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12 septembre 2013

Deux fois plus cons, deux fois plus vulgaires, deux fois plus nazes

Marcus Burnett et Mike Lowrey sont sur une affaire où un baron de la drogue cubain est impliqué...

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Voilà encore une fois le cas typique du film adoré durant l'enfance et l'adolescence (vous le remarquerez notamment lors de l'utilisation spectaculaire de répliques gravées dans ma mémoire) et vous sortant par les trous de nez de nos jours. En 2003, Michael Bay réalise sa première suite avec Bad Boys 2. Au casting initial, on rajoute Jordi Molla (pas réputé pour se fourrer dans de bons projets et dans Riddick, il devrait passer rapidement à la casserole), Peter Stormare (habitué de Bay), Gabrielle Union, Oleg Taktarov, Jon Seda et même Michael Shannon le temps de quelques scènes (faut bien bouffer comme on dit et il avait déjà tourné dans Pearl Harbor). A cela, Bay pose ses conditions: il est impensable de revenir à un aussi bas budget que le premier volet qui était également son premier long. Ce sera donc une belle enveloppe de 130 millions de $ que prendra l'ami Bay pour un simple film policier, humour. Voilà donc un gros blockbuster hollywoodien bien burné, avec quinze tonnes de kaboom pour un résultat pour le moins calamiteux. On ne comprend pas bien où veut en venir Bay avec cette histoire de drogue. Certes, l'original ne faisait pas dans le grandiose mais au moins ne se disperçait pas dans le nawak. Là on commence avec une arrestation qui ne mène finalement à rien, ce qui mène à des jamaïcains, qui traque la soeur de Marcus, qui est à la DEA (soit les concurrents de la TNT où officie son frère et son petit-copain mais on y reviendra); qui essaye de chopper Johnny Tapia, un baron de la drogue que Marcus et Mike mettront trois jours à découvrir l'existence avant de chopper un de ses bâteaux, entraînant l'enlèvement de la soeur qui se retrouve à Cuba où la fliquaille de Miami s'empresse de se fourrer clandestinement pour leur défoncer la gueule!

18809307 "On va vous enfumer bande de nazes, alors ça gaze?"

En gros, cela part tellement dans toutes les directions que cela devient risible, l'intrigue ne mène à rien, si ce n'est à de la drogue et on ne comprend pas toujours les liens entre le traffic de drogue, la TNT et la DEA! On adore les raccourcis tous plus ridicules les uns des autres, comme ce passage à Cuba où évidemment un des flics a un cousin, qui évidemment est infiltré chez Tapia! C'est magique! Comme qu'une simple stagiaire devienne subitement un agent de terrain ou qu'un baron de la drogue n'est jamais impliqué parce qu'il a l'immunité diplomatique! Ensuite, les personnages sont tous caricaturaux. Rajoutez des cheveux longs et de la barbe et Jordi Molla nous fait la parfaite caricature du Tony Montana, jurant sur à peu près tout: "tu parles encore je te fais bouffer tes boules!", (en parlant du Dernier repas de Jésus peint dans sa batise) "Qu'est-ce que c'est que ça? (...) Qu'est-ce que c'est que cette merdicité. Je veux simplement qu'un petit ange se panche sur moi", "je vais tous vous enculer bande de connards!" (classe) "putain de rats qui salissent mon putain d'argent sale", "putain de putes"... Des exemples fleuris qui émerveillent le spectateur et feraient passer Michel Audiard pour un enfant de coeur. Ensuite il y a le russe incarné par Stormare. Je ne sais pas si c'est voulu, mais on dirait une vraie caricature du réalisateur John Waters avec les lunettes, la petite moustache, sa légère calvitie et surtout ce jeu de langue quand il voit une fille (en général après avoir vu une femme "je vous ferais la cour ma beauté slup slup!").

18809202 Tu aimes les Majorettes? Michael te montre ses gros joujous!

Un véritable festival de première auquel on peut rajouter quelques répliques du type "hé je suis avec vous les gars, je vais tuer ce sale bâtard!" ou (à propos de son homme de main venant de se faire dézinguer façon boucherie cubaine) "en Russie, ce genre de choses arrive constamment" (genre en Russie ce sont tous des psychopathes!). On notera également ce passage dans son club filmé à la Fincher sans le talent de Fincher en passant en dessous des culs des danseuses pour revenir à un Stormare en train de compter ses biftons en dansant et le cigare en bouche. Capitalisme nous voilà! Ensuite, notre duo de choc est toujours aussi mémorable dans le genre vulgaire. En gros, les gays, les jamaïcains, les cubains, les mamans, tous passent à la casseroles. Ainsi, Marcus se prendra une balle dans le cul à cause de Mike et n'arrête pas de l'engueuler à cause de cela. Accessoirement il n'arrête pas de râler (notamment contre une piscine de merde à 15 900 $), ne veut pas qu'on touche à sa soeur (évidemment cela va mal se passer avec Mike) et se trippote les oreilles (comme son patron) en croyant vainement que cela va l'aider. Mike est toujours aussi queutard (on nous montrera une belle séance chez sa psy qui en veut vraisemblablement plus), s'habille toujours comme s'il sortait de chez Gucci ("j'aime être stylé"), se tape bien évidemment la soeur de Marcus et le cache pendant les trois quarts du film. Accessoirement "faut pas venir (le) faire chier!"

18809223 "C'est un saut de 10000 m pour Will Smith, nous avons un nouveau record du monde!"

Déjà qu'individuellement on a droit à de la connerie en barre, alors imaginez un peu ensemble. Outre l'ouverture à coup de balle dans le fion, on aura droit à un dialogue fort intéressant lorgnant sévèrement vers l'homosexualité (vraisemblablement c'est censé être drôle, or, c'est surtout gras et gratuit) et qui plus est filmé par une caméra d'un magasin et visible sur tous les téléviseurs à côté (au hasard, "j'arrive plus à avoir d'érection", "maman c'est quoi une érection?", "de ce que j'ai fais à ton cul", "ce pauvre petit garçon nous ouvre son coeur", "on va prendre une boîte, on va mettre les fameux nichons de ma mère et tes problèmes d'érection, on va la fermer et on va jeter cette merde dans l'océan!"); une scène de copulage de rats qui choque Lawrence ("il y a devant moi un papa rat qui ramone la cheminée d'une maman rat! -Qu'est-ce que tu veux que ça me foute?! -Mais ils sont dans la position du missionnaire!"); et une séquence à la morgue où évidemment Lawrence tombera sur la seule femme morte du coin, évidemment avec de gros seins et un subtil "si tu le dis à Teresa je t'extermine!". Genre le type va se palucher à côté d'une morte! Sans compter le passage totalement frappadingue où Lawrence a pris de l'extasie ("mais putain quel gros poisson!", "Mike tu mate mes nichons?"). Il y a aussi ce passage où un prétendant à la miss Burnett nommé Regie se fait incendier par les deux abrutis de service ("dis moi t'aime les hommes? T'as envie?" insistant encore sur l'injure homophobe).

18809200 "Et tous les jours, on ira faire la fiesta, la fiesta. On aura la tête à l'envers! Ce sont aussi les joies de la fête!" Quand Patrick Sebastien rencontre Michael Bay, préparez vos serviettes, heu vos mouchoirs!

Et puis évidemment il y a les grosses scènes shootées merveilleusement par l'ami Michael toujours proche de son public, à savoir les gros bouffeurs de pop corn (malheureusement mon cas, on fait avec) prêts à voir du bon gros kaboom et tout et n'importe quoi. Le film commence donc par des ahuris tout droit sortis du KKK, qui évidemment n'aiment pas les "négros" (ne m'engueulez pas, c'est les propos de ces ahuris). On aura ensuite droit à une bonne grosse poursuite des familles, une des revendications de Bay pour se lancer sur ce film. Trouvant la poursuite de Bad Boys pourrie (et à juste raison), Bay a voulu mettre les bouchées doubles, avec Will Smith et Martin Lawrence en Ferrari, des jamaïcains dans un camion avec des bagnoles dessus qu'évidemment ils vont balancer et Gabrielle Union en 4X4. Si l'on ne fait pas attention, on peut juste y voir du gros bourrinage de première qui en fout plein la vue et pour le moins spectaculaire. Mais à y regarder on a quand même de beaux faux-raccords. D'emblée, comment croire qu'une Ferrari, même avec quinze tonnes de bagnoles lui tombant sur la gueule, n'arrive jamais à rattraper un camion chargé? Comment croire qu'un 4X4 parti au moins une minute avant réussi à se faire rattraper aussi vite par un camion chargé? Outre ces invraissemblances notables, on peut remarquer les tics de montage de l'ami Michael. Ainsi, lorsque le bâteau explose on nous ferrait croire qu'il y a au moins quatre-cinq voitures qui s'enfoncent dedans. Or, il n'y en a que deux: une de police, l'autre banale. Mais ces voitures sont tellement réutilisées en plan large, plan aérien et une fois en chute libre que l'on croirait plusieurs voitures. Ensuite, il y a les déplacements de voiture, avec un coup une voiture devant Will Smith, un coup non, un coup si, un coup non.

En plus de ce décalage visuel, il y a aussi décalage sonore, c'est à dire que Will Smith à un moment se fait exploser son phare et dit mots pour mots "putain d'enfoirés de merde" puis seulement "oh! Putain mon phare". Or, logiquement c'est la seconde phrase qui aurait dû être dite avant. Même en regardant bêtement, on pourra remarquer que plus d'une fois, cela ne marche pas. Et puis ce final où Union et Smith s'écartent de la bagnole pour ne pas se faire prendre ensemble, alors que bon les bonhommes sont peut être à 5 m à tout casser! Le final est lui aussi grandiose mais pour une autre raison. Ainsi à un moment, nos cocos se retrouvent dans les favelas avec de la fabriquation de drogue. Et bien, figurez-vous que cette séquence est entièrement pompée sur le début de Police story, film avec Jackie Chan évidemment tellement méconnu aux USA que ce n'est pas bien grave que l'on puisse le copier. Donc c'est la même scène avec des voitures dégommant des favelas qui explosent et en pente. Vous n'avez qu'à changer les voitures bons marchés par de gros hummers! C'est bien le voisin parfois. Quant à la scène chez les jamaïcains, Bay fait des tonnes de travellings circulaires artificielles et évidemment ponctués de gentillesses ("on va te buter fils de pute!", "salaud t'as tué mon frère"). Sans compter ce plan qui revient à l'original avec les deux larrons se levant petit à petit en regardant l'horizon. Que c'est cliché! En somme, il s'agit peut être d'un des pires films de Michael Bay où l'on ne comprend même pas les sommes dépensées et très-trop long (2h20 quand même pour un scénar vide!).

Un film d'une vulgarité incroyable (cf la plupart des répliques de cet article), caricatural et avec un scénario aussi invisible que la réalisation est pompée sur les autres.

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Commentaires
B
Là pour le coup j'irai carrément vers le 0, parce qu'avec plus de moyens, Bay réussi à faire encore pire et le film pris seul est une véritable bouserie des plus vulgaires et putassières.
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S
100% d'accord, c'est encore pire !... 05/20
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F
Je ne brule pas mes idoles de jeunesse lol <br /> <br /> <br /> <br /> Cependant, c'est vrai que ce film est ....... vulgaire, lourd, sans imagination et avec l'une des pires VF que j'ai jamais entendus.<br /> <br /> <br /> <br /> ¨Pourtant, je connais ce film par coeur ....
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B
Le prochain Rohmer ça risque pas, vu que le pauvre est mort!lol Non franchement là ce n'est plus une idole, c'est un feu de la St Jean!
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A
Et, oui, Borat brule ses idoles et va bientot se ranger du coté de Télérama, à nous parler du prochain film d'Eric Rohmer ou d'André Techiné.
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