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Cine Borat
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2 mars 2015

Tonton Robert a fumé des épinards

Le marin Popeye se rend dans un port où il rencontre la belle Olive...

Popeye (affiche)

Dans ces colonnes, nous avons souvent abordés les ratages de rois du bis (ce qui est toujours un signe d'amour de votre cher Borat), de tâcherons et autres zeddards, mais il n'est pas rare de tomber sur ceux des grands cinéastes ou tout du moins les plus réputés. L'air de rien, Robert Altman a une très grande place dans le cinéma du XXème siècle et même légèrement du XXIème avec un film comme Gosford Park (2001). Au point d'être adulé par un cinéaste comme Paul Thomas Anderson, qui sera contacté par les assureurs du réalisateur pour l'aider sur son dernier film (The last show en 2006). Au hasard, on citera des films comme MASH (1970), Buffalo Bill et les indiens (permettant un des rôles les plus émouvants de Paul Newman en 1976) ou Short cuts (1993). Pourtant et peu de gens le savent il a réalisé l'une des adaptations de bande-dessinée (et de cartoon par la même occasion) les plus improbables du cinéma avec... Popeye (1980)! Alors que Richard Fleischer s'est cassé les dents pour réaliser une adaptation du personnage créé par son père Betty Boop (projet qui ne verra jamais le jour), Altman se retrouve sur une grosse production avec deux studios (Paramount et Disney) et des décors impressionnants construits pour le film à Malte (et par ailleurs conservés par le pays).

Popeye : Photo Robert Altman, Robin Williams, Shelley Duvall

Au casting, on retrouve Robin Williams acteur à succès de la série Mork and Mindy (1978-82) et Shelley Duvall venant de subir les affres de Stanley Kubrick sur Shining (1980), pour les rôles de Popeye et Olive. Pour les muscles de Popeye, Williams se retrouve avec des prothèses de bras musclés. Autant dire que quand le flop se fera sentir, on n'entendra plus trop parler de ce film et il faudra bien quelques mauvais esprits pour l'exorciser (à l'image de Nanarland qui n'a pas été si méchant dans sa critique, même s'ils évoquent les défauts majeurs de la chose). Introuvable en VHS, invisible des échos radars en DVD (on évitera de parler de BR), quasiment jamais diffusé à la télévision, Popeye est une rareté comme on en voit peu et ce malgré les deux majors derrière. Votre cher Borat l'a néanmoins vu il y a quelques semaines sur Gulli, soit un événement à ne rater pour rien au monde au vue de la rareté de la chose. On parle bien ici d'un monumental ratage dans une carrière, du genre que l'on préfère laisser dans un placard en évitant que quelqu'un ne le fasse ressurgir (à l'image de la VHS quasiment introuvable à l'heure d'aujourd'hui en France). On se demande même par moments à quoi carburait Tonton Robert quand il a tourné la chose.

Popeye : photo Robert Altman, Robin Williams

Il n'y a qu'à voir la pieuvre du final (!) ainsi que son inévitable affrontement avec Popeye (!) semblant sortir de La fiancée du monstre d'Ed Wood (mais si, ce passage où Bela Lugosi se retrouve aux prises avec une misérable pieuvre avant de passer à des images d'archives)! Notez quand même la référence de la chose. Idem pour la scène avec Mimosa pris par son oncle car il peut deviner les paris... dans un bar à prostituées! Pour rappel, nous sommes quand même devant un film familial produit par Disney. Par ailleurs, il est bon de souligner qu'il ne s'agit pas de chevaux en chair et en os mais de chevaux de bois qui défilent inlassablement! On nage certes dans le cartoon mais là on navigue dans l'excentrisme le plus monumental. Pour forcer le trait cartoonesque, Altman utilise les techniques héritées du médium animé. Le problème étant comme toujours que ce qui marche en animation ou dessin ne l'est pas forcément avec des acteurs en décors réels. Votre interlocuteur a déjà évoqué les prothèses, mais cela passe également par les bruits (évidemment surdimensionnés dès qu'il s'agit de donner un coup ou signifier une simple parade comique) et les situations. Ainsi quand un acteur se prend un coup, il se déplacera comme dans un cartoon. Il en fait des tonnes et navigue dans tous les sens dans le bar, avant d'ouvrir les portes et ne jamais revenir!

Popeye : Photo Paul Dooley, Paul L. Smith, Robert Altman

Un cas d'école dans le cartoon, mais ce n'est pas un effet crédible dans le cinéma live action ou alors avec des effets-spéciaux
innovants. Ce que n'a pas Altman à sa disposition, se contentant à la limite d'un boxeur envoyé au tapis par Popeye arrivant en direction du spectateur. C'est peut être le seul effet de ce type à proprement dit correct du film. De plus, le film se fera ringardisé quelques années plus tard par Qui veut la peau de Roger Rabbit (Robert Zemeckis, 1988), mélangeant habilement animation cartoonesque et acteurs bien réels. Le film est également à l'image du comic-book et du cartoon: un mec avec une force surhumaine héritée d'épinards, amoureux de la filiforme Olive convoitée par le bourrin Brutus et élevant le bébé Mimosa qui a donc des dons de voyance. C'est toute l'histoire du film résumé en une phrase. Le film dure presque deux heures. On ne sait pas pourquoi une telle durée tant les enjeux sont simples et sans grand intérêt. Alors Altman fait durer des actions comme la romance entre Popeye et Olive qui prend au moins une bonne heure à elle seule (!), tout comme le climax traîne en longueur. Sans compter que le film est particulièrement ennuyeux et ne fait même pas rire. Pire encore, ça chante! Particulièrement mal en sachant que d'après Nanarland la VF est meilleure que la VO. Quant aux acteurs, c'est la foire au cabotinage et Williams n'est pas le seul à blâmer dans l'histoire, le pauvre devant marmoner un merveilleux charabia tout en fumant la pipe. Un film typé pour Terrence Hill et Bud Spencer aurait presque été plus crédible que ce mauvais film oublié de tous et à juste titre.

Popeye (photo) 

Ouh la belle pieuvre en latex!

Une rareté faisant office de merveilleux naufrage, adaptant l'improbable et se trouvant pour le moins laborieux.

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Commentaires
B
Et puis la scène de la pieuvre miam!
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T
J'ai finalement mis un peu de temps avant de lancer le film mais je l'ai vu (on peut m'applaudir vu le machin). Ah c'est vraiment mauvais, je confirme !
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B
Et c'est que le debut le reste est pire!
Répondre
B
Le carnage peut commencer!
Répondre
B
Peut être en téléchargement ...
Répondre
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