Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Cine Borat
Archives
Cine Borat
  • Sur ce blog, je vous parlerais de cinéma (plus de 2500 films cultes comme navets abominables, ainsi que son actualité), de séries, de bandes dessinés (mangas, comics ou franco-belge), de jeux vidéo et de rock!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
30 mai 2018

Le massacre de la saga Alien va t-il s'arrêter un jour ?

Le vaisseau Covenant approche d'une planète qui pourrait bien être celle des Ingénieurs...

AC

Ridley Scott est un grand réalisateur. Malgré une carrière en dents de scie, on peut dire qu'avoir des films aussi importants qu' Alien (1979), Blade Runner (1982), Legend (1985) ou Gladiator (2000) dans sa filmographie en fait un des réalisateurs les plus essentiels et innovants de notre temps. Cela n'empêche pas que certains ratages font mal. Devant dans un premier temps revenir à la franchise Alien (1979-) au début des 2000's en compagnie de James Cameron, ils ont abandonné face au projet Alien VS Predator qui avançait après des années de galère. Toutefois, des éléments présents dans le projet de Scott finiront dans le film de Paul WS Anderson (2004), avant de réapparaître dans Prometheus (Scott, 2012). Un film qui devait initialement être un dyptique réalisé par son gendre Carl Rinsch, mais la Fox n'a voulu ni de l'un, ni de l'autre (il a finalement fait 47 ronin dont la production s'est TRÈS BIEN passée). Scott a repris les rênes pour un résultat décevant.

AC 2

Un film qui rajoutait plus de questions que de réponses à la franchise et des résultats au box-office pas mal, mais pas énorme (403 millions de dollars de recettes pour 130 de budget). La production d'une suite a mis du temps à se lancer, la Fox n'y croyant pas vraiment ce qui s'est confirmé par un budget moindre (97 millions de dollars). Scott a fait pas mal de déclarations durant la production, évoquant un troisième film qui serait en fait la vraie suite de Prometheus et non Alien Covenant (2017), au point de se demander pourquoi avoir produit Covenant avant ce fameux volet potentiellement à venir. Une confusion qui a continué quand il a évoqué un film se situant après les événements Alien comme étant le potentiel troisième film. Par la même occasion, le projet de cinquième opus avec Ellen Ripley (Sigourney Weaver) réalisé par Neill Blomkamp (District 9) qui commençait à se mettre en place a été dégagé par le studio et Scott pour privilégier Covenant.

AC 3

Ambiance, ambiance qui s'est confirmé par un accueil encore plus froid que pour Prometheus et des résultats plus faibles alors que le budget était déjà moindre (240 millions de dollars de recettes). Ayant fait voeu d'abstinence durant plus d'un an, votre cher Borat a enfin vu la bête la semaine dernière. A l'heure actuelle, il ne sait toujours pas ce qui est pire : ce qu'il a entendu sur le film durant un an ou le film lui-même. Covenant se révèle encore plus gênant que Prometheus et pour cause, il continue de parler de la création du xénomorphe et même de l'univers de la franchise, mais d'une manière totalement anachronique par rapport à ce que développe la franchise depuis 1979. (attention spoilers) Covenant développe deux types de xénomorphes : ceux que l'on connaît couvés dans des oeufs avant de sortir en facehugger et ce dernier pond des oeufs à l'intérieur d'un corps ; et les blancs que l'on nomme neomorphes. 

AC_7

Tout le problème de Covenant se pose là : à force de non-dits et de sous-entendus qui ne le sont pas vraiment, il n'y a absolument rien de clair dans son développement. On assiste donc à un terraformation par David (Michael Fassbender) répendant des bocaux de fluide noir vus dans Prometheus qui s'évapore sur une planète avec forte présence ionique, qui est visiblement celles des Ingénieurs. Un fluide qui fait ensuite exploser les corps des Ingénieurs à divers endroits pour faire apparaître les neomorphes. Après tout pourquoi pas ? Sauf que même les oeufs ne viennent plus d'une Reine Alien quelconque comme c'était encore le cas dans AVP. David se retrouve donc en sorte d'apprenti-sorcier, faisant ce que son créateur (Weyland toujours incarné par Guy Pearce) n'a pas pu faire. Le problème est que David est un robot, pas une mère pondeuse et dès lors, on ne sait pas vraiment d'où viennent ces oeufs. On ne sait pas pourquoi le fluide en vient à créer une créature dans la personne qui l'ingurgite (d'autant que dans Prometheus il rendait juste difforme ou incontrôlable). 

AC 6

Ni pourquoi David est dans un corps parfait, bien que c'est un peu suggéré et surtout ce qu'il a réellement fait d'Elizabeth Shaw. Alors oui on peut le deviner par un faux-corps où l'on reconnaîtra à peine Noomi Rapace par les cheveux roux de son personnage, mais il n'y a rien de clair, preuve que le problème sur Prometheus ne venait pas du scénariste Damon Lindelof contrairement à ce qui se disait à l'époque. D'autant qu'au final, le vaisseau des Ingénieurs n'est toujours pas arrivé sur la planète LV-426. Ridley Scott cafouille, rajoute des trucs, en enlève au point de saccager la franchise qu'il a initié dans ce qui faisait sa cohérence. Que Scott veuille donner lieu à une vision différente pourquoi pas, mais encore faut-il que ce soit cohérent. Ce n'est jamais le cas. Si seulement Alien Covenant n'avait que ça comme casserole ce serait trop beau, mais il y en a tellement d'autres aussi embarassantes. Comme de faire tuer un personnage dès les premières minutes du film, faire une micro-dramaturgie dessus, le faire incarner par un acteur vedette pour même pas une minute de présence (James Franco qui a dû toucher un beau chèque)... alors qu'on ne le connaît absolument pas. 

AC 5

Comment le spectateur pourrait-il être touché par la mort d'un personnage qu'il ne connaît pas et dont en soi il se fout particulièrement, car il n'a aucune incidence sur le reste du film ? Mais Scott ne s'arrête pas là, puisque les membres du Covenant feraient passer les marines d'Aliens (James Cameron, 1986) pour des génies des temps modernes. Le cinéma ne manque pas de personnages stupides ou inconscients, mais à ce point-là ça tient presque du miracle. Prenons un exemple. Votre collègue est en train de muter après avoir respiré des particules du liquide noir qui s'est propagé sur la flore de la planète, qu'il a libéré en shootant dans une plante pour fumer une cigarette (Ridley Scott en mode prévention contre le tabagisme). Il est revenu avec une autre collègue dont il a craché du sang sur sa blouse. Aucune contamination mais vous décidez de la laisser avec en fermant la porte, quitte à la faire mourir avec lui.

AC 8

Mais revenez tout de même une fois le neomorphe sorti, le laissant en liberté dans le vaisseau avant de l'exploser en tirant au mauvais endroit. A ce moment-là ce n'est même plus de l'inconscience, mais être profondément stupide. Ne vous inquiétez pas, les autres personnages sont pareils et vont accumuler les situations involontairement drôles ou à se taper la tête contre un mur. Comme prendre une douche dans un endroit que vous ne connaissez pas et avec des bébêtes qui poussent dans les gens suite à l'inhalation de particules néfastes. Comme suivre un robot que vous ne connaissez pas, même s'il n'est pas capable de vous donner des réponses claires. Comme de continuer de piloter un module alors que votre collègue est en train d'affronter un xénomorphe sur le même véhicule, ne l'aidant absolument pas dans sa manoeuvre. Il n'y a aucun attachement pour eux tant leurs actions sont stupides et ils ne sont pas intéressants. 

AC 4

Faire de l'équipage du Covenant une flopée de couples amoureux rajoute à cela un côté larmoyant artificiel ("j'ai perdu mon binôme, je suis en pleine détresse émotionnelle"). Il n'y a pas de héros dominant, car tous les membres du Covenant sont égaux et aucun ne sort du lot. Les acteurs n'arrivent pas à sauver les meubles, faute de personnages bien construits. Scott voudrait bien faire de Katherine Waterston une sorte de Ripley, mais l'actrice se contente d'une moue tristoune durant tout le film. Si l'humanité du futur ressemble aux membres du Covenant, on peut commencer à avoir peur. La seule chose que l'on peut vraiment qualifier d'intéressante dans le film est le duel idéologique entre les robots David et Walter (Fassbender également). Deux robots physiquement identiques mais aux raisonnements différents. Un peu comme si Ash (Ian Holm) et Bishop (Lance Henriksen) s'affrontaient : le robot à la solde de son patron et celui qui est plus loyal et au service de ses camarades humains. Mais même sur cet aspect, Scott donne lieu à une finalité plus qu'évidente, amenant ainsi à un twist qu'on avait vu venir à des kilomètres. 

AC

Car oui c'est bien beau de montrer un personnage revenir à la dernière minute, mais quand vous coupez sur une action charnière où quelqu'un essaye de prendre un couteau face à l'ennemi qui a le dessus sur lui, le suspense est inexistant. Encore plus quand le jeu volontairement monolithique de Fassbender donne des indices sur le robot que l'on voit à l'écran sur les vingt dernières minutes. Sans compter la séquence délirante et longuette autour d'une flûte. Même s'ils sont bien faits, on peut regretter que les xénomorphes même bébés (en plus de prendre forme à la vitesse de l'éclair ou quand Ridley dézingue même un principe de son second long-métrage) ou les neomorphes soient uniquement en cgi. Certes ils l'étaient déjà sur Alien 3 (David Fincher, 1992) et Alien resurrection (Jean-Pierre Jeunet, 1997), mais on pouvait encore croire à des créatures organiques face aux acteurs. Le film est beau, livrant comme Prometheus de belles images et certaines scènes horrifiques fonctionnent graphiquement (notamment la scène de la douche). Mais c'est bien peu pour sauver le carnage. (fin des spoilers)

AC 9

Quand on voit comment Ridley Scott détruit ce qu'il a initié en 1979, on se dit que ce n'est pas plus mal que Blade Runner 2049 soit réalisé par Denis Villeneuve. Un naufrage d'une bêtise sans nom et bourré d'ellipses pénibles qui ne fait que confirmer que la franchise Alien aurait dû s'arrêter dans les flammes il y a 26 ans (ou devant la Tour Eiffel il y a 21 ans c'est selon). 

Publicité
Commentaires
B
Puis il fait et dit n'importe quoi, au point de comprendre pourquoi Covenant a autant de non-dits ou choses importantes non évoquées concrètement.
Répondre
A
à borat : je n'aurais jamais pensé que Ridley Scott se fourvoierait dans un épisode aussi prosaïque
Répondre
B
Oui déjà le précédent voire Resurrection étaient de trop. Mais là on touche quand même bien le fond.
Répondre
A
Sans doute le chapitre de trop pour Alien Covenant, en sachant que je ne suis pas loin de penser la même chose concernant Prometheus
Répondre
B
Et encore Mad Movies a été plutôt gentil avec Covenant comme avec Prometheus.<br /> <br /> Le type de séquences bien gênantes dont pullule le film. Vu les chiffres bien pauvres de Covenant à moins de faire le suivant pour moins cher encore, je n'y crois pas du tout. En plus je pense qu'ils attendent sur The Predator pour voir quoi faire.
Répondre
Publicité