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30 mars 2013

Qui sème l'éclair récolte le tonnerre

Luke est un cascadeur dans une foire. De passage, il revoie une ex qui lui apprend qu'elle a eu un fils de sa relation avec lui. Jurant de subvenir à ses besoins, il se met à faire des braquages de banque...

Affiche française - The Place Beyond the Pines

Après avoir dézinguer du criminel période 40's, revoilà l'ami Ryan Gosling cette fois-ci dans un film bien plus indépendant. Réalisé par Derek Cianfrance le réalisateur de Blue Valentine où il incarnait l'amour déchéant de Michelle Williams; The place beyond the pines s'offre un casting qui a de la gueule. Ainsi, on retrouve en plus de l'ami Ryan, Bradley Cooper, Eva Mendes, Rose Byrne, Ray Liotta, Ben Mendelshohn, Dane Dehann, Emory Cohen, Bruce Greenwood et Mahershalalhashbaz Ali. Sans réelle notion de temps (on voit Gosling avec un T-shirt de Metallica et des appareils photo jetables, mais pas de quoi dire qu'on est dans les années 80-90), Cianfrance nous présente un film qui s'étend sur plus de quinze ans dans la même ville, complètement paumée malgré qu'elle appartient à l'Etat de New York. Le réalisateur nous présente alors le personnage de Luke, sorte de marginal enfourchant sa moto comme d'autres ce serait des chevaux. Il est la star d'une foire, ce qui lui permet de vivre sa vie. C'est là que Romina refait son apparition. Elle était sa compagne il y a plus d'un an et il avait dû partir. Sauf qu'il a un mouflet désormais. Il n'est donc plus question de tourner dans une roue (séquence assez incroyable en plan-séquence où le réalisateur s'approche de la cage pour capter l'attention, avant de se reculer petit à petit pour ne plus laisser voir que des ombres qui se rassemblent).

The Place Beyond the Pines : photo Eva Mendes, Ryan Gosling Ryan, l'art du mec avec un t-shirt à l'envers tout en restant classe.

Luke espère alors fonder une famille. Problème: elle vit avec un autre homme. Quitte à faire le bien, autant qu'il le fasse pour son enfant. Tel est la prédominance de ce film, la paternité et ce que nos actes amènent à nos enfants. (attention spoilers) Dans une Amérique paumée, Luke essaye vainement de subvenir aux besoins de son enfant, mais le contexte ne l'aide pas et son obstinance l'entraînera dans sa chute. A force de braquages foireux, un lui sera fatal. Cianfrance part de là en prenant le point de vue de son assassin, le policier incarné par Bradley Cooper, Gosling n'étant plus qu'une ombre. Néanmoins, le personnage est horriblement complexe. C'est un homme ayant une profonde culpabilité (il a menti au sujet de la mort de Luke car il a tiré le premier par peur, de plus l'acte en lui-même reste en mémoire) mais aussi une ambition féroce. Le réalisateur tutoie alors Sydney Lumet et particulièrement Le prince de New York. Cooper entre en croisade devant la corruption de son commisariat, mais contrairement au personnage de Treat Williams, le coco ne fait pas de cadeau et se retrouve haut placé. Rose Byrne était contente d'avoir un héros avec elle, finalement il se trouve aussi crapuleux que ceux qu'il a fait coffrer. Par ailleurs, c'est l'occasion pour Ray Liotta d'incarner encore une fois une belle saloperie des familles et à double-sens (son discours en sortant de la maison en parlant de Byrne est désopilant au possible, "avec ça si elle ne range pas ses couilles...").

The Place Beyond the Pines : photo Ryan Gosling

A croire que l'acteur des Affranchis trouve la part belle dans les seconds-rôles croustillants au détriment de la première place. Pas un mal surtout quand on voit le résultat. Puis, Cianfrance passe directement quinze ans plus tard pour prendre le point de vue des enfants. Néanmoins, l'ombre des pères est toujours là et notamment sur leur absence. Jason a grandi sans la présence de son père, au profit d'un beau-père qui essaye de faire tout comme. Néanmoins, ne pas connaître son vrai-père donne lieu à des troubles, comme grand nombre d'adolescents. C'est le cas aussi d'AJ, fils du policier. Alors que son père est un politicien en quête d'élection, AJ est un jeune délinquant pour le moins violent. Le contraire de son père et en cause ce dernier, comme il le reconnaît, fut absent dans l'éducation de son fils. Entre un père mort mais inconnu et un père présent mais jamais là, Cianfrance montre un portrait de la paternité pas très reluisant mais absolument puissant. (fin des spoilers) Un polar aussi psychologique qu'impressionant dans sa mise en scène. Il n'y a qu'à voir la crise de Gosling sur sa moto absolument dantesque, au point de confondre les arbres et sa silhouette de motard (un peu comme la séquence d'ouverture). 

The Place Beyond the Pines : photo Bradley Cooper, Ray Liotta

En ce qui concerne les scènes de poursuites, on en a pour notre argent. Il y a un vrai effet sur la vitesse même si on est éloigné de la moto. On a vraiment l'impression que la moto va à une vitesse folle et c'est renforcé par les caméras embarquées dans les voitures de poursuites. Pour les effets de vieillesse, pas grand chose au contraire de ce que l'on peut remarquer. Le personnage de Cooper semble plus vieux, passant du jogging au costard branché, mais pas vraiment de vieillissement sur la tronche. Par contre, sur Eva Mendes, Cianfrance n'y est pas allé de mains mortes. Le personnage a tellement de secrets auprès de son fils que cela se reflète sur son visage. Non seulement, elle apparaît frippée mais aussi dépassée par un secret qui justement la dépasse. Par ailleurs, Mendes trouve ici un superbe rôle de mère courage, un rôle poignant auquel on ne s'était pas habitué depuis La nuit nous appartient de James Gray. ça faisait un bail! Le Ryan est comme à son habitude impeccable et c'est Cooper qui étonne. Ceux qui pensaient voir une bonne prestation sur le archi-bof Happiness Therapy devraient regarder un peu ce qu'il fait ici. Il est parfait d'ambiguité dans le personnage, pas une crapule mais le devient plus ou moins dans son ambition. On gardera également la musique hypnotisante de Mike Patton et l'excellent choix des chansons. Certains évoqueront Dancing in the dark du Boss (pas ma préférée de Springsteen, mais qu'est-ce qu'elle est entraînante), moi je vote pour The Wolves de Bon Iver, mélancolique et terriblement beau.

Un drame familial au centre d'un polar émouvant et surtout horriblement puissant.

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Commentaires
A
Je viens de le voir et je suis assez déçu. Les personnages manquent de profondeur (j'aurais aimé savoir ce que le père de Luke lui avait fait subir), certains acteurs sont à chier, en particulier Eva Mendes, qui pleure la mort de son ex alors qu'elle a été la première à le rejeter, et prétend que son fils n'a plus de père alors qu'il y a l'autre compagnon. Et, surtout, c'est beaucoup trop long. Perso, je trouve que l'histoire aurait très bien pu tenir sur 1h30, en raccourcissant un peu l'histoire du fils de Luke, pas franchement interessante (c'est facile de deviner comment l'histoire va finir).
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S
@ Borat8... par exemple... les deux jeunes ne sont pas des choix judicieux... il se passe une quinzaine d'années et le procureur (ex-flic) est toujours aussi jeune, l'ami mécano également d'ailleurs ou la fin qui offre une rédemption générale facile et peu en adéquation avec le reste du film.
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N
Je vais le regarder mercredi soir...Je viendrais y déposer un com sur ton article tout de suite après et bien sûr j'en parlerais sur mon blog.
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B
Par exemple? Moi c'est surtout la vf du jeune à Cooper qui m'a un peu soulé.
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S
Dense et lyrique, un très beau film. Quelques détails l'empêche d'être vraiment un must incontournable... 16/20
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