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28 mai 2015

Une merveilleuse journée pour Max

Max Rockastansky se retrouve pris dans une folle poursuite entre Immortan Joe, un dangereux gourou et celle qui a kidnappé ses promises Furiosa...

Mad Max (affiche 13)

Il y a les films qui donnent envie, ceux qui nous font du gringue alors qu'ils nous déçoivent à la première bobinne, il y a les surprises et les films que l'on attend plus ou parfois qu'on aurait mieux fait de ne pas attendre. Durant longtemps, Mad Max 4 fut un mirage pour le fan ou le spectateur c'est selon. En 1997, George Miller récupère les droits à la Warner pendant que la major lui suggère de se tirer fissa de Contact et compte bien aller voir la Fox. Un script finit par tomber sur internet mettant en scène un Mel Gibson laissant petit à petit sa place à un autre Max incarné par Heath Ledger. On parle déjà de femmes pondeuses cherchant à s'évader. Par ailleurs, la guerre en Irak stoppe net le projet car trop vif pour le moment et la Fox finit par se retirer. De plus, Mel Gibson se trouve définitivement trop vieux pour ces conneries et Miller est de cet avis. Il ne s'agit donc pas d'une volonté de studio mais personnel contrairement à ce que l'on pourrait penser. Miller garde le projet sous le coude mais préfère se lancer dans Happy feet et Justice League Mortal. Bouffé par la grève des scénaristes, le projet de mettre en scène les super-héros de DC Comics se viande et laisse le champ libre au réalisateur pour revenir à Max Rockstansky. Brendan McCarthy est employé par Miller pour un script qui deviendra très rapidement un storyboard complet, un peu à l'image de ce qui avait été fait sur l'adaptation de Dune que comptait faire Alejandro Jodorowsky.

Mad Max (photo 7)

Une manière comme une autre de prévisualiser le film avant le tournage. Miller évoque pendant un petit temps un film entièrement en images de synthèse et 3D mais cela est vite abandonné. Le projet patinne puisque la région australienne où voulait tourner Miller est revenue à l'état sauvage suite à de fortes précipitations. Nouveau report, Miller se lance dans Happy feet 2 et il revient avec Fury Road en Namibie à l'été 2012. Depuis silence radio. Au point que beaucoup ont pris peur et avec raison. Quand on ne parle pas d'un film, qui plus est avec autant de retards et un aussi gros budget (on parle quand même de 150 millions de $) et qu'en plus par la suite des frictions sont évoquées (Tom Hardy nouveau Max et Charlize Theron se seraient quelque peu bouffés la gueule sur le tournage, même si aujourd'hui ils semblent s'entendre et évoquent que le tournage fut éprouvant), c'est souvent ce qu'on appelle le development hell avec film dans les cartons du studio. Puis miracle: le Comic Con fait tout péter l'été dernier. Le projet qui semblait être embourbé dans la production chaotique ne deviendrait-il pas aussi attendu qu'un film Marvel ou le prochain Star Wars? C'est ce qui s'est passé, le film excitant aussi bien les fans que les spectateurs n'ayant pas vu les films de George Miller et cela s'est d'autant plus imposé depuis ses premiers échos. Alors cette Fury Road vaut-elle à ce point le coup? La réponse est définitivement oui.

Mad Max (photo 11) (1)

Au delà du dome du tonnerre a déçu tout le monde, notamment à cause du PG-13 entraînant des scènes parfois ridicules voire involontairement comiques (la scène du dome aurait pu être bien plus épique sans ces putains d'élastiques), sans compter une bande-originale totalement improbable de Maurice Jarre passant d'envolés lyriques sympathiques à du saxophone dégueulasse et anachronique. Fury Road rectifie le tir et brouille les pistes dans un premier temps. Max est toujours le même mais on sent que les années ont passé. De plus, l'ensemble sent le reboot (changement de figure principalement en cause), mais reste ancré dans une évolution de la mutation due au choc nucléaire (effets qui se montrent dès l'introduction de Immortan Joe). Donc on parlerait davantage d'une séquelle pure et dure. Au final on reste dans le même monde sans jamais penser à un reboot et on garde le Max que nous connaissons. Comme Mad Max 2 et surtout pour fidéliser un public n'ayant peut être pas vu les précédents films, l'ouverture revient sur les faits ayant amené à l'apocalypse. Pas besoin de grand chose pour faire un générique et remettre le spectateur dans le bain: des voix radiophoniques, Max qui cause, des crédits apparaissant petit à petit et ce fameux plan déjà repris en 1981 avec ces arbres subissant de plein fouet le choc nucléaire (pas besoin d'un champignon, une image phare et déjà vu suffit).

Mad Max (photo 3)

Puis le rythme s'accélère, ne laissant rarement du répit à un spectateur qui s'apprête à voir un spectacle unique en son genre. George Miller a toujours été un artiste particulier passant sans encombre du post-apocalyptique à la comédie satirique en passant par le conte et le biopic violent, mais là il retrouve la hargne qui lui avait malheureusement manquer sur Beyond the thunderdome. Profitant d'un classement Restricted de plus en plus rare sur une franchise (remember le PG-13 du remake de Robocop) et qui plus est un vrai film de studio (on a aussi bien Warner que Village Roadshow Picture aux financements), Miller s'en donne à coeur joie et même s'il ne filme pas de sexe ou de sang par flot (soit ce que l'on pouvait un petit peu craindre au vue des 300 et Django Unchained), il montre une certaine violence qui s'opère très souvent avec fracas. Il n'y a qu'à voir tous les bonhommes finissant par tomber du camion ou à se prendre des voitures en pleine poire. Mais surtout, là où Miller impressionne, c'est dans sa capacité à filmer l'action. En comparaison de la plupart des blockbusters actuels que nous envoient Hollywood, Fury Road semble vrai. La plupart des cascades ont été filmé tel quel, renvoyant à une minutie et un souci du détail absolument impressionnants de nos jours où par exemple, un Avengers utilise des cgi pour montrer banalement Scarlett sortir d'un avion!

Mad Max (photo 12) (2)

Un passage banal contrebalancé ici durant deux bonnes heures où ce qui explose à l'écran semble réellement explosé en pleine face (et c'est mieux filmé que chez le roi du kaboom Mr Bay), comme les véhicules roulant à pleine vitesse et accumulant les acrobaties les plus dingues (on pense principalement aux motards mais je pense aussi aux explosions pétant à la gueule de Tom Hardy sur la voiture!). On y croit réellement et c'est pour cela aussi que Fury Road est un film important. A l'heure où le tout numérique semble être roi, Miller se permet un retour à l'ancienne (pas à la Expendables où une tête est coupée par une balle de sniper!) où les scènes d'action sont filmées en dur. Le temps de préparation semble avoir été payant (bien avant le tournage, les cascadeurs avaient déjà longuement préparés les cascades, Miller bénéficiant ici de beaucoup plus de sécurité qu'à l'époque de The Road Warrior) et les cascades sont réellement grandioses, rapides, furieuses et semblent tourner dans une montagne russe géante. Mais le film, en plus de se vivre comme une expérience visuelle absolument fantastique, se montre aussi comme une aventure humaine où les personnages s'avèrent simples mais utiles. Chacun ayant sa place dans l'échiquier.

 

Mad Max (photo 8)

(attention spoilers) George Miller amène le thème de la rédemption sous différents angles, y compris en prenant en compte son rôle titre toujours aussi trouble. Max évoque dans le générique son passé de policier mais aussi qu'il a vu beaucoup de gens mourir au cours de son périple sans but, ni final. Dans une séquence hallucinante, on voit se succéder diverses personnes laissant peu à peu apparaître le visage de la Mort, Max essayant autant de fuir les War Boys que les fantômes du passé. Il ne voit peut être pas sa famille, mais cette petite fille revenant systématiquement meurt de la même manière que sa femme et son enfant: sous les roues d'un véhicule. On ne saura pas qui elle est, mais le fait que les faits soient similaires ne seraient pas étonnants de la part de Miller. Comme toujours, il faut attendre pour voir Max comme un héros. Devenant témoin malgré lui (encore plus que sur The road warrior et Beyond the thunderdome), il finit par devenir homme d'action sous la contrainte puis la rédemption. L'occasion pour Miller de jouer aussi sur l'humour (une trace improbable chez Max) en le faisant ruminer sur l'Interceptor comme sur son blouson. Une sorte de gimmick comique jubilatoire.

 

Mad Max (photo 12) (1)

Sans compter ce merveilleux passage où il part vers le fusilleur aveugle et revient comme si de rien n'était couvert de sang! La rédemption de Max viendra en aidant Furiosa (Charlize Theron) dans son périple au même titre que Furiosa se repenti en convoyant les cinq fétiches d'Immortan Joe (Hugh Keays Byrne). Une manière pour elle de retrouver l'humanité qu'elle avait perdu et de se sauver elle aussi de l'emprise d'Immortan. Un vrai personnage de femme forte au même titre que les promises et ces femmes seules survivantes d'une terre désolée. Toutes semblent avoir une importance capitale et s'imposent face à un déferlement de sauvagerie. Le cas de Nux (Nicholas Hoult) est assez intéressant car il passe de fidèle total à Joe à enfant délaissé trouvant lui aussi la voie de la rédemption. Sauf que lui ce sera par l'amour. On pourrait croire à de la guimauve, mais Miller s'en sort et réussi à créer une vraie émotion dans les actes de ce personnage atypique. Miller réussi à instaurer une véritable mythologie à travers le personnage de Joe que ce soit sa "famille" (on se croit revenir au temps de Massacre à la tronçonneuse), ses fidèles, le monde qu'il a instauré et la folie furieuse qui s'empare de lui et des siens. En deux heures, Miller instaure tout cela et pas besoin de dix milles films pour le faire (on pense évidemment au Marvel Cinematic Universe). (fin des spoilers) 

Mad Max (photo 5)

Pour ce qui est des acteurs c'est un véritable régal, la plupart tirant leur épingle du jeu. Tom Hardy est une parfaite succession à Mel Gibson. Avec des touches d'humour plus notables voire quelques tics de Bane qui reviennent de temps en temps (la VO n'en devient que plus amusante!), il est la résurrection de Max à la fois monolithique (volontairement bien évidemment) mais charismatique. Byrne retrouve un véritable méchant à sa hauteur, sachant créer une menace imposante rien que par une voix semblant sortir de Bane et un costume cachant sa mutation absolument dantesque. Theron signe probablement sa meilleure performance depuis longtemps et s'impose comme une véritable femme d'action. Une sorte d'équivalent de Max, bien plus qu'une Tina Turner dans Au delà du dôme du tonnerre. Quant à Hoult il est tout simplement merveilleux et immédiatement sympathique. Quant à la musique de Junkie XL elle s'avère phénoménale, épousant furiosité sonore digne du meilleur Hans Zimmer et des envolées atmosphériques dignes du Maurice Jarre de Lawrence d'Arabie. Une part belle est laissée aux percussions, permettant de donner un rythme trépidant à l'ensemble. Alors que l'on pouvait avoir peur des "brooms" typique des compositeurs actuels venant de chez Remote Control Production, Junkie XL fait la part belle aux violons, donnant un beau ton dramatique à l'ensemble (ce qui est le cas notamment sur Brother in arms) ou de belles émotions (Let them up). Sans compter les riffs de iOTA qui en font un personnage à part entière. Un vrai bijou sonore. 

Mad Max: Fury Road : Photo

George Miller est revenu à Max en montrant qui était le patron, Max est revenu plus furieux et mélancolique que jamais pour un spectacle d'un rare dantesque. Un blockbuster comme on en rêve de voir sur un grand écran. 

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Commentaires
N
Je suis dégoûté, George Miller à déclarer qu'il ne réaliserait pas le prochain mad max mais qu'il est prêt à laisser la mise en scène à quelque un d'autre...même si il y a de bon metteur en scène je suis vraiment déçut que ce ne soit plus lui qui le réalise.
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I
Une certaine idée de la perfection ce film <3
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T
Oui, disons que j'ai trouvé les 20 premières minutes un peu chiantes mais après on rentre vraiment dans l'histoire, on accroche vite. <br /> <br /> J'avoue ne pas connaître spécifiquement les conditions de tournage du troisième.
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T
J'ai mis un peu de temps à découvrir ce film (je devais rattraper toute la saga héhéhé) mais finalement j'étais à jour, j'ai pu le voir en 3D (et même si ce gadget reste inutile, le résultat reste quand même bon et pas aussi épuisant que je l'imaginais). Dans l'ensemble, j'ai vraiment aimé ce film, le petit reproche que je lui ferais est que Max est peut-être un peu trop en retrait mais c'est vraiment un reproche minime, qui ne m'a pas gâchée ma séance, c'est juste un petit constat et Hardy s'en sort quand même bien alors qu'il s'agit d'un rôle mythique, qu'on pensait intouchable. Esthétiquement, je crois qu'on est tous d'accord, le film est sublime, tout en parvenant à montrer la destruction, la monstruosité, le désespoir, le mélange est parfaitement dosé. Les scènes d'action sont époustouflantes, très rythmées, bluffantes, violentes comme il le faut mais tout en restant lisibles. Voilà un très bon blockbuster, un excellent film d'action, accessible tout en restant complexe et profond, l'écriture est vraiment remarquable. Enfin, j'ai également trouvé tous les autres personnages très réussis, complexes, certains très attachants et touchants.
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S
Peut-être bien le meilleur film d'action pure du cinéma, en tous cas un monument instantané du genre. Génial...
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