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3 mai 2014

La nullité d'un héros

Peter Parker va devoir faire face à Max Dillon, ancien employé d'Oscorp devenu complètement électrique suite à un accident...

The Amazing Spider-Man : le destin d'un Héros : Affiche

Le reboot de la saga Spider-man avait fait couler beaucoup d'encre lors de sa mise en production, au vue de la distance entre les deux sagas probables et surtout l'intérêt réel de ce reboot ressemblant surtout à une campagne de Sony pour garder les droits du personnage, Marvel prenant tout sur son passage. Pourtant, le reboot fonctionnait bien et ce malgré quelques menus défauts dont son méchant gâché par un visuel décevant et un manque d'implication de la direction artistique (en gros, le Lézard était très vite mis entre parenthèses). La suite faisait quelque peu peur par ses ambitions artistiques. Très rapidement, la production a annoncé trois méchants, ce qui avait autrefois posé beaucoup de problèmes à Sam Raimi lors de la production de Spider-man 3. Ensuite, il est question de mettre en place les Sinister Six dans un film dédié à eux, ce qui ironiquement revient à faire un spin-off mais également d'insérer Spider-man dans l'intrigue, ce qui revient à mettre un film de plus sur le contrat d'Andrew Garfield. Ce qui serait encore plus problématique du fait que l'acteur dit n'avoir signé que pour trois films et même pas pour un quatrième Amazing Spider-man alors que la production ne cesse de parler de tétralogie. Une situation qui sent bon la machine à pognon désastreuse, d'autant que l'univers de Spider-man n'est pas aussi exploitable que celui des Avengers ou même des X-men. 

The Amazing Spider-Man : le destin d'un Héros : Photo

The Amazing Spider-man 2 confirme cet état de fait et c'est bien dramatique d'en arriver là. La promesse énoncée dans le reboot était de montrer Peter Parker lors de ses années lycées, de revenir en soi dans une atmosphère plus proche de Ultimate Spider-man que de la série originale. Sauf que le début de cette suite se déroule à la remise des diplômes. Le constat amer est là, les promesses ne sont non seulement pas tenues mais en plus, c'est bien beau de dire que Sam Raimi a expié cette période en une demi-heure quand on ne l'évoque que sur un film et encore. Ensuite, la vie de Peter ne change pas malgré la crise. Pas de réelle ambition, il ne semble pas inscrit pour une quelconque université par contre il travaille pour le Daily Buggle en envoyant des photos par mail. Sauf que Marc Webb oublie encore une chose: c'est bien beau de donner le nom de Jonah Jameson sur une page web, ça ne le rend pas plus humain. Or, ce qui faisait le charme des films de Raimi c'est que JK Simmons cassait la baraque à chaque apparition et même dans le troisième film il sauvait les meubles. Mais vraisemblablement les scénaristes ne semblent pas être inspirés sur le sujet. Pareil pour le personnage de Felicity Jones qui n'est autre que Felicia Hardy, future Chatte noire. Le sous-entendu est évident au même titre que le mot "Venom" dans un des fichiers d'Oscorp. 

The Amazing Spider-Man : le destin d'un Héros : Photo Andrew Garfield

On se souvient que dans X Men 2, Bryan Singer avait fait de même en insérant "Gambit" dans les fichiers de William Stryker. Une manière facile de faire le buzz pour rien et preuve que cela fonctionne. Ainsi l'un des derniers plans du film nous montre également les ailes du Vautour et les tentacules du Dr Octopus. On ne voit à peine pas le sous-entendu surtout que les deux sont censés rejoindre Electro et le Bouffon vert dans le groupe Sinister Six ainsi que Venom vraisemblablement. Mouaif. Parlons maintenant des méchants tous plus mauvais les uns les autres. Vous vous attendiez à deux grosses scènes avec le Rhino? Désolé de vous spolier mais non seulement ces plans sont visibles dans les différentes bandes-annonces, mais en plus elles sont au début et à la fin! Le personnage n'a donc aucun intérêt, n'est même pas développé et devient rapidement ridicule avec son accent russe à deux balles. Pauvre Paul Giamatti, devoir toucher le pactole pour se retrouver en marcel, jogging et calbut à l'air, bien sinistre le monde hollywoodien. Par contre, on me dira quand même comment un type transportant du plutonium à foison, donc susceptible d'exploser à tout moment, peut défoncer autant de bagnoles sans sauter une seule fois. Heureusement que Spidey est là pour nous faire un cours (merci coco j'étais peut être nul en chimie mais ça je le savais pas besoin de prendre de cours) parce que sinon les marmots du monde seraient bien bêtes (comment ça c'est déjà le cas?!). 

The Amazing Spider-Man : le destin d'un Héros : Photo

Passons également sur le fils Osborn qui débarque comme s'il connaissait Peter Parker depuis toujours alors qu'ils ne se sont plus vus depuis au moins dix ans! L'amitié entre les deux personnages n'apparaît que dans une scène et ensuite ils s'engueulent soit quand Peter est à découvert soit quand il est masqué. Il n'y a donc aucune crédibilité dans le contexte de ce personnage, d'autant que l'on nous dit que le personnage est malade comme son père, mais de quoi? Là encore, rien n'est dit au point que le spectateur s'en contrefout totalement. Le plus amusant étant bien évidemment cette scène où il dézingue deux gardes de la prison d'Electro avec un tazer avec une rapidité qui n'a rien de malade. Ensuite le Bouffon vert une fois en action est une vraie horreur. Ils ont repris la combinaison et le planeur de la trilogie de Raimi mais en donnant au personnage le poison de l'araignée qui ne concorde bien évidemment pas avec ses gênes lui donnant un air de David Bowie ayant muté (cela tombe bien Dane DeHann lui ressemble un peu)! Ou d'un mauvais goblin du Seigneur des anneaux. L'affrontement entre Peter et Harry n'a strictement aucun intérêt si ce n'est son dénouement mais on y reviendra. Là où Raimi avait réussi son coup en montrant un fils rageur et préparant sa revanche sur son ancien meilleur ami, Marc Webb n'a pas la distance nécessaire pour emboîter le pas et surtout n'a pas eu trois volets pour élaborer la puissance de ce personnage autrefois magnifié par un James Franco débutant. Quant à Norman Osborn il apparaît le temps d'un caméo sous les traits de Chris Cooper... et il meurt! 

The Amazing Spider-Man : le destin d'un Héros : Photo

A ceux qui disaient que Willem Dafoe était un Bouffon vert bof je vous renvoie à ce désastre artistique de renom. Venons-en à Electro, le gros morceau du film. Du bonhomme choqué par la foudre au point de changer ses gênes, il devient ici un employé d'Oscorp s'électrocutant avant de finir dans un bac d'anguilles bien coquines et gourmandes (il n'y a qu'à voir ce plan où l'une d'elle se retourne avant de montrer les dents, déclenchant un énorme fou-rire chez votre interlocuteur). Mais mieux, il a une certaine fascination pour Spidey, Webb et ses scénaristes le faisant passer pour une sorte de Mark Chapman. Evidemment comme pour John Lennon, l'admiration devient haîne mais sans raison apparente. Comme les gens ne l'aiment pas et que Spidey occupe les écrans à sa place dans Time Square il l'attaque! Un contexte pas crédible une seconde mais ce n'est pas le seul moment hasardeux du film. Ainsi, à un moment le personnage réussi à se disperser électriquement mais étonnament les molécules de son slip puis de sa combinaison réapparaissent comme par magie à chaque fois! Or, normalement il devrait être nu comme un ver à l'image du Dr Manhattan vu qu'il se reconstitue génétiquement. Sauf que Watchmen était Restricted, The Amazing Spider-man 2 est PG-13, pas besoin d'insister plus et sur ce une énième incohérence. On passera bien évidemment sur l'interprétation de Jamie Foxx, quelque peu potable et encore on ne souviendra pas de sa version d'Electro comme de celle de Tommy Lee Jones de Double Face (oui je sais je suis méchant).

Le cas le plus alarmant vient peut être du couple Parker-Stacy. Si les acteurs Andrew Garfield et Emma Stone étaient impeccables dans le reboot au point de préférer personnellement ce couple à Tobey Maguire et Kirsten Dunst, mais là force est de constater qu'avec une direction artistique pitoyable ils n'arrivent plus à s'en sortir. D'autant que leurs scènes sentimentales ne passent pas du tout, bouffées par un aspect romcom franchement pitoyable et les vannes vaseuses lancées par Garfield n'aident pas non plus. On ne comprend pas trop pourquoi Webb s'est autant cassé les dents sur cet aspect tant il était pertinent dans (500) jours ensemble et même dans le premier volet. Un vrai raté pour le coup surtout étant donné la fin. (attention spoilers) Au vue des déclarations d'Emma Stone compte tenu de son contrat et de son personnage, on s'attendait à ce que Gwen Stacy passe à la casserole. Ici, l'ensemble se rapproche du comic-book (Gwen meurt avec la nuque brisée forcée par la toile de Peter la rattrapant suite à une attaque du Bouffon vert), mais Webb y va avec un pachydermisme tellement pompeux qu'il n'y a strictement aucune émotion qui transparaît dans cette scène pourtant centrale. Andrew Garfield n'arrive d'ailleurs même pas à pleurer ce qui devient sérieusement alarmant puisqu'à plusieurs reprises, on le voit sous le coup de l'émotion prêt à faire couler une larmichette mais rien ne se fait! C'est un peu comme quand Roger Rabbit n'arrive pas à faire apparaître des étoiles au lieu des oiseaux ou quand Ben Stiller ne parvient pas à chialer dans Tropic Thunder.

Il n'y a donc aucune ampathie pour le personnage et ce même avec l'enterrement! Il n'y a aucune émotion qui transparaît et ce malgré que l'on voit le personnage aller voir sa tombe tout le long des saisons (cinq mois se passent dans cette ellipse mal fichue). Le personnage n'a aucun regret, aucun remord, si ce n'est de laisser le costume dans le placard durant plusieurs mois avant de le reprendre suite à la vision du pitch de son amour de toujours. Difficile de voir des scènes aussi désastreuses avec un potentiel émotionnel fort, d'autant que Webb avait réussi à susciter l'attention avec la mort du père Stacy. Quand Sam Raimi tuait un personnage fort, il y mettait la dramaturgie nécessaire que ce soit avec les Osborn ou Octopus. Il est bien dramatique qu'avec un personnage comme Gwen Stacy Webb n'y parvient pas. Tout cela pour insérer Mary Jane Watson. Le problème étant qu'elle devait déjà être dans ce second volet, qu'elle devait être jouée par Shailene Woodley, que ses scènes ont été coupé et qu'elle ne sera probablement pas rappeler par la production. Même pas sûr que ses scènes seront dans les bonus du BR. On imagine si l'introduction de Mary Jane sera aussi subtile que la mort de Gwen, d'autant que Peter et Mary Jane seront de jeunes adultes. On va bien se marrer dans les prochains films. (fin des spoilers)

Les allusions aux destins des parents Parker sont toujours aussi mal utilisées, autre promesse à deux balles prononcée par les producteurs à l'occasion du reboot. Ainsi, on a la raison de leur mort filmée en shaky-cam (donc plans pour la plupart dégueulasses) et la raison pour laquelle Peter a des dons. C'est tout? Oui c'est tout. Une vraie fumisterie que cette sous-intrigue pas aidée par la pauvreté du personnage de Tante May. Car si Sally Field s'en sort une nouvelle fois avec les honneurs, son personnage ne sert que comme vulgaire faire-valoir, Webb expédiant même une des rares scènes où elle s'impose comme la vraie mère de Peter (ce qui vaudra un nouvel essai de pleur pour Garfield...). Sinon merci aussi pour le gosse à la fin, c'était vraiment à se rouler par terre. Avec un scénario aussi pitoyable, on se demande comment il a pu être écrit par quatre scénaristes. C'est à s'en mordre les doigts. Passons dorénavant à la mise en scène. J'ai évité la 3D je n'en parlerais donc pas, en revanche la mise en scène est balisée faites pour rendre le tout spectaculaire et ressemble à beaucoup de blockbusters. Ce qui fâche particulièrement c'est le nombre incalculable de ralentis inutiles et particulièrement les bullet-times. On ne sait trop pourquoi, Webb a voulu se la jouer Wachowski à mettre un bullet-time avec Rhino ou surtout un plan d'une rare laideur sur Time Square.

Ceux qui ont vu le film comprendront qu'il s'agit du plan de l'escalier avec ces ralentis sur différents points pour un rendu totalement moche et artificiel. Quand on ne sait pas faire un ralenti, il vaut mieux ne pas en faire. Pour ce qui est de la musique, nous passons tout de même de la composition bof et référencée de James Horner à la bouillie auditive de Hans Zimmer. Un vrai carnage bourré de "broom" au point de devenir un vulgaire gimmick comique (Spidey lance dans la scène où Electro lui fait de la musique qu'il n'aime pas cette chanson, soupirs...), d'électro et quand ce n'est pas ça de flamboyance de trompettes sentant bon l'Amérique patriote. Si je ne dois retenir qu'un morceau ce serait The rest of my life, un des plus posés, moins énervés et se contentant de quelques notes de piano et de violons, rappelons le morceau de Moby pour le final de Heat. Pas besoin de mettre quinze tonnes de synthés pour convaincre, d'autant que ce qui marchait sur les Batman de Christopher Nolan ne marche pas du tout sur Spider-man. Ensuite, il y a les chansons qui se retrouvent maintenant dans le film sans vergogne, au point que Spidey fait des expériences sur du Kid Cudi. Sans compter l'affreuse chanson d'Alicia Keys, totalement plombée par le manque cruel de cohérence avec le thème du film. On se croirait limite dans une comédie d'espionnage! Voilà le genre d'horreurs auditives que nous charge la bande-originale intégrale (donc la composition de Zimmer et les chansons produites par Pharell Williams). Au moins avec Raimi, les chansons c'était à la fin. 

Autrefois, je disais que Spider-man 3 était mauvais. On a trouvé bien pire: la suite du reboot! 

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Commentaires
K
Un bien beau massacre, bourré de placements produits et d'incohérences scénaristiques. Ca m'a presque fait grincer des dents de voir Stan Lee là-dedans lors des premières minutes.
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A
Comme Olivier et d'autres, j'ai détesté le reboot (mais, ça tu le sait). Je n'était donc pas pressé de voir ce nouvel épisode et, à la lecture de ta chronique, la massacre semble continuer. De toute façon, cette nouvelle franchise est juste un truc de studio réalisé par un yes man. Quant on pense que James Cameron devait, il fut un temps, réaliser une adaptation du personnage.
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J
J'ai finalement été très gentil avec ma première chronique mitigée (je prenais cela pour un effet suite amplifié déjà par mes réserves sur le premier volet, mais ici, les soit disants talents de Marc Webb à la réalisation indé, ça n'est plus convaincant du tout). Peut être que ça fait juste classe d'avoir un réal qui s'appelle Webb pour tourner spiderman ^^. Le pire, c'est que cette suite fait un carton avec pas mal de bonnes critiques...<br /> <br /> Pas le plus mauvais film pour moi, mais l'un des plus décevant...
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2
Rien de plus à dire si ce n'est que c'est un film archi mauvais.
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B
Alors je peux te dire que la suite est encore pire et encore plus commerciale.
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