Les débuts prometteurs du Dark Knight
Bruce Wayne revient de voyage où il a appris l'art du combat. Il ne lui manque plus qu'un symbole pour devenir Batman, justicier masqué tapant du criminels. En même temps, Jim Gordon débarque à Gotham City et doit faire face à une corruption sans précédant...
En ce jour d'attente compulsive, votre serviteur fait monter la pression avec une des oeuvres majeures du Dark Knight. Tout comme Alan Moore, Frank Miller (ça tombe bien ils ne peuvent pas se piffer) a révolutionné le comic-book dans les années 80. Tout les deux ont touché à Batman mais c'est probablement le plus productif, en l'occurence Miller, qui l'emporte. Outre The Dark Knight Returns (le premier TDKR), Miller a également produit Batman Year One ou Année 1. Il s'agit ici de revenir aux origines du super-héros sans pouvoir le plus célèbre au monde et de montrer ses premiers exploits non sans risque. Cette fois-ci, Miller ne dessine pas et confie l'illustration à David Mazzucchelli, avec qui collaborera sur les aventures de Daredevil. Il s'agit du premier volet d'une trilogie toujours de Miller mais introuvables en France pour l'instant. L'ouvrage vient juste de ressortir chez Urban Comics avec en plus son adaptation animée récente produite par Bruce Timm (BR comme DVD), le tout pour vingt euros (la classe!). Une aubaine pour ceux qui ne possède toujours pas cette ouvrage d'anthologie d'autant qu'il a inspiré Batman Begins.
Néanmoins en dehors des débuts, l'intrigue de David S Goyer et Christopher Nolan n'a pas grand chose à voir avec celle du créateur de Sin City. Miller nous fait suivre les trajets parallèles de Batman et Jim Gordon débarquant tous les deux à Gotham le même jour, l'un en avion, l'autre en train. Bruce Wayne revient d'un endroit inconnu où il a suivi un entraînement martial important et cherchant à trouver un symbole pour combattre le crime dans la ville de Gotham. C'est alors que lui revient son traumatisme d'autrefois, la chauve-souris. A partir de ce moment, il devient Batman ce qui n'est pas sans danger. Ainsi, notre vigilante se retrouve plusieurs fois à affronter une police corrompue. La même où se retrouve le pauvre Jim Gordon, lieutenant fraîchement arrivé avec femme et enfant. Tabassé par ses collègues, il finira par s'allier au Batman et à comprendre pourquoi il agit en justicier. De plus, l'épilogue rend compte du fait de leur amitié durant les années à venir. Gordon est un flic fiable qui se retrouve les deux pieds dans la merde de la mafia corrompant la police. Le commissaire Loeb l'est jusqu'à la moelle et va jusqu'à diner avec les Falcone. Un peu de ménage ne fera pas de mal mais cela ne se fera pas sans dégât.
Outre cela, Gordon se voit menacer par des appels téléphoniques et autres photos compromettantes. Conscient de cela, il avouera à sa femme sa liaison avec une collègue. Gordon n'est peut être pas un ange mais c'est un homme qui a le sens de la justice. A noter que l'on peut aussi voir Selina Kyle sous un autre jour. Rien à voir avec la vision de Tim Burton et même probablement de TDKR. Par contre, il y a des traces de cela dans le costume d'Halle Berry. En effet, Kyle est une prostituée à tendance sado-masochiste et qui se met en tête de traquer le crime, au risque de faire concurrence à Batman. Mazzucchelli n'hésite pas à insufler de la violence graphique dans ses dessins que ce soit avec l'assaut spectaculaire ou dans le savatage de Gordon. De plus, les planches ayant été restaurées, c'est encore plus beau (c'était déjà le cas sur The Dark Knight Returns et The Killing Joke chez Panini). L'adaptation animée est de très bonne facture à l'image des productions de Bruce Timm en général et très (trop?) fidèle au matériel initial. En sachant que Lauren Montgomery ne lésine pas sur la violence pour notre plus grand plaisir. A noter que vous retrouverez également une aventure un peu chaude de Catwoman sur le BR et DVD.
Une série essentielle sur la genèse du mythe Batman, remettant au goût du jour des décennies de comics.