Expérimentations dans le Camp 731
Genre : Horreur (interdit aux - 18 ans)
Année : 2008
Durée : 240min
L'histoire : Les exactions expérimentales d’une équipe de scientifiques japonais chtarbés sur des prisonniers pendant la seconde guerre mondiale.
La critique d'Alice In Oliver:
En vérité, ce n'est pas la première fois que le cinéma s'intéresse au Camp 731, un camp de concentration tristement célèbre où étaient détenus des prisonniers russes et chinois. En effet, un certain Men Behind The Sun avait déjà dénoncé les atrocités commises, mais de façon manichéenne.
Le réalisateur russe, Andrey Iskanov, signe donc un objet filmique déroutant, choquant et percutant de plus de quatre heures.
Bienvenue dans Philosophy of A Knife !
Toutefois, résumer uniquement Philosophy of a Knife (POAK) à quatre heures de tortures non-stop serait une grave erreur.
En vérité, Andrey Iskanov a d'autres ambitions. Clairement, le cinéaste russe s'appuie sur une réalité historique terrifiante.
Pour cela, il reprend des archives datant des années 30 et 40, donnant ainsi des explications sur le Camp 731: de sa création à sa destruction, en passant par le procès de ses bourreaux.
Via des photographies de l'époque et certaines vidéos retrouvées, Andrey Iskanov explique les véritables motivations des médecins et scientifiques qui ont mené des expériences dans ce camp.
La Seconde Guerre Mondiale va bientôt commencer, et le Japon a pour ambition de créer une arme de destruction massive.
L'objectif est de mener des recherches bactériologiques, chimiques et génétiques. A partir de là, des prisonniers russes et chinois vont servir de cobayes.
Ce qui explique la triste réputation de ce camp dans le sommet de l'horreur et des atrocités commises.
Pour cela, Andrey Iskanov choisit de réaliser un film à la fois trash, violent, froid, clinique et malsain.
Au niveau des séquences de torture, Iskanov retranscrit les exactions commises avec une précision chirurgicale, le récit se voulant à la fois historique et scientifique. D'ailleurs, au niveau de sa mise en scène, POAK n'est pas sans rappeler le cinéma de David Lynch. Visiblement, Andrey Iskanov a le souci du détail et accumule les gros plans sur les visages de ses protagonistes.
Andrey Iskanov insiste alors sur les préparatifs mais oublie totalement la psychologie de ses personnages en présence.
En réalité, et au risque de me répéter, POAK pourrait s'apparenter à un documentaire froid, clinique, barbare et violent.
Toutefois, le film est entrecoupé par plusieurs témoignages d'un homme âgé, ce dernier ayant été le témoin extérieur de certaines atrocités.
Evidemment, POAK est une oeuvre inclassable qui divise et provoque la polémique. D'un côté, il y a ceux qui y verront un film engagé et courageux.
De l'autre, il y a ceux qui critiqueront l'aspect outrancier, s'interrogeant sur les véritables motivations du réalisateur.