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22 décembre 2013

La guerre de "L'Epice"

dune,1

genre: science fiction
Année: 1984
durée: 2h20

l'histoire: L'empereur Shaddam IV règne sur l'univers. Se sentant menacé par le pouvoir mystérieux des Atréides, il extermine sur la planète Dune ce peuple fier et valeureux. Paul, héritier des Atréides, échappe au massacre.     

la critique d'Alice In Oliver:

A l'origine, Dune, réalisé par David Lynch en 1984, est l'adaptation d'un roman du même nom écrit par Frank Herbert. Cette production bénéficie de gros moyens et d'un casting de prestige. C'est aussi ce film qui lancera la carrière de Kyke MacLachlan au cinéma, encore méconnu à l'époque.
Viennent également s'ajouter Francesca Annis, Brad Dourif, Dean Stockwell, Leonardo Cimino, Sean Young, José Ferrer, Linda Hunt, Freddie Jones, Sting, Richard Jordan, Virginia Madsen, Patrick Stewart, Max Von Sydow, Everett McGill, Jack Nance et Kenneth McMillan.

DUNE-2

Attention, SPOILERS ! En l’an 10191 après la Guilde, une seule substance permet de voyager dans l’espace : l’Epice. Cette substance, la plus convoitée de l’univers, ne se trouve que sur la seule planète Arrakis, aussi appelée Dune, planète aride et hostile, couverte de sable.
Le Duc Leto Atréides remplace ses ennemis, les Harkonnens, à la tête du fief d’Arrakis, et part s’y installer avec sa concubine Jessica et son fils Paul. Les membres de la Maison Atréides pressentent un piège, tendu par le baron Harkonnen, mais ils doivent obéir à la volonté de l’Empereur.

18843129

Peu après leur installation sur Dune, les Atréides sont trahis par le médecin personnel du Duc Leto et décimés par une attaque conjointe des forces Harkonnen et des troupes de l'Empereur. Paul et sa mère parviennent à prendre la fuite et doivent affronter un désert hostile, peuplé par des vers géants. Heureusement, Paul et sa mère rencontrent les Fremen, peuple indigène et véritables maîtres du désert. Les Fremen attendent depuis longtemps la venue d’un Messie qui les délivrera. Se pourrait-il que ce soit Paul ?

18842987

Dune est un film ambitieux qui continue de susciter le débat parmi les fans de science fiction et surtout parmi ceux qui ont lu l'oeuvre originale de Frank Herbert. A la base, cette adaptation cinématogaphique devait être confiée à Alejandro Jodorowsky, qui semble être le plus compétent pour transposer un tel univers. Hélas, la pré-production prend des allures démésurées.
Alejandro Jodorowsky a bien l'intention de réaliser le meilleur film de science fiction de tous les temps. Quelques planches sont publiées pour l'occasion.

dunebr01

Mais les producteurs prennent peur et le projet est alors confié à Dino de Laurentiis. Dans un premier temps, celui-ci fait appel aux services de Frank Herbert lui-même pour écrire le scénario, mais le script est jugé trop long. C'est donc un certain Rudy Wulitzer qui est choisi pour revoir la copie.
A ce moment-là, Dino de Laurentiis pense sérieusement à engager Ridley Scott, le célèbre réalisateur d'Alien: la huitième passager, pour signer un long-métrage digne de nom. Mais le cinéaste, fatigué par les hésitations de Dino de Laurentiis, abandonne le projet pour se consacrer à la réalisation de Blade Runner.

maitou22-DuneKyle

En dernier recours, c'est donc David Lynch qui est choisi et qui doit composer avec un scénario revu plusieurs fois. C'est d'ailleurs David Lynch lui-même qui réécrit le script. A la base, le cinéaste a pour ambition de tourner un diptyque. Hélas, Dune ne rencontrera pas le succès escompté à sa sortie.
Ensuite, le tournage du film ressemble à un véritables calvaire et accentue les dissenssions entre le réalisateur et le producteur Dino de Laurentiis. Peu satisfait du montage final, David Lynch n'a pas les mains libres et doit satisfaire l'égo démesuré du producteur.

18842999

Ce qui explique sûrement pourquoi David Lynch renie Dune dans sa filmographie. Reste à savoir si le film est bel et bien la catastrophe annoncée. Contre toute attente, cette adaptation est plutôt réussie et bénéficie d'effets spéciaux et visuels à couper le souffle, même encore aujourd'hui.
Contrairement à la plupart des films de science fiction des années 80, Dune a plutôt bien traversé le poids des années. L'air de rien, le film va bientôt fêter son trentième anniversaire. Bien sûr, ceux qui ont adoré l'oeuvre originale de Frank Herbert risquent de faire la grimace devant cette adaptation.

En effet, difficile de condenser un livre aussi riche en à peine deux heures et 20 minutes de bobine. Toujours est-il que Frank Herbert lui-même appréciera le film réalisé par les soins de David Lynch. Dune respecte l'essence même du roman.
Certes, le cinéaste est obligé d'effectuer de nombreuses coupes et d'aller à l'essentiel. Ensuite, le film contient de nombreuses séquences impressionnantes. Seul petit bémol, Dune souffre tout de même de quelques baisses de rythme parfois un peu gênantes.

Ensuite, certains personnages ne sont pas toujours très convaincants. C'est par exemple le cas de la petite soeur de Paul Atréides, dont le look de "bonne soeur sur le retour" prête surtout à sourire. Au final, Dune reste un film à part dans le cinéma de science fiction.
A l'image du livre original, Dune est finalement une oeuvre atypique qui mérite d'être découverte et appréciée pour ce qu'elle est. Certes, le film est loin d'être irréprochable mais se situe largement au-dessus de la moyenne habituelle.

La critique de Borat

Après avoir longuement parlé des coulisses du film, il était temps de parler de Dune de David Lynch sur son contenu. L'air de rien, le réalisateur d'Elephant Man a eu un casting à tomber par terre: Kyle MacLachlan (alors inconnu et que Lynch mettra largement en valeur dans les années à venir), Jürgen Prochnow, Patrick Stewart (qui apparaîtra dans un autre space-opera phare, à savoir Star Trek), Sean Young (qui revenait de Blade Runner, film que Ridley Scott a réalisé après avoir laissé tomber... Dune!), le chanteur Sting, Dean Stockwell, Max Von Sydow (que le producteur Dino de Laurentiis avait autrefois transformé en chinois de l'Espace dans Flash Gordon), Virginia Madsen, Brad Dourif, José Ferrer, Linda Hunt, Silvana Mangano, Everett McGill (figure incontournable de Twin Peaks), Kenneth McMillan, Jack Nance (apparu dans quasiment tous les projets de Lynch y compris Eraserhead), Sian Phillips et Alicia Witt. Un casting qui permettra dans un sens de mettre des étiquettes sur les différents personnages et de repérer les différents clans. Car le récit de Frank Herbert a beau être bien décrit, il n'en reste pas moins gargantuesque. Beaucoup d'intrigues, beaucoup de personnages... A un moment, il faut pouvoir s'y retrouve et si le scénario n'y parvient pas, les acteurs le feront. 

A vrai dire, le problème du film vient indéniablement du montage qui a été tellement charcuté (on est passé de 3 heures de cut original à 2h10 sous l'impulsion d'Universal) qu'il a engendré des reshoots avec voix-off de Virginia Madsen, histoire de résumer au maximum l'action (la même utilisation sera fait sur Dark City à cause de stupides projections-test). A force de décrire plutôt que montrer, le film va souvent dans le vide, ne laissant pas le temps au spectateur de s'imprégner de l'univers en place et se retrouvant avec quinze tonnes d'expliquations. Ce qui l'empêche très souvent d'atteindre les sommets de divertissement de la trilogie Star Wars. Néanmoins, le producteur Dino de Laurentiis semble avoir compris la leçon de l'involontairement drôle Flash Gordon, puisque Dune se révèle mieux réalisé et très cadré (Lynch oblige). On sent qu'il faut plaire à la fois aux fans, aux profanes, aux gosses comme aux adultes. A ce titre, le film de Lynch délivre de très belles scènes. Je pense notamment à celles permettant de voir les vers géants bien mieux réalisés que ceux de Beetlejuice de Tim Burton pourtant sorti longtemps après. On pense également au combat entre MacLachlan et Sting, permettant un beau moment épique et violent (et pourtant le film est tout public au même titre qu'un Star Wars). Au même titre, la bataille finale vaut également le coup, donnant lieu à un beau moment épique et plutôt long pour le coup. Après, le casting s'en sort plutôt bien et notamment MacLachlan comme souvent totalement à sa place et Sting est plutôt rigolo en méchant au sourire carnassier.

Malgré tout l'honneur que peut avoir le film, il faut bien dire qu'il s'est pris un coup dans les dents, ce qui n'est pas le cas de la trilogie crée par George Lucas qui reste encore aujourd'hui très novatrice. Certains décors semblent en carton pate, la musique du groupe Toto n'aide pas non plus donnant un ton terriblement années 80, certains effets-spéciaux ne passent pas (à l'image des élévations d'Harkonnen)... Preuve est de constater que ce cru n'est pas non plus ce que l'on retiendra de Lynch en priorité et ce malgré l'ambition terrible du projet (je renvoie à l'article L'épice au commencement). Néanmoins et malgré que depuis sur la version longue il est crédité Alan Smithee (pseudo pour les réalisateurs reniant leur film), on retrouve quelques éléments de la mise en scène de Lynch que ce soit par l'intro subliminale mettant en scène Madsen (à l'image du début d'Elephant man), l'univers violent, le côté dégénéré de certains personnages et  certains acteurs bien évidemment (notamment sa rencontre avec MacLachlan et McGill). Si le réalisateur se veut désormais plus conciliant avouant qu'il n'aurait pas dû se lancer dans cette entreprise facheuse et fatigante, il faut bien dire que sans lui, on n'aurait peut être jamais vu Dune au cinéma et cela s'est confirmé encore il y a quelques années avec l'abandon du remake produit par la Paramount.

Imparfait mais digne, Dune apparaît comme un divertissement sympathique souffrant d'un montage à l'arrache.


Dune (1984) - Bande-annonce [VF] par ExtraterrestresTV

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Commentaires
B
Je dois te dire que je n'en ai jamais entendu parler sinon je l'aurais mis dans le dossier.
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V
à Borat: Si si Delon avait bien été envisagé et apparemment Jodo avait prévu un seul film. Il voulait vraiment réinventer le cinéma en quelque sorte, je pense que c'était un pari trop gros.
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V
à Borat: Les dessins sont beaux mais honnêtement un film de 10 h avec au casting, Salvador Dali, Orson Welles, Mick Jagger, Alain Delon, une BO composée par Magma, Pink Floyd et Karlheinz Stockhausen. Tu peux t’appeler Jodorowsky, je pense pas que t'arrive à gérer un merdier pareil.
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V
à Borat: Disons que quand on voit le projet 100 fois plus ambitieux qu'avait Jodo en tête. Ceci dit c'était tellement ambitieux que je pense qu'il se serait vautré en beauté finalement.
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B
Elle a surtout le mérite de donner lieu à une adaptation cinématographique digne de ce nom et non un téléfilm Syfy. Le film est bien réalisé même s'il a vieilli mais son gros problème, c'est son charcutage.
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