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Cine Borat
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26 octobre 2014

Cuvée living in Amérique

Jupter Ascending le nouveau film des Wachowski vient de subir le dur labeur de la traduction française avec Jupiter: le destin de l'univers (sic). Les semaines avant, The Interview (Rogen, Goldberg, 2014) devenait L'interview qui tue (re sic). L'occasion pour la Cave de Borat (d'ailleurs vous remarquerez au vue de sa nouvelle photo de profil que le camarade Borat a encore fait la teuf cette semaine et ce avant des vacances bien méritées) de revenir sur les merveilleuses traductions françaises offertes par les "versions FR" des studios ricains. Car nos amis les ricains utilisent parfois des titres abstraits pour le public français. Le pauvre frenchy est parfois obligé de traduire. Souvent il y a eu les sous-titres permettant de garder le titre original, tout en y ajoutant une marque française. Ainsi Alien est devenu Alien: Le huitième passager et Aliens, Aliens le retour. En soi ce n'est pas bien méchant, mais parfois cela permet à un titre déjà beaucoup trop long de devenir une madeleine de proust . En sachant que quand il va payer sa place, le spectateur n'ira jamais dire: "une place pour The Amazing Spider-man: Le destin d'un héros". Il dira plutôt "Une place pour Spider-man" ou s'il est courageux "Une place pour The Amazing Spider-man". Mais il n'ira quasiment jamais sortir le sous-titre supplémentaire qu'il ne retiendra jamais.

D'autant plus inutile quand cela n'a rien à voir avec le film lui-même (Le destin d'un héros? L'intrigue parle de ça?). Mais encore mieux que le sous-titre c'est bien évidemment la traduction qui compte, quitte parfois à passer directement par l'anglais. En cela nos chers responsables marketing français en tiennent une bonne couche. Ainsi en juin dernier, Cinemateaser menait sa petite enquête qui faisait autant rire que pleurer. En prenant différents exemples de studios (comme ça personne n'est épargné), le magazine restait neutre quant à la bêtise de certaines interventions. Ce sera probablement moins le cas dans la Cave de Borat! Commençons avec Universal et Albert à l'Ouest traduction merveilleusement foireuse de A million ways to die in the west (en gros "Un million de voies pour mourir dans l'Ouest"):

  • "On a beaucoup de critiques sur Albert à l'Ouest. Pourtant c'est un titre volontairement désuet. Le personnage de Seth MacFarlane s'appelle Albert, c'est un mec qui est paumé dans le grand Ouest et qui n'est pas adapté à son époque... "* Stéphane Réthoré, responsable marketing d'Universal France

Alors oui le personnage est peut être paumé parce que sa copine s'est barré. Oui le mec est dans le grand Ouest. Mais où est l'intrigue où Albert se retrouve face au dangereux Liam Neeson car il tombe amoureux de sa femme incarnée par Charlize Theron, dans le titre? D'où le titre original, bien plus légitime et crédible que cette traduction complètement à la ramasse. Continuons avec Fox France qui a changé The secret life of Walter Mitty en Vie rêvée:

  • "Le mot 'secret' enfermait le personnage. En français le mot a une consonance très perso, voire nombriliste. Cela suggère que le personnage a une double vie (logique vu que le type se rêve dans une autre vie, plus frivole -NDB). ça faisait trop Photo Obsession (incompréhensible -NDB)."* Jane Carter, responsable marketing de Fox France

Le cas de Walter Mitty peut paraître banal, mais il confirme une certaine cupidité à faire du chippotage sur un mot dans un titre original. Encore mieux quand vous n'avez aucune justification comme c'est le cas ci-dessus. Mais Jane Carter a fait bien plus drôle en évoquant In time (Andrew Niccol, 2011) devenu Time out chez nous:

  • "Si vous lisez In time, vous pouvez comprendre 'intime'. Déjà qu'on trouvait pas ça dingue en anglais (et une employé de studio qui dénigre le choix de ses patrons, une!-NDB)... On l'a donc appelé Time out, qui restait un peu cool et qui était une expression qui parlait aux gens."* Jane Carter

On en aura entendu des conneries depuis le début de cette cuvée, mais là nous atteignons des sommets! Comment peut-on prendre autant les gens pour des idiots en leur disant non seulement qu'ils sont nuls en anglais, mais surtout qu'ils ne sont pas capables de lire un titre en anglais? Quand on voit deux mots on ne fait jamais la liaison! On se dit automatiquement qu'un film avec le temps comme enjeux se dit In Time, pas Intime! Dans le même genre, Paramount France s'est fait plaisir dans l'article avec Pain and gain devenu No pain no gain:

  • "Pain et Gain sont deux mots qui ont leurs propres significations en français. On s'est rendu compte que le film s'adressait à un public sans doute assez informé et finalement rester proche du titre américain était une bonne chose. Le 'no' permettait d'indiquer définitivement qu'il fallait prononcer en anglais."* Frédéric Moget, directeur général de Paramount France

Dans un premier temps, quand il y a un "and" le Français n'est pas suffisamment débile pour ne pas comprendre que c'est de l'anglais. De deux, on a très bien compris que "pain" dans le titre n'est pas issu d'une boulangerie, on n'est quand même pas assez débile. Dans les deux cas, à la Fox et Paramount en France, on doit avoir de sacrées conneries dans la tête pour oser sortir de tels arguments dans un magazine qui en est actuellement à sa troisième année de gestation, donc présent dans les médias. De quoi bien faire rire les lecteurs. Mais outre cela, les titres en anglais pour les traductions françaises sont aussi une belle plaie surtout quand cela devient une mode. Ainsi dès qu'un film marche et qu'un autre du même genre débarque, c'est parti pour la joie des mélanges. Merci donc à Very Bad Trip (pour The Hangover) pour Very Bad Cops (pour The other guys), Very Cold trip et autres exemples foireux plus que discutables. Dans les 90's c'était le sex qui primait alors on a eu Sexcrimes (pour Wild things) ou Sexe intentions (pour Cruel Intentions). Même chose pour d'autres cas comme The Boat that rocked devenant Good morning England parce qu'évoque la transgression par la radio comme Good Morning Vietnam. Parfois on coupe aussi certains mots comme dans The Fast and the Furious devenant Fast and Furious ou encore récemment avec The Equalizer devenant plus sobrement... Equalizer

Des coupes ahurissantes de bêtise et ne paraissant pas vraiment logiques. On pourrait citer des tonnes d'autres exemples, mais la bêtise n'aurait plus de limites. Allez à la semaine prochaine!


* Propos recueillis dans Cinémateaser numéro 35 (juin 2014).

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Commentaires
A
non pas le pire, mais rien à voir avec le titre original, difficile à traduire en français, il est vrai
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A
j'ai envie de citer l'exemple d'invasion L.A., dont le titre original est "they live"
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B
En même temps avec le cas Jupiter's ascending, c'était sûr que ça allait revenir, sans compter certaines traductions foireuses données depuis plusieurs mois. Je déteste aussi bien l'un que l'autre. Si le titre anglais n'a plus aucun rapport avec sa traduction française cela n'aura plus aucun sens. Quant à un titre anglais pour une traduction en anglais c'est juste lamentable. C'est limite se foutre de la gueule des gens. Bah dans ce cas tu garde le titre original The interview. ça te donne franchement envie L'interview qui tue, Albert à l'ouest ou Jupiter: le destin de l'univers? Moi ça me donne envie de vomir.
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T
Décidément, on voit en ce moment beaucoup d'articles sur les titres traduits. C'est moi-même un sujet qui me passionne puisque je voulais intégrer un master de traduction (bon finalement je ne l'ai pas fait mais dans ma discipline, je peux faire de la traduction, donc c'était un bon compromis). Parfois, c'est vrai qu'on s'éloigne du titre original mais il faut bien donner un titre qui donne envie car les publics peuvent être différents d'un pays à un autre. <br /> <br /> Pour "L'interview qui tue", je me demande s'ils n'ont pas ajouté le "qui tue" pour éviter la confusion avec les autres films qui s'appelaient "Interview" (ceux de Van Gogh et de Buscemi).<br /> <br /> Par contre, je préfère mille fois un mauvais titre français qu'un titre anglais pour remplacer un titre anglais !
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