, il gagne en puissance et montre vraiment de quoi il est capable. Cela peut aller de cette séquence incroyable de discothèque, où Portman et Kunis troquent le classique pour le dance floor, avec une musique assourdissante (effet garanti au cinéma).
Les amis, on a retrouvé Winona Ryder!
Ou alors cette scène lesbienne d'un torride sans précédent, où le désir est tout puissant. Nina devient alors paranoiaque, voire complètement cinglée. (Attention spoilers) A force de devenir performante et arrogante, elle passe du cygne blanc qu'elle était au cygne noir. Elle s'émancipe de sa mère trop protectrice, se laisse prendre par le désir et change son comportement. Aronofsky signe alors un redoutable film sur la folie, avec une héroÏne autodestructrice. Durant tout le film, on la verra se gratter tel un toc répétitif son dos. Nina se persuade qu'elle se transforme, en sortant des poils de son dos ou se retrouve avec des yeux d'un rouge menaçant au possible.
Ainsi, le White Swan devena...
Clairement Portman est terrifiante dans un dernier climax, où le réalisateur manipule à merveille le spectateur. Si bien que l'on ne finit par comprendre que quelques minutes avant la fin. Aronofsky maîtrise magnifiquement son oeuvre, posant même quelques hommages à son The Wrestler, dont il a toujours fait le rapprochement lors de la promotion. En voyant Black Swan, on s'en rend bien compte. Portman est totalement gracieuse dans le rôle de sa vie, selon plusieurs journalistes. Kunis est très sensuelle en parfait opposé de Portman. Cassel n'a pas l'air très à sa place, malgré une bonne prestation. On l'a vu mieux ailleurs. N'oublions pas non plus la redoutable revisite du Lac des Cygnes par Clint Mansell.
... le Black Swan.
Un film grandiose dévoilant ses cartes assez tard, pour mieux intensifier la claque qu'il procure.