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13 avril 2016

Il y a des choses que l'on ne peut oublier, même chez les héros

Détective privée et ancienne super-héroïne, Jessica Jones voit se profiler le retour d'un ennemi qu'elle désirait oublier...

Jessica Jones (4)

Le Marvel Cinematic Universe a beau amassé les milliards de dollars chaque année, la qualité n'est pas forcément au rendez-vous. Alors quand la Maison des idées s'est décidée à inclure des séries télévisées dans le MCU, il y avait de quoi avoir peur. Pourtant, c'est bien là qu'est arrivé le véritable intérêt de cet univers qui commençait sérieusement à devenir redondant. Pour preuve, une réalisation souvent sommaire, changeant rarement des carcans du blockbuster habituel. A ce niveau seul Les gardiens de la galaxie (James Gunn, 2014) avait réussi à sortir du lot, fort d'une direction artistique sublime et d'un second degré plus présent. Si Agents of Shield (2013-) a eu du mal à démarrer (au point de perdre petit à petit ses spectateurs, ceux qui sont partis n'étant jamais revenu), elle a fini par trouver sa voie. C'est néanmoins l'association Netflix / Marvel qui a davantage plu avec Daredevil en mars 2015, puis Jessica Jones en novembre dernier. Daredevil est apparu comme une bouffée d'air frais, montrant un univers violent et bénéficiant d'une réalisation bien plus punchy que n'importe quelle série de super-héros (au revoir The CW). De quoi augurer du bon pour Jessica Jones, projet tenant à coeur à la scénariste Melissa Rosenberg (qui a à son compte la série Dexter mais aussi... les Twilight). Comme elle le souligne ce mois-ci dans le magazine Cinemateaser, le projet était d'abord un procedural (une affaire par semaine) pour ABC. Ce qui est raccord avec le personnage (Jessica Jones est détective privée), mais aurait vité été redondant et peu inspiré à l'image des débuts d'Agents of Shield.

Photo David Tennant

Le projet traîne mais reprend vie grâce à Netflix, ce qui s'avère d'autant plus cohérent que l'univers de Jessica Jones est pour le moins adulte. Il n'en reste pas moins que l'héroïne est moins connue que le démon de Hell's Kitchen, Iron Fist ou encore le Punisher. Un défi pour la Marvel, peu habituée à mettre en valeur des héros moins connus. Le succès des Gardiens de la galaxie a peut être aidé, d'autant que l'oeuvre adaptée, Alias (Bendis, Gaydos, 2001-2004), est réputée notamment grâce à son ton. En plus de créer une nouvelle héroïne, Bendis a également produit un pur récit pulp, rendant le super-héros normal dans un univers tout ce qu'il y a de plus banal. La série reprend ce principe, tout comme certaines cases (ce qui est assez rare chez Marvel). Là où Daredevil est très actif, Jessica Jones est tout ce qu'il y a de plus anti-spectaculaire. Jessica (Krysten Ritter) utilise ses pouvoirs mais à la manière d'un Hancock (en plus de l'addiction à l'alcool), le corps à corps est peu concluant pour ses adversaires, elle qui bénéficie d'une certaine force. Ce qui est le cas aussi d'un certain Luke Cage, patron de bar (Mike Colter). Le super-héros né en pleine Blaxploitation fait ses premiers pas dans le MCU avant d'avoir sa propre série, l'occasion d'explorer son passé et de voir sa relation avec Jones. Un véritable bonheur de voir ce héros prendre forme en étant fidèle à sa personnalité. Le gars cool qui laisse passer les coups avant de les donner. Certainement un des points forts de cette première saison, alors qu'il n'est qu'un second-rôle. Un bel avant-goût avant sa série.

Photo Krysten Ritter

(Attention Spoilers) Cage n'est pas que le love interest de service (ou sex friend c'est selon), les scénaristes ont cherché à le lier à Jones plus intimement. Le traumatisme de Jones est le même chez Cage: elle a tué une femme sous l'emprise de Kilgrave (David Tennant), lui a perdu sa femme. Il s'agit de la même personne. Le passé de Jones est trouble, évoqué par flashbacks allant de son adolescence catastrophique (mort de ses parents, mère adoptive qui ne l'aime pas) à cet événement tragique. D'où une tendance à l'autodestruction causée par l'alcool. A l'image d'Alias, les scénaristes ne laissent aucune zone d'ombre à son héroïne, permettant un traitement psychologique de qualité et sortant du lot. D'autant que Krysten Ritter s'en sort merveilleusement bien, donnant un côté vulnérable fabuleux à Jones. La série aborde même des thèmes pour le moins impressionnants avec les femmes en point d'orgue. Alors que la Marvel est régulièrement raillée sur ses films (entre Black Widow qui peinait à convaincre et les jouets de personnages féminins retirés de la vente), voir autant de personnages féminins forts dans ses séries fait plaisir. Si l'avocate incarnée par Carrie Anne Moss est avant tout secondaire, elle reste une femme de poigne, avocate ambitieuse et venimeuse à la fois.  En revanche, les scénaristes ont parfaitement compensé l'absence de Carol Danvers aka Captain Marvel (l'amie de Jessica dans Alias) en créant un nouveau personnage.

Photo Carrie-Anne Moss

Une demi-soeur pour Jessica (Rachael Taylor), sa principale confidente et amie, les deux femmes ayant une alchimie quasi-parfaite. Kilgrave apparaît comme un méchant charismatique, bien aidé par l'interprétation remarquable de David Tennant. Oubliez le mélancolique Doctor Who, ici vous êtes face à un pervers pouvant manipuler les esprits des gens. Son entrée est par ailleurs savoureuse, s'invitant dans un appartement, faisant d'un mari et sa femme ses esclaves et mettant les enfants au placard. Au diable la petite qui veut aller aux toilettes, elle fera sur elle. Sous ses allures de gentleman (il est toujours habillé élégamment), Kilgrave n'en reste pas moins une parfaite pourriture, violant des jeunes filles tout en abusant de leurs faits et gestes. Par ailleurs, ce n'est pas tous les jours chez Marvel que vous entendrez parler de viols et d'avortement de mineurs, rendant la série d'autant plus glauque et frappante dans ses thèmes. Petite ombre au tableau: Wil Traval. En plus d'incarner un flic un brin idiot, l'acteur s'en sort difficilement, parvenant rarement à sortir de son air bénêt quand ce n'est pas la mâchoire serrée. Certains diront qu'au vue de son personnage, cela n'est pas étonnant, les scénaristes introduisant ni plus, ni moins que Nuke. Un méchant connu notamment pour avoir un beau drapeau américain tatoué sur le visage! Si l'introduction est intéressante (traitement militaire avec des pilules le calmant ou pas du tout), le traitement général n'est pas vraiment à la hauteur. (fin des spoilers)

Jessica Jones (photo Nuke)

Une première saison adaptant très bien Alias et munie de thèmes forts et bien traîtés.

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