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20 janvier 2014

Que feriez vous si le futur était entre vos mains?

Johnny Smith avait tout pour lui avant de percuter un camion avec sa voiture. Il se réveille cinq ans après délaissé par sa petite amie dorénavant mariée avec enfant et se découvre un don de voyance...

Dans un premier temps voué à Stanley Donen sous la tutelle de Sydney Pollack, l'adaptation de Dead Zone de Stephen King prend son sens sous la houlette de feu Dino de Laurentiis, jamais avare de trouver le bon filon (il produira d'autres adaptations de King durant les années 80 avec Charlie et la réalisation de King Maximum overdrive). Fan de Scanners, sa fille Raffaella lui suggère le nom de David Cronenberg, connu pour ses efforts horrifiques plus que notables. Au casting, on retrouve Christopher Walken (King voulait Bill Murray, ce qui avouons-le n'aurait pas coller du tout!), Brooke Adams, Martin Sheen, Tom Skeritt, Herbert Lom (vous vous souvenez de l'inspecteur Dreyfus des Panthère rose) et Anthony Zerbe. Le film sera un succès à sa sortie, gagnant des prix à Avoriaz (Antenne d'or, Prix de la critique et Prix du suspense) mais est quelque peu oublier depuis. Il n'y a qu'à voir le triste sort délivré en France, où l'unique galette disponible depuis plus de dix ans est un DVD Opening facilement trouvable à deux euros. Ce qui ne rend pas forcément service au film et par ailleurs, je l'avais découvert totalement par hasard. 

Regardant dans les DVD achetés que je n'avais pas vu (quand on a acheté notre premier lecteur DVD, mes parents et moi achetions beaucoup en masse ce genre de DVD pas chers comme je l'ai dit plusieurs fois dans ces colonnes), j'avais flashé sur cette jaquette quelque peu pourrie en grande partie à cause de Christopher Walken. Aimant beaucoup cet acteur déjà à l'époque, j'avais pris cela légitimement pour un gage de qualité. Le titre me titillait aussi, compte tenu que je connaissais déjà la série avec Anthony Michael Hall reprenant la même histoire en la rallongeant tellement au cours de six saisons qu'il ne reste plus rien du roman, d'autant qu'elle était beaucoup trop politiquement correct (d'autant que la série était diffusée sur le câble, il n'y a donc pas l'excuse de la violence). Ce fut tout simplement mon premier film de Crocro et je n'en suis pas peu fier d'y être tomber par hasard avec Dead Zone. Le film présente le personnage de Johnny Smith, un homme tout à fait banal, casé en passe de se marier. Le début renvoie au merveilleux, ce qui est quand même inhabituel aussi bien de la part de King (ses adaptations précédentes étaient loin de commencer de manière gentillette à l'image de Carrie) que de Cronenberg (surtout lui!). 

DeadZone1

 

Mais ceci est contrebalancé très rapidement par l'accident de Johnny. Se prenant un camion, il tombe dans un coma de cinq ans où il ressort sans femme (elle s'est mariée et a eu un enfant), sans boulot (cinq ans après c'était sûr) et surtout a des dons de voyance hérités de sa vision de la fameuse zone morte en titre, soit la frontière entre les vivants et les morts. Il en est ressorti avec ce don qui peut s'avérer tragique puisque plus il va avoir de visions, plus son cerveau risque de flancher le tuant ou le rendant handicapé. Cronenberg nous emmène dans les aventures tragiques d'un être ayant tout perdu et essayant vainement de sauver autrui grâce à ses visions. Que ce soit en évitant la mort du jeune homme dont il s'occupe des devoirs particuliers, arrêter un tueur à temps pour éviter d'autres meurtres et surtout arrêter un dictateur potentiellement charismatique et amadouant le peuple dans le sens du poil. Par ces trois visions, Cronenberg va au plus simple mais n'oublie jamais la violence de son propos et surtout son style qui a tant fait sa réputation de réalisateur violent. 

Toute la partie sur le tueur renvoie aux grands thrillers, laissant planer une aura glauque au possible. En effet, Tom Skeritt incarne le shérif du coin et compte bien prendre les services de Johnny après avoir eu vent de ses prouesses. Comme toute enquête qui se respecte, Crocro joue sur le suspense d'autant qu'il n'y a pas de suspect véritable et le don de Johnny permettra d'identifier cet assassin. La scène de l'arrestation reste un grand moment gore, moment que l'on ne voit pas venir du tout, conférant à la scène un côté glauque incroyable qui donne une dramaturgie frappante. La partie dictature montrée via un long flashforward (la vision de Johnny s'étale sur plusieurs minutes comparées aux autres) continue dans cet aspect sombre, montrant les ravages d'un politique trop charismatique. La vision d'un célèbre moustachu est à peine pas volontaire. D'autant que l'ancienne amie de Johnny fait partie de son parti, Johnny devant révéler au monde la véritable identitée de ce bonhomme sans scrupule. Christopher Walken tient là une de ses meilleures prestations, à la fois sensible et terriblement loin du héros parfois violent. Il porte à bras le corps le film et ce malgré d'excellents seconds-rôles (Martin Sheen en tête).

Une très bonne adaptation réalisée par un David Cronenberg ne prenant pas de gant et avec un Christopher Walken remarquable.

La critique d'Alice In Oliver:

Dead Zone, réalisé par David Cronenberg en 1983, est l'adaptation d'un roman de Stephen King. Soucieux de retranscrire au mieux l'ambiance du roman, David Cronenberg délaisse quelque peu son univers morbide, pour signer un film fantastique assez classique dans sa narration.
Toutefois, Dead Zone est un film plus complexe qu'il n'y paraît, oscillant entre thriller, fantastique, drame et enquête policière.

Christopher Walken. Carlotta Films

Attention, SPOILERS ! Johnny Smith (Christopher Walken) est un professeur qui mène une vie paisible auprès de sa fiancée, Sarah (Brooke Adams).
Les deux tourtereaux ont pour projet de se marier. Mais un soir, Johnny Smith est victime d'un accident de voiture.
Cinq années plus tard, Johnny se réveille après avoir plongé dans un profond coma. Cette expérience morbide va laisser de nombreuses cicatrices.

Johnny n'est plus le même homme et garde de nombreuses séquelles physiques de cet état léthargique. De retour dans la vie réelle, Johnny apprend que sa petite amie s'est mariée. Sa mère est gravement malade.
Enfin, Johnny sait qu'il est condamné. Son cerveau a subi des conséquences terribles et les jours de Johnny sont désormais comptés.

Plus grave encore, Johnny est frappé d'hallucinations visuelles terrifiantes, le jeune professeur étant capable de voir dans l'avenir.
Johnny apparaît alors comme une sorte de médium, et ses dons sont bientôt utilisés par la police, qui enquête sur une série de meurtres.
Johnny aidera la police à démasquer le criminel. Mais très vite, une nouvelle menace se profile. Greg Stillson (Martin Sheen) est candidat à la présidence des Etats-Unis.
Johnny voit en lui un futur dictateur, conduisant le monde à sa propre destruction.

Pour Johnny, il faut à tout prix éliminer ce dangereux individu. Pour lui, ce sera son dernier combat avant de mourir.
A travers ce personnage atypique, David Cronenberg décrit un homme revenu d'entre les morts. Après son accident de voiture, Johnny a vécu une expérience peu commune. Johnny Smith apparaît alors comme un ange déchu, qui a vu la zone morte et capable à présent de prédire l'avenir.

D'une certaine façon, Johnny Smith est une sorte de martyre avec une vraie dimension christique, déjà parce que ce personnage est condamné par la vie. Son destin est brisé par une histoire d'amour impossible, puis, par la mort de sa mère, et ensuite, par le fait que ses jours sont comptés.
Finalement, Johnny n'aurait jamais dû revenir à la vie. Son aura et ses facultés exceptionnelles attirent soit la méfiance, soit la curiosité des médias.
Johnny Smith est un personnage sensible et touchant. A ce sujet, Christopher Walken délivre une performance étonnante, l'acteur étant totalement investi dans son rôle.
Un très bon film qui permet de varier la palette de Cronenberg, jusqu'ici cantonné aux productions jusqu'auboutistes.

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Commentaires
A
exactement
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B
C'est clair que rien que sur la première partie, le personnage perd au final toute sa vie. Son don aide peut être les autres, mais au final il ne voit que l'horreur.
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A
à borat: oui il perd tout ce qu'il possède: une véritable tragédie grecque en fin de compte !
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B
Oui car le personnage y perd plus qu'autre chose, ne pouvant pas se sauver d'une tragédie en devenir. Le seul moyen est de la stopper. Après tout, Johnny Smith est lui-même le fruit d'une tragédie, vu que son don vient d'un accident.
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A
un film fantastique qui s'apparente davantage à un drame, porté par le superbe Christopher Walken, très émouvant dans son personnage !
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