Les rivières nazes
Le commisaire Niemand se voit encore une fois ammené à affronter des forces religieuses, accompagné d'un de ses anciens élèves...
Après le succès des Rivières pourpres, Gaumont espérait en faire une suite avec de la chance avec Mathieu Kassovitz aux commandes. Mais finalement, la suite attérira chez leur poulain d'un temps, Luc Besson qui, s'il n'est pas réalisateur, est producteur et unique scénariste. Kassovitz (que Besson avait fait venir pour un caméo dans son Cinquième élément) ne rempile pas, parti vers des horizons ricaines qui ne lui porteront jamais chance. Olivier Dahan, réalisateur des remarqués Déjà mort et Le petit poucet mais pas encore de La Môme, entre alors en scène. Jean Reno revient mais pas Vincent Cassel. Benoît Magimel, qui a déjà été dirigé par Dahan, prend sa place. On retrouve également Christopher Lee (qui a surement été pour le cachet car franchement...), Camille Natta, Francis Renaud, Jo Prestia, Mylène Jampanoï et Johnny Hallyday. Le film ne s'appuie sur aucun récit de Jean-Christophe Grangé et est donc inédit. Si le premier volet avait pris quelques libertés, il reste considéré comme un des meilleurs crus français dans son domaine. Mais alors sa suite, c'est carrément du sacrilège.
Yamakasi! Ah non c'est un moine qui saute...
Déjà merci à Luc Besson de faire passer la Lorraine, ma région de naissance et d'habitat, pour une partie de la France pro-catho, encore à l'âge de pierre niveau mentalité et affreusement sombre et humide (je voudrais voir Besson en Lorraine en ce moment). Décidemment, ce mec a vraiment de drôles de choses dans la tête. Ainsi, Niemand se retrouve sur une affaire où un mec est emmuré dans un monastère (scène hilarante tant celui qui le découvre est dans un surjeu détonnant, beuglant bêtement au point de croire qu'il fut doublé après). Ce qui l'amènerait vers une ancienne confrérie se prenant pour Jésus et ses douze apôtres. Magimel découvre justement le Jésus en question, après s'être pris pour Jet Li dans une séquence de baston ridicule sous du Iggy Pop. Ce qui mène l'un vers l'autre. En sachant que peu avant, Magimel s'est retrouvé face à un moine invincible se prenant pour un yamakasi. En pleine investigation, nos deux enquêteurs se retrouvent encore une fois dans une impasse avec des yama... des moines qui leur bousille la voiture de police. A partir de ce moment, ils deviennent des moines Rambo, se croyant dans le Vietnam via un bunker en pleine forêt!
Yamakasi! Ah non en fait c'est des moines à l'arrêt...
Vous êtes en train de rire? Ce n'est pas fini les enfants. A partir de ce moment, on nous dévoile que Christopher Lee est un ex-nazillon qui compte révolutionner le monde avec un livre sacré. Non franchement Christopher, valait mieux que tu reste sur le tournage de Star Wars, parce que là... Certes l'acteur assure le job impeccablement, parlant même en français, mais se retrouver dans ce machin ouch. Néanmoins, si le scénario de Besson est d'une bêtise catho à se rouler par terre, la réalisation de Dahan est d'une nullité affligeante aussi. Ainsi, notre jeune prodige devait beaucoup boire sur le tournage puisque des tonnes de plans sont tournés... de traviole! Que ce soit dans des scènes de poursuite, d'explosion ou même d'action. Donc si vous voyez Magimel courir vers la bande noire du bas, ne vous inquiétez pas c'est normal! Et ne parlons même pas de la fusillade borderline où les gars des sfx nous montre les tracés des balles qui fusent. Sans compter le Rambo évangéliste qui nous joue de la kalachnicov! Inutile de vous dire que tous les acteurs sont mauvais comme cochon, Magimel jouant la décontraction plombante quand Jean Reno se révèle trop sérieux pour être honnête.
"Mais dans quelle merde je me suis fourré mes enfants! -Mais t'es dans un film de mon pote Luc, il ne fait jamais de la merde!" Ben si...
Une suite lamentable, honteuse et d'une nullité scénaristique comme dans la réalisation.