Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Cine Borat
Archives
Cine Borat
  • Sur ce blog, je vous parlerais de cinéma (plus de 2500 films cultes comme navets abominables, ainsi que son actualité), de séries, de bandes dessinés (mangas, comics ou franco-belge), de jeux vidéo et de rock!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
10 février 2014

La princesse des étoiles

Nausicaä est la princesse de la vallée du vent, jeune fille en accord avec la nature dans un monde qui ne l'est pas. Elle va se retrouver au coeur de la guerre entre les hommes et les créatures...

18651925

Après avoir longuement évoqué la filmographie d'Hayao Miyazaki, revenons à son second film Nausicaä de la vallée du vent (1984). Adapté de son propre manga alors en pleine écriture (il en était à deux tomes et c'est d'ailleurs ceux qu'il adapte ici même s'il donne une fin à l'histoire), le film sortira avec succès au Japon avant de connaître une fin d'exploitation désastreuse dans les mains de Roger Corman. Nausicaä ne sera découvert dans une copie conforme que lors des années 2000 (en août 2006 pour la France) et dans l'attente de le voir, j'avais lu le manga. Si le dessin est digne de son auteur (même sur papier et noir et blanc c'est du grand art preuve de la richesse complète du style de Miyazaki à la fois détaillé et terriblement beau), le manga est assez difficile à lire compte tenu d'un grand nombre de dialogues riches et précis. Un peu ce que je repproche à Objectif Lune d'Hergé. Alors quand le film est sorti, j'avais une petite appréhension et je ne l'ai vu que des années après à la télé (alors que j'avais le DVD cherchez le paradoxe) avant de le revoir récemment.

Plus que les autres métrages d'Hayao Miyazaki, Nausicaä permet à son auteur de dévoiler des plans quasiment muets (bien avant Wall-e par exemple) où l'héroïne visite son environnement et notamment ses soi-disants ennemis. Des plans contemplatifs et d'exploration où le spectateur s'émerveille à l'image de Nausicaä face à la nature environnante. L'occasion de remarquer d'une certaine manière les inspirations de Miyazaki et notamment celles de Dune de Frank Herbert (ironiquement, l'adaptation de David Lynch sortira la même année que l'adaptation de Nausicaä). Les omus remplacent les vers géants et le désert a largement envahi le monde, les seuls moyens de ne pas voler étant des sortes de dromadaires. Plus personne n'entreprend de partir seul sans objet volant. Dans un sens, le fait que Yupa est retrouvé et sauvé en plein désert par Nausicaä rappelle le sauvetage de Luke Skywalker par Han Solo dans L'empire contre-attaque. Mais c'est plus dans la tragédie grecque que va chercher Miyazaki. D'ailleurs, pour le nom de son héroïne l'auteur renvoie directement à L'Odyssée d'Homère où Nausicaa sauvait Ulysse du nauffrage de son bateau et le soignait.

Nausicaä de la vallée du vent : photo Hayao Miyazaki, Tomoko Kida

Le rôle de Nausicaä est différent ici puisqu'elle est l'héritière de la vallée du vent et doit subir le joug violent de Kushana. D'ailleurs, le spectateur peut d'autant plus se familiariser avec l'héroïne puisqu'il s'agit encore d'une adolescente et elle est impuissante face à la suprématie de Kushana. Pour garder son peuple en vie, elle doit collaborer avec la reine. De plus, la jeune fille assiste au massacre de son père, renforçant la légitimité de son combat pour la paix. Ce qui est renforcé dans les flashbacks où on la voit enfant face à la cruauté de son père face à un bébé omus. Le parallèle est d'autant plus flagrant quand on la voit en train d'en sauver un des humains. Il ne faut jamais faire les erreurs de nos aînés. L'air de rien, Nausicaä est le film le plus sombre de Miyazaki avec Princesse Mononoké, car même s'il y a de l'espoir le film aligne les scènes de rébellion voire de crise. C'est le cas lorsque Nausicaä est obligée de s'échapper face aux soldats de Kushana, la mort du roi comme de la jeune princesse lors du crash ou même dans son final. L'image iconique de l'héroïne virevoltant dans le ciel est d'une violence incroyable, surtout au vue de l'âge de l'héroïne. Pour ce qui est des engins, Miyazaki se fait plaisir avec des engins fantaisistes et celui qui permet le plus de virtuosité c'est bien celui de Nausicaä, sorte de delta-plane amélioré.

Nausicaä de la vallée du vent : photo Hayao Miyazaki

Hayao Miyazaki signe un film d'anticipation terrible où l'humanité en prend pour son grade face à une héroïne attachante et battante.

Publicité
Commentaires
B
C'est étonnant en effet mais tu ouvre le bal et tant mieux! En ce qui me concerne, c'est probablement un des meilleurs, un des plus crus aussi. Après, je pense que beaucoup ne l'ont pas vu à cause de sa sortie tardive en France et le fait qu'il y avait aussi moins de copies que pour Le château dans le ciel ou Kiki la petite sorcière lors de leurs sorties cinéma chez nous.
Répondre
J
Etrange, aucun commentaire sur Nausicaa... C'est un des rares qui manquent encore à ma culture. A croire que c'est un opus mineur dans la filmo de Miyazaki. Bizarre pour un des opus les plus sombres, quand on voit que Princesse Mononoké est sans doute son plus apprécié. Je reviendrai en toucher un mot dès que je l'aurai rattrapé...
Répondre
Publicité