Enterré vivant
Paul, un camionneur travaillant en Irak, se retrouve dans un cercueil, avec pour uniques partenaires un briquet et un portable. Il a 90 minutes pour s'en sortir, sinon il mourra enseveli...
Ah le film à buzz! Pour quelques films brillants (les récents Scott Pilgrim et Le dernier exorcisme), combien de daubes (Paranormal activity ou Le projet Blair Witch)? Buried ("Enterré" en français) de Rodrigo Cortes, sortit en novembre dernier, fait partie de la première catégorie. Pourtant, on pouvait avoir de grandes peurs. Tout d'abord, la présence de Ryan Reynolds. Tout simplement, parce que c'est l'un des pires acteurs de la décennie 2000-2010. Quelques exemples? Wolverine, Blade Trinity ou encore Un jour, peut être (vous ne le connaissez pas? Tant mieux pour vous!). Pourtant, il s'agit probablement de son meilleur film.
L'autre peur vient de son concept. Le principe de Buried est simple: un homme essayant de se sauver d'un cercueil, durant 90 minutes. Mais encore faudrait-il que ce soit crédible et bon sur toute la durée. Étonnamment, Cortes réussit ce pari impensable en se focalisant uniquement sur le cercueil et rien d'autre. A aucun moment, on ne verra ses interlocuteurs, que ce soit terroristes ou assureurs. On verra juste une vidéo, mais c'est tout et je ne précise pas ce qu'elle montre. Buried est le genre de film, dont on ne peut pas raconter l'histoire, sous peine de n'avoir plus aucune surprise à sa vision.
Paul est un camionneur marié, avec fils, se trouvant en Irak. Malheureusement, il va être kidnappé par des terroristes, le mettant dans un cercueil, avec un simple portable et un briquet. Le problème c'est qu'il risque d'être enseveli et de manquer cruellement d'oxygène. D'où 90 minutes de temps réel. Pendant tous ce temps, Paul essayera de joindre les autorités américaines, histoire de le sortir de cette merde. Mais d'autres éléments vont se rajouter. Ce film est vraiment à couper le souffle, rempli de suspense jusqu'à sa dernière séquence. Et comme je l'ai dit plus haut, Cortes a le mérite de rester toujours dans le cercueil.
On ressent donc toutes les émotions du personnage, que ce soit sa colère, sa peur et surtout sa frustration. Car derrière tout ça, Buried est une sacrée critique des relations entre les Etats Unis et l'Irak. C'est clairement l'amour fou entre les 2 pays. Surtout, si vous êtes mal assuré, vous l'avez sacrément dans le fion. Le réalisateur utilise quelques beaux effets de style, tels que que cette séquence, ou la caméra monte de plus en plus au dessus du cercueil. Et puis ce final totalement insoutenable. Reynolds trouve clairement son meilleur rôle (pas dur!), en espérant qu'il ne foira pas Green Lantern.
Un sacré huis clos, ou l'Amérique montre une nouvelle fois un visage très sombre.