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19 février 2017

Un voyage au bout des ténèbres (Cuvée La Quatrième Dimension)

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Une fois n'est pas coutume. A l'instar de Borat, administrateur en chef de Ciné Borat, je vous propose à mon tour une cuvée de mon choix et consacrée à la série La Quatrième Dimension (The Twilight Zone dans la langue de Shakespeare). Ainsi, ce billet va analyser les épisodes suivants :

La Petite Fille Perdue (épisode 26, saison 3)
Le Menteur (épisode 30, saison 3)
Pour les Anges (épisode 2, saison 1)
Personne Inconnue (épisode 27, saison 3)
C'est une belle vie (épisode 8, saison 3)

 

La Petite Fille Perdue (Episode 26, saison 3)

 

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Année : 1962

 

La critique :

Ecrit par Richard Matheson (à qui l'on doit déjà plusieurs opuscules de prestige, notamment L'Homme Qui Rétrécit et Je suis une légende, entre autres) et réalisé par Paul Stewart, la distribution de ce 26e épisode de la saison 3, intitulé La Petite Fille Perdue, réunit Charles Aidman, Robert Sampson, Sarah Marshall et Tracy Stratford. Attention, SPOILERS ! (1) En pleine nuit, Chris et Ruth Miller sont réveillés par les pleurs de leur petite fille Tina, 6 ans. Bien qu'il cherche sa fille, Chris ne la trouve pas, mais il continue de l'entendre, et la voix vient de sous le lit de l'enfant.
Le chien court sous le lit et disparaît lui aussi brusquement. Aidés par Bill, un ami professeur de physique, le couple cherche leur enfant et le chien. 
Bill comprend qu'une porte s'est brusquement ouverte sur la quatrième dimension, et que la fille et l'animal y sont entrés. Grâce à ses connaissances mathématiques, Bill dessine la porte sur le mur derrière le lit. Ils n'ont que quelques minutes pour faire venir l'enfant jusqu'à la porte avant que celle-ci ne se referme pour toujours (1). En l'occurrence, La Petite Fille Perdue marque un tournant rédhibitoire dans The Twilight Zone.

En effet, pour la première fois, l'existence d'une quatrième dimension est clairement évoquée par l'un des principaux protagonistes, en l'occurrence Bill (Charles Aidman), un éminent scientifique qui possède de solides connaissances sur la science quantique. Pour Rod Serling, la quatrième dimension ne correspond pas seulement au temps qui passe. Elle constitue également un univers parallèle qui semble échapper à toute logique rationnelle. En l'occurrence, Rod Serling joue les visionnaires et fait preuve de médiumnité. Nous ne sommes qu'en 1962, mais déjà à l'époque, le créateur de The Twilight Zone annonce l'existence "d'imbrications interdimensionnelles".
Un jargon scientifique corroboré par Bill lui-même à un couple éploré par la disparition de leur fillette de six ans (tout au plus...). 

Pour Rod Serling, il existe dans notre monde contemporain, déjà sous l'égide de la technologie et de la science moderne, des réalités et des mondes qui nous échappent. Mondes qui seraient en corrélation avec notre propre univers sans que nous en ayons conscience. Rod Serling l'ignore encore, mais il vient de donner naissance à la théorie des cordes, plus connue sous le nom de la physique quantique. En résumé, notre monde serait traversé par d'autres dimensions. 
Dimensions dans lesquelles nous pouvons, par inadvertance, nous infiltrer. Pis, ces dimensions invisibles pourraient même influencer le cours de notre existence... en particulier dans La Quatrième Dimension ! Mais Bill et ses fidèles prosélythes doivent faire preuve de vaillance et de pugnacité pour vaincre un monde parallèle qui semble échapper à toute explication scientifique.

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Après avoir minutieusement fouillé toutes les pièces de la maisonnée, le scientifique et ses ouailles parviennent à dessiner une porte fictive à l'aide d'une craie. Pour le patriarche, Chris Miller (Robert Sampson), il est temps d'aller chercher sa fillette de l'autre côté du miroir (ou plutôt du mur...). Hélas, ce nouveau monde n'a rien d'un Eldorado. Confinée dans les ténèbres et dans un monde crépusculaire, la petite Tina (Tracy Stratford) pousse des cris d'orfraie.
Le fidèle canidé de la famille part à sa rescousse. Le père fait évidemment preuve de mansuétude et passe à travers cette porte fictive et interdimensionnelle... Mais pas à n'importe quelle condition... C'est d'ailleurs la grande révélation de cet épisode. Cette interpénétration dimensionnelle est appelée à se refermer. Inexorablement. Tenu vaille que vaille par le scientifique aguerri, Chris parviendra à ramener Tina dans notre monde réel. L'abnégation du savant finira par payer. 
Sans son soutien indéfectible, une partie du corps de Chris serait restée à jamais dans cette autre dimension, l'autre moitié gisant dans notre réalité... Bref, on tient là un épisode complexe qui fait appel à l'érudition du spectateur avisé. Pour les fans, La Petite Fille Perdue constitue l'un des épisodes les plus savoureux et surtout les plus effrayants de toute la série. Bien des années plus tard, cet épisode inspirera, entre autres, le scénario de Poltergeist (Tobe Hooper, 1982).

(1) Synopsis de l'épisode sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saison_3_de_La_Quatri%C3%A8me_Dimension#.C3.89pisode_26_:_La_Petite_Fille_perdue

 

Le Menteur (Episode 30, saison 3)

 

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Année : 1962

 

Pour le scénario de ce nouvel épisode, intitulé Le Menteur (épisode 30, saison 3), Rod Serling s'adjoint les services et l'érudition de Frederick Louis Fox. Lamont Johnson assure la réalisation. Ce cinéaste s'est surtout illustré dans l'univers de la série télévisée. On lui doit notamment L'homme à la carabine (1958), Les Accusés (1961), Les Règles du Jeu (1968), ou encore Le jeune Docteur Kildare (1961). Mais revenons à l'épisode Le Menteur (Hocus-Pocus and Frisby de son titre original).
La distribution de cet 95e épisode de la série réunit Andy Devine, Milton Selzer, Peter Brocco, Dabbs Greer et Howard McNear. Attention, SPOILERS ! 
(1) Somerset Frisby, un épicier, agace tout le monde parce qu'il ment sans cesse et se fait passer pour un superhéros en inventant des exploits dans tous les domaines possibles. Le soir, tandis qu'il ferme sa boutique après avoir fait le plein de la voiture de deux clients, il est capturé et emmené dans un vaisseau extraterrestre. 

Là, il reconnaît ses clients, en réalité des aliens, qui lui avouent qu'ils sont très impressionnés par lui et ses connaissances phénoménales. Ils veulent l'emmener de force sur leur planète où ils collectionnent des spécimens hors du commun venus de différentes planètes. Frisby avoue qu'il est un menteur qui a inventé ses exploits, mais les aliens ne comprennent pas le sens du mot « mensonge » et ne renoncent pas à leur projet (1). Pour ce trentième épisode de la saison 3, Rod Serling joue les philosophes aguerris. En outre, le créateur de The Twilight Zone nous propose un débat sur le mensonge à travers un personnage fort en gueule, un certain Somerset Frisby. 
Pompiste et épicier de son état, ce quinquagénaire bedonnant passe la plupart de son temps à raconter des sornettes à ses clients d'infortune.

Heureusement, ces derniers font preuve de magnanimité et de prodigalité, écoutant doctement les affabulations de Frisby. En l'occurrence, ce vulgaire quidam, pur produit de l'Oncle Sam et de l'Amérique des "WASP", ne tarit pas d'éloges sur son compte. Si l'on se rapporte aux divagations de ce mythomane impénitent, Somerset Frisby a conduit vers la victoire les troupes américaines contre l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre Mondiale, a construit plusieurs modèles d'automobiles pour la Ford Motor Company et peut même prédire la pluie et le beau temps en scrutant le ciel et ses myriades de cumulus ningus. Evidemment, de telles hâbleries ont le mérite de provoquer l'hilarité et l'extatisme de ses nombreux comparses. Narquois, ces derniers ne sont pas dupes des jobardises de l'intéressé, au grand dam de Somerset Frisby.

Mais l'homme ventripotent n'en a cure, s'échinant à raconter quotidiennement ses rodomontades. Pour Rod Serling, le mensonge présente plusieurs avantages. Tout d'abord, il permet à l'individu de modeler son existence, même factice, de pouvoir mettre en scène une histoire et surtout de contourner le réel. De surcroît, le mensonge, quand il devient pathologique (mythomanie), permet de faire le grand écart entre le naturel et l'artificiel. Ce qui revient, in fine, à définir la différence entre le normal et le pathologique. Ainsi, le mensonge peut se fourvoyer à la réalité et vice versa.
Le mensonge est donc consubstanciel à la condition humaine. Et c'est cette douloureuse expérience que va apprendre à ses dépens M. Frisby... dans la quatrième dimension ! Ainsi, ses boniments vont l'amener à croiser la route de deux individus énigmatiques.

Ingénus, ces derniers ignorent la signification et les propres roueries d'un mensonge. Ce qui conduit Somerset Frisby à l'intérieur d'une soucoupe volante ! Nos deux hommes étranges sont donc des extraterrestres qui ont quitté une planète exsangue et menacée d'annihilation. Qu'à cela ne tienne, les connaissances faramineuses et l'omniscience de M. Frisby devraient permettre aux aliens de sauver leur monde. C'est par un habile stratagème, pour le moins incongru (un harmonica), que Frisby va pouvoir échapper aux vils desseins de nos êtres anthropomorphiques. 
Ce bref détour par la quatrième dimension va permettre à l'épicier corpulent de regagner son office sous le regard hébété et les railleries de ses amis. Evidemment, une telle escapade n'est possible que dans la quatrième dimension... Personnellement, j'avoue avoir une affection particulière pour cet épisode fantasque qui a sans doute inspiré (en partie) le final de Mars Attacks ! (Tim Burton, 1996).

(1) Synopsis de l'épisode sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saison_3_de_La_Quatri%C3%A8me_Dimension#.C3.89pisode_30_:_Le_Menteur

 

Pour les Anges (Episode 2, saison 1)

 

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Année : 1959

 

Pour ce deuxième épisode de la saison 1, intitulé Pour les Anges, Rod Serling, à la fois le créateur et le scénariste de The Twilight Zone, s'adjoint les services et l'érudition de Robert Parrish à la réalisation. Ce cinéaste américain s'est notamment distingué avec L'Enfer des Tropiques (1957), L'Aventure du Rio Grande (1959), Casino Royale (1967) et Danger, Planète Inconnue (1969). La distribution de ce second épisode réunit Murray Hamilton, Ed Wynn, Dana Dillaway, Overholts et Merrit Bohn.
Attention, SPOILERS ! (1) Le 19 juillet 1960, Lew Bookman est un camelot-vendeur âgé de 68 ans qui réalise sans grand succès ses dernières ventes. Un homme habillé de noir (la « faucheuse »), vient l’avertir qu’il l’emmènera le soir même, à minuit. Bookman refuse de le suivre et parvient à le tromper en passant un marché de dupes avec lui. Furieuse d'avoir été jouée, la Mort provoque un accident qui blesse gravement une petite fille qui « prend la place » de Bookman.
Elle mourra à minuit, l'heure à laquelle Bookman devait initialement mourir.

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Déterminé, Bookman va tout essayer pour que la Faucheuse rate son rendez-vous. Il se lance alors dans le plus grand boniment de sa vie et parvient à faire rater son rendez-vous à la Mort (1). Après Solitude, un premier épisode pour le moins claustrophobique, Rod Serling euphémise la tonalité mortifère de la célèbre série science-fictionnelle. En l'occurrence, Pour les Anges s'ouvre de façon banale sur une scène de rue d'été. Lew Bookman, camelot-vendeur de son état, présente divers objets et vêtements de sa collection à la populace. Mais le monsieur chenu, toutefois en parfaite santé, fait surtout l'admiration des enfants. Le vieil homme s'acoquine et sympathise avec Maggie, une fillette de cinq ou six ans (tout au plus). Parallèlement, la Mort vient subrepticement s'immiscer dans le quotidien de Lew Bookman.

Contre toute attente, la Mort ne revêt pas les oripeaux d'un croquemitaine ni d'une faucheuse au physique ingrat et squelettique. En l'occurrence, la Mort s'apparente ici à un homme d'apparence normale, à la chevelure gominée et aux vêtements parfaitement apprétés. Pantois, Lew Bookman croit en une mauvaise gaudriole. Mais le vieux vendeur s'illusionne. Jamais, la Mort n'aura ressemblé d'aussi près à une sorte de ministère bureaucratique et administratif. 
Désormais, il est même possible de négocier les conditions de son décès. Mais gare à ne pas contrarier le pas empressé de la célèbre faucheuse sous peine de subir ses furibonderies ! Le cas de Lew Bookman n'est finalement qu'une croix supplémentaire dans le cahier des charges régenté par la Faucheuse.

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Certes, le vendeur replet tente bien d'esquiver une mort prochaine. La raison évoquée ? Lew Bookman désirerait jouer son dernier boniment et le consacrer au firmament. Une requête qui sera seulement entendue et possible dans la quatrième dimension... En l'état, difficile d'en dire davantage. Mais déjà, à l'époque, Rod Serling tance et admoneste une société morbide qui considère la mort comme une simple formalité bureaucratique. Heureusement, Lew Bookman n'en a cure. 
Par d'habiles stratégème, le soixantenaire égrillard va permettre à la fameuse Maggie d'échapper à un destin funeste. Le vieux camelot-vendeur peut partir en paix, évidemment doté de sa fameuse malette contenant (entre autres) des cravates et des montres défiant toute concurrence. Même la Mort se laisse appâter par le lucre et le vil marchandage. Telle est la conclusion finale de cet épisode aussi attendrissant que cynique.

 

(1) Synopsis de l'épisode sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saison_1_de_La_Quatri%C3%A8me_Dimension#.C3.89pisode_2_:_Pour_les_anges

 

Personne Inconnue (Episode 27, saison 3)

 

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Année : 1962

 

Derrière ce 27e épisode de la saison 3, intitulé Personne Inconnue, on retrouve un certain John Brahm, un cinéaste allemand qui a débuté sa carrière dans les années 1930. On lui doit notamment Jack l'Eventreur (1944), La Pièce Maudite (1947) et Le Miracle de Fatima (1952). A partir des années 1960, John Brahm se centre presque essentiellement sur les séries télévisées, entre autres Les Accusés (1961), Le Jeune Docteur Kildare (1961) et Le Virginien (1962).
Pour le scénario de Personne Inconnue, Rod Serling, le créateur de The Twilight Zone, s'associe à Charles Beaumont, un cacographe surtout spécialisé dans les récits fantastiques et de science-fiction. 
La distribution de ce nouvel épisode de La Quatrième Dimension réunit Richard Long, Frank Silvera et Edmund Glover.

Attention, SPOILERS ! (1) L'histoire commence par une journée ordinaire. David Gurney, qui a trop bu, se réveille avec la gueule de bois. En retard à son travail, Gurney réveille sa femme mais celle-ci ne le reconnaît pas et, effrayée, prétend ne l'avoir jamais vu. Gurney, pensant à une mauvaise blague, se rend à son travail, mais là encore, personne ne le connaît et il est emmené dans un centre psychiatrique. Le médecin de l'asile lui permet de passer deux coups de fils, mais ni le meilleur ami de Gurney ni sa mère ne se souviennent de lui. Gurney, fou de terreur, s'échappe du centre psychiatrique, essayant de trouver un moyen de sortir de cet horrible cauchemar. Il se rend chez le photographe où sont déposées des photos de lui avec sa femme. Mais quand le psychiatre arrive et regarde la photo, David apparaît seul sur la photo et son épouse n'est plus visible (1).

Pour ce 27e épisode de la saison 3, Rod Serling s'appuie sur une dialectique qui tend à s'intervertir. Un procédé récurrent dans l'univers de La Quatrième DimensionBien que datant de 1962, Personne Inconnue est un épisode qui reste d'une effroyable actualité, s'inscrivant dans la mouvance de ces épisodes pessimistes et à la fin éminemment cruelle. Comme si le sort devait invariablement s'acharner sur le héros principal, ici un certain David Gurney.
Cet homme marié devient non seulement un inconnu aux yeux de son épouse qui ne le reconnaît plus, mais aussi un étranger à son travail, auprès de sa famille et dans notre société contemporaine. 
Pis, son nom a même disparu des registres officiels de la mairie. David Gurney ne tarde pas à être suspecté de troubles psychiatriques et psychasthéniques auprès de ses pairs.

Au détour d'une conversation, il rencontre un vieil homme persuadé d'être William Churchill. David Gurney serait-il à son tour victime de dépersonnalisation ? Pourtant, le jeune homme tonne et s'écrie : "Je sais qui je suis...". Peine perdue. Il restera un étranger aux yeux du monde. Déjà à l'époque, Rod Serling fustige et vilipende une société moderne en déliquescence dans laquelle l'individu, à force de se fondre dans la masse, n'existe plus. Il n'est plus que l'ombre de lui-même et un être condamné à disparaître sous le poids d'une nouvelle forme de capitalisme : l'hédonisme ad nauseam.
La perte identitaire fait donc partie des nombreux maux d'une société impitoyable et totalitaire. Et c'est la douloureuse expérience que va vivre David Gurney dans la quatrième dimension. 
Evidemment, la conclusion finale viendra, derechef, étayer le propos indéfectible de Rod Serling, visiblement tourmenté par le devenir de l'homme dans une société en pleine décrépitude.

 

(1) Synopsis de l'épisode sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saison_3_de_La_Quatri%C3%A8me_Dimension#.C3.89pisode_27_:_Personne_inconnue

 

C'est Une Belle Vie (Episode 8, saison 3)

 

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Année : 1961

 

Ce huitième épisode de la saison 3, intitulé C'est Une Belle Vie, est l'adaptation d'une nouvelle éponyme de Jerome Bixby. D'ailleurs, le cacographe vient prêter main forte à Rod Serling, le créateur de The Twilight Zone, pour scénariser ce nouvel épisode. James Shaldon, inconnu au bataillon, assure la réalisation. La distribution de ce huitième épisode réunit Bill Mumy, John Larch, Cloris Leachman, Don Keefer, Jeanne Bates, Max Showalter et Alice Frost.
Attention, SPOILERS ! (1) Anthony Fremont est un garçonnet capricieux de six ans qui a un pouvoir extraordinaire : il peut faire disparaître les gens, les animaux et les objets, les envoyant « dans le champ de maïs ». Il a d'ailleurs vidé le village de ses voitures et de ses chiens. 
Par conséquent, tout le monde a peur de lui et le flatte continuellement pour ne pas le mettre en colère. Un soir, ses parents organisent une soirée télévision, dont Anthony fabrique le programme.
En colère face à cette situation tyrannique, Dan Hollis, un voisin qui fête son anniversaire, se rebelle contre l'enfant, mais les autres invités terrifiés n'osent le soutenir, et Anthony fait disparaître Dan Hollis. La peur continue de régner (1).

 

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Premier constat, C'est une belle vie débute de façon incongrue et par une présentation de Rod Serling, toujours fidèle au poste. Le célèbre démiurge de la série science-fictionnelle nous présente tout d'abord la carte des Etats-Unis. La situation est alors exposée par un Rod Serling solennel : "Un beau matin, il y a quelques temps de cela, le reste du monde a disparu". Seul le petit village de Pitsville a survécu et semble avoir été épargné par ce mystérieux phénomène.
Hélas, les habitants de Pitsville vivent dans la terreur et sont perpétuellement menacés par un "monstre". Mais ce monstre n'est pas une créature hideuse sortie tout droit d'un livre de science-fiction. Ce "monstre" n'est autre qu'un jeune gosse de six ans, Anthony Fremont, au sourire narquois et au caractère atrabilaire.

Gare à ne pas contrarier les caprices et les moindres désidératas de ce bambin au visage mutin sous peine de disparaître dans un mystérieux champ de maïs ! Voilà pour les inimitiés ! Pour Rod Serling, c'est l'occasion ou jamais de présenter une communauté isolée et claustrée dans ses propres mensonges. Pour survivre, il faut toujours arborer un sourire infatué et surtout ne pas effaroucher le jeune Anthony Fremont. Dès lors, l'épisode accumule les petites anecdotes fantastiques tout en se montrant assez élusif sur ce qui a conduit cette petite communauté à accepter le joug d'un jeune bambin de six ans.
A l'époque, Rod Serling avait-il déjà perçu la future hégémonie de l'enfant-roi dans notre société consumériste ? A moins que cet épisode ne soit une allégorie sur cette petite communauté américaine qui s'est réfugiée dans la bien-pensance et n'est donc plus capable de communiquer. En l'état, difficile de répondre tant le producteur et scénariste se montre évasif dans son propos. Certes, Rod Serling tient un vrai bon concept, mais ne parvient pas réellement à l'exploiter ni à transcender son sujet. A l'image de la conclusion finale, assez décevante par ailleurs. 
Bref, sans être foncièrement honteux, cette nouvelle histoire ne se montre guère éloquente. A réserver uniquement aux fans de La Quatrième Dimension. Que dire de plus ?

 

(1) Synopsis de l'épisode sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saison_3_de_La_Quatri%C3%A8me_Dimension#.C3.89pisode_8_:_C.27est_une_belle_vie

(Cuvée "La Quatrième Dimension" par Alice In Oliver)

 

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Commentaires
A
à Prince : Merci beaucoup pour ce résumé. Il me semble avoir déjà vu cet épisode...
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A
à prince : peux tu me rappeler en quoi consistait l'épisode intitulé arrêt à Willoughby ?
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A
à gerard : pour une fois, Borat n'y est pour rien puisque je suis l'auteur de cet article !
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P
Excellente idée que ce retour vers "La twilight Zone" ! Je me contenterai de commenter "for the angels", le seul de cette sélection que j'ai revu relativement récemment. très bonne idée visuelle de Serling que de montrer la Mort au travail sous la forme d'un comptable sans affect. Il préfigure d'ailleurs assez curieusement ses propres apparition dans l'espace diégétique, commentateur distant et détaché de la situation présentée au spectateur. Le personnage de camelot sympathique inaugure une figure qui reviendra à plusieurs reprises, comme notamment dans la même saison, "what you need". Quant à Parrish, on lui doit entre autres films que tu as cités, parmi les meilleurs épisodes, comme notamment l'excellent "arrêt à Willoughby" à la thématique pas si éloignée.
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G
Merci encore cher Borat ! Mon feuilleton de S.F preferee sur ma tv dans les annees 60 ! des episodes qui touchent souvent au film d'epouvante ! Un delice pour ceux qui adorent l'irrationel , les coups de theatre ... je me regale souvent sur le youtube de certains episodes en version francaise si possible ! Aujourd'hui je suis devenu fan d'une serie canadienne "Le Messager du Diable '( The Collector ) mais helas ! il n'ya plus de continuation ....
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