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3 août 2015

Cuvée fantastique

Les Quatre Fantastiques ou Fantastic Four font parties intégrante de ma plus tendre enfance et particulièrement dans ce qui sera mes débuts dans la lecture des comics. J'avais lu un run dans la défunte revue Marvel Legends avant de me lancer dans les intégrales des trois premières années de publications. Je ne remercierais jamais assez la plume de Stan Lee et le crayon de Jack Kirby pour cela. Mais tout cela c'était avant les films de Tim Story. Même si les personnages me sont toujours sympathiques (la Chose évidemment, personnage en or pour la Marvel et évoquant sans cesse la différence et la castagne), les FF ont perdu de leur prestige au fil des années au point que la Marvel a supprimé définitivement la publication. Peut être pas un mal même si l'on parle de héros historiques (ceux qui ont relancé Marvel dans les années 60 et cela avant les Hulk et autres Spider-man), car depuis quelques années et en dehors du passage magistral de Civil War (Red Richards qui voit éclater sa famille, la Chose qui s'exile ne voulant pas prendre part au conflit) ou certains passages de Ultimate Fantastic Four qui avait fermé ses portes bien avant (ah le passage avec la dimension zombie ou quand Magneto est l'un des derniers héros/méchants encore non-zombifiés ou le gore était roi), les différentes séries tournaient en rond. A l'heure où les héros de l'Empire State Building reviennent au cinéma, la Cave de Borat revient sur trois adaptations loin d'être tristes dans le mauvais goût!

  • The Fantastic Four (1994): Jamais sorti mais vu par tous

On pense souvent que les Fantastic Four n'ont fait leur entrée au cinéma qu'en 2005; mais que nenni. Après une première série animée signée Hanna Barbera (on a connu moins classe); puis une autre par New World Picture (la même que pour les séries X Men et Spider-man des 90's); une adaptation est prévue par Bernd Eichinger, raflant les droits pour 250 000 $. A cette époque, la Marvel n'a pas la main mise sur le cinéma qu'elle a actuellement au contraire de DC et on ne parlait même pas de coproduction (ce qui changera dès l'arrivée d'Avi Arad et le film Blade de Stephen Norrington). Preuve en est le mémorable Howard the duck de Willard Huyck (1986), première production cinématographique produite par un George Lucas qui l'a bien senti passé et le Punisher de Mark Goldblatt avec Dolph Lundgren (1989). Le producteur Menahem Golan est lui aussi dans la course avec son Spider-man, annonçant le bordel juridique dont le projet de James Cameron sera victime. Sans compter Captain America qu'il fait emballer en quatrième vitesse avec un budget yoyo par Albert Pyun. Eichinger a beau arrivé à une période chaste (Warner va produire Batman de Tim Burton), il ne fait rien des droits et en 1992, il doit se rendre à l'évidence: s'il ne produit pas de film, il perdra les droits.

Une photo promotionelle que vous avez déjà dû voir plus d'une fois.

Il a alors une idée de génie: produire un film qu'il ne sortira jamais, permettant de garder les droits même s'il ne sort pas. Une affaire ajuteuse auxquelle se rajoute l'impayable Roger Corman à la production. Quitte à faire dans le fauché, autant prendre un expert à l'image de Tonton Roger. 1 million de dollars sont débloqués mais évidemment insuffisants au regard des dinosaures emballés par Steven Spielberg pour environ 60 millions! Impossible de pouvoir signer un film visuellement décent avec des personnages dont l'un est élastique et un autre en flamme. Néanmoins, malgré le budget, le réalisateur Oley Sassone (clippeur et réalisateur pour Tonton Roger) se prend d'une grande passion et se montre fan des comics, en donnant même à son équipe technique pour leur montrer ce qu'il veut faire. "Nous n'avions pas d'argent, mais nous avions les idées, l'énergie, la naïveté" * Mais le réalisateur comme son équipe ne savent pas le plan d'Eichinger et le découvriront seulement dix-huit jours de tournage plus tard. Sassone décide alors de travailler clandestinement: "Le superviseur de la post-production chez Corman nous aidait en faisant sortir les négatifs en douce (...) J'ai dû tourner des scènes supplémentaires à la volée, comme lorsque Ben Grimm s'enfuit dans les rues de New York" *

"Les compositeurs David et Eric Wurst ont sorti de l'argent de leur poche, plusieurs milliers de dollars, pour enregister la musique (...) avec un orchestre de quarante-huit musiciens. Le tout en une nuit, dans le sous-sol de Capitol Records." * Corman envisage même de sortir le film après l'avoir vu (bande-annonce diffusée dans des cinémas, affiche et avant-première prévue) avant que Constantin Film ne stoppe tout et Corman de dire qu'il a accepté un million pour ne pas le sortir (business is business). L'histoire aurait pu s'arrêter là sans l'obstination du réalisateur. Avi Arad aurait payé pour que les copies disparaissent, mais Eichinger a toujours les droits et son nom sera à la production du film de 2005 produit par la Fox. Au final, Eichinger a tout gagné mais Sassone n'a pas dit son dernier mot: "Je n'ai pas pu prendre les négatifs pour en faire une sortie de qualité, tout était confisqué. Heureusement, un producteur de chez Corman a réussi à faire une copie qu'il m'a donnée sous le manteau. Ce n'était pas un bon transfert, les contrastes et les couleurs bavaient. Mais j'ai pu en tirer une VHS dans un studio de post-production, et l'un des employés en a fait une version pirate. C'est cette version qui est partout sur le web, Youtube et en Torrent." * C'est cette version que votre cher Borat a vu sur le tube et une belle curiosité si l'en est.

the-fantastic-four-94-human-torch-o

Un bel exemple de ce qu'est la Torche dans le film d'Oley Sassone.

Pour se dire, le film d'Oley Sassone n'est pas bon et souffre de beaucoup de défauts. Mais à la différence des deux suivants, il a une vraie sensibilité (on voit que Sassone et son équipe ont voulu bien faire et cela se confirme dans la volonté de finir le film par leurs propres moyens) et surtout il est fidèle aux comics. Soit un aspect primordial quand on voit ses homologues friqués, mais aussi certains canons de l'époque (Punisher le cul entre deux chaises les trois quarts du temps), le film reprend donc les grandes lignes des comics Marvel. Red Richards est un scientifique en couple avec Sue Storm et les quatre protagonistes partent pour une expédition spatiale qui tourne mal. On voit alors les quatre personnages changer à vue d'oeil. Si pour Sue il n'est pas difficile de ne pas la montrer, pour les autres c'est bien plus dur. La Chose a un visuel franchement correct au vue des difficultés budgétaires et savant mélange d'animatronique et de caoutchouc. De plus, le personnage garde son intégrité, le réalisateur ayant pour inspiration John Merrick aka "Elephant Man". Pas étonnant que le personnage soit le mieux traité du film passant de freak fuyant les regards à fier de l'être de façon héroïque. Mr Fantastic et la Torche n'ont pas forcément la même chance.

Entre les bras mécaniques (le plus énorme et surtout nanar restant ce plan final avec ce bras qui fait "au revoir" par le toit ouvrant!) et les tests d'animation évidemment foirés (on dirait de mauvais gifs animés et ce ne sont pas les années qui ont changé cela); entre Alex Hyde White qui fait la gueule durant tout le film et Jay Underwood qui cabotine comme pas possible; on n'est vraiment pas aidé. En sachant que Hyde White est vieilli pour passer du flashback au récit au présent alors que Sue Storm est jouée par deux actrices, la plus jeune étant Mercedes McNab que les fans de Buffy doivent bien connaître (la mythique Harmony!). Quant aux méchants, Fatalis est bien à la tête de la Latvérie (la seule adaptation jusqu'à maintenant et pas prêt de s'arrêter avec le reboot vraisemblablement) et Joseph Culp de cabotiner aussi à base de rires bien lourds (le costume est fidèle bien qu'un brin risible) et le Bijoutier (!) est une révision de l'Homme-Taupe avec sa base sous terre plutôt sympathique. Finalement là où le film pèche c'est avant tout par ses effets-spéciaux et ses acteurs, rendant le film terriblement nanardesque et laid. Et là ce n'est pas qu'une question de copie pirate ou quoi que ce soit. Mais on ressent une sincérité et fidélité indéniable aux comics qu'il adapte. Au moins, Sassone a réussi son "adaptation" et surtout avec les moyens ridicules qu'on lui a donné. Au lieu de faire la fine bouche, Bernt Eichinger aurait mieux fait de mettre de l'argent ailleurs que dans ses poches.

  • Fantastic Four (2005): Le film officiel qui aurait mieux fait de ne pas voir le jour

Les 4 Fantastiques : affiche

Il s'en est passé du temps depuis 1994... Avi Arad a redressé les finances de Marvel après une faillite colossale et a commence à se lancer dans des ventes de droits où Marvel coproduirait les films. Si Blade de Stephen Norrington (1998) marque le coup avec New Line, ce sont surtout X Men de Bryan Singer (pour la Fox, 2000) et Spider-man de Sam Raimi (pour Sony, 2002) qui rendent possible une nouvelle adaptation des Fantastic Four. Avec les effets-spéciaux développés depuis ces films et encore plus avant avec des films révolutionnaires comme Terminator 2 de James Cameron (1991) et Jurassic Park de Spielby (1993), la Fox peut se permettre beaucoup de choses et lance une adaptation avec Eichinger à la production mais aussi Chris Columbus (qui fut pressenti durant longtemps pour mettre en scène Namor aka the Submariner, ennemi comme camarade des Fantastic Four, qui ne se fera jamais). Peyton Reed a évoqué récemment la vision qu'il aurait eu ayant été pressenti à l'époque et aussi les conditions de l'époque: "(la Fox voulait) que le film sonne beaucoup plus jeune que je ne le souhaitais. J'ai toujours trouvé qu'ils traitaient ces personnages comme des personnages de seconde zone. Je n'ai jamais senti qu'ils comprenaient leur vraie profondeur. (...) Avec  Avengers, Joss Whedon a fait beaucoup de choses que j'aurais aimé faire avec Fantastic Four. Les batailles massives dans les rues de Manhattan par exemple." **

Les 4 Fantastiques : Photo Chris Evans, Tim Story

ça chauffe Marcel!

De plus, rappelons qu'à cette époque la Fox fut dirigée par Thomas Rothman qui n'a jamais caché qu'il détestait les films de super-héros et a fait en sorte de le faire comprendre plus d'une fois. En cause, l'adaptation parasitée de l'intérieur de La ligue des gentlemen extraordinaires (il a dégoûté le réalisateur Stephen Norrington, notamment en le virant du montage); et le départ prématuré de Bryan Singer de la saga X Men (pour ensuite le faire revenir pour le pilote d'House produit par la Fox) et tout le désastre orchestré par des yes men jusqu'à First Class. Le même producteur qui est désormais à la tête de Sony Pictures (message de la redaction: ayez peur, ayez très peur...). L'ambiance décrite par Reed ne paraît donc pas étonnante, preuve d'une direction à côté de la plaque. La Fox promeut à la place Tim Story, réalisateur à l'origine du remake foireux de Taxi déjà produit par le studio. Ce choix n'est pas étonnant quand on voit le film: clairement orienté vers la comédie familiale, Fantastic Four n'a de super-héroïque que les pouvoirs de ses personnages. Red Richards va chercher du papier toilette d'une pièce à l'autre avec son bras élastique. Sue Storm devient invisible devant un parterre de gens et si possible complètement nue (bah oui sinon on voit les sous-vêtements...), permettant de voir le temps de quelques secondes les ravissantes courbes de Jessica Alba. Quant à la Torche, il fait le con à la montagne comme dans un concours de motocross sponsorisé XBox (tu le sens le bon placement de produit?!).

Les 4 Fantastiques : Photo Tim Story

Red et Sue se rabibochent, Ben assume son handicap (après un passage à vide où l'alcool est rayé de la carte par un éclatement de verre, comme cela on ne montre pas le mauvais exemple aux enfants!) avec l'amour d'Alicia, Johnny devient un peu moins stupide et Doom étant déjà un con et un salaud, il reste un con et un salaud. Le tout sans violence ou si peu (deux morts si possible pas trop dans le champ), ni réel propos. L'absence de propos pose problème à une époque où même le Hulk d'Ang Lee (2003) cherchait à insuffler une psychologie à son héros et que la même année à un mois d'intervalle Batman Begins de Christopher Nolan faisait renaître le Cape Crusader dans un univers violent et réaliste. Rien à voir ici où tout est traîté de manière enfantine avec musique pétaradante de John Ottman si possible. Quant à la fidélité, elle laisse clairement à désirer. Comme dit plus haut, Sue et Red ne sont plus ensemble au début du film; Doom est ici scientifique et en couple avec Sue et Ben et Johnny comblent les trous en pilotes d'une expédition spatiale. S'en suit après une ellipse beaucoup trop directe (choc puis hôpital sans savoir comment les cocos sont revenus après la frappe cosmique) la découverte des pouvoirs qui dure les trois quarts du film (et il dure 1h43 générique compris) et un combat final avec Fatalis évidemment méchant, car ses pouvoirs le défigure.

Les 4 Fantastiques : Photo Julian McMahon, Tim Story

Voilà la naissance d'un des plus grands méchants de la Marvel: un scientifique ruiné et défiguré. Pas de scène de Latvérie non plus. Pour ce qui est des acteurs, ils semblent tous sortir d'un magazine de mode type Cosmopolitan. Ioan Gruffudd est le sympathique trentenaire au physique de scientifique du dimanche. Jessica Alba a avant tout été castée pour son joli minois, la scène du pont en est la preuve la plus formelle. Michael Chicklis était hype à cause de la série The Shield et changeait totalement de registre; pareil pour Julian McMahon avec Nip/Tuck et encore avant Profiler. Quant à Chris Evans, c'était son premier rôle d'envergure depuis Sex Academy (2002)! On était encore loin de Captain America et comme nous, l'acteur aimerait bien oublier cette époque. Si le film a un beau budget, les effets-spéciaux ne sont pas toujours à la hauteur. Preuve en est l'exposition cosmique d'une rare laideur ou le final avec Doom qui n'a rien d'exceptionnel. Fantastic Four sera pourtant un gros succès à sa sortie mais le public veut déjà l'oublier. La machine hollywoodienne étant ce qu'elle est, une suite est d'ores et déjà annoncée...

  • Fantastic Four: Rise of the Silver Surfer (2007): Le surfer d'argent dans un nuage de poussières

Les 4 Fantastiques et le Surfer d'Argent : Affiche Chris Evans, Doug Jones, Ioan Gruffudd, Jessica Alba, Michael Chiklis

Deux ans après le succès du premier film officiel, la Fox reprend la même équipe pour un nouvel opus dit "plus sérieux" dixit la production. Avec un ajout de taille que l'on retrouve dès le titre: le Silver Surfer ou Surfer d'argent chez nous amateurs de Strange et Nova (les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, en dehors des collectionneurs mais les nostalgiques savent de quoi je parle). Un super-héros étrange car extraterrestre et entièrement argenté né dans les pages de Fantastic Four par Stan Lee et Jack Kirby. Tout comme le mangeur de monde Galactus. Cet élément quant à la publication est depuis au centre d'un gros problème de droits depuis l'achat des droits des Fantastic Four par la Fox. Si elle aborde les FF, l'univers du Surfer est aussi compris dedans. On ne sait par quel miracle Marvel s'en est sorti pour préserver Black Panther de cela (le personnage est aussi né dans les pages de Fantastic Four), mais elle a eu du bol. La Fox et la Marvel ne sont déjà pas en bons termes (déjà que le retour de Daredevil à la Marvel a montré l'incapacité de la Fox a proposé un reboot), ce ne sont pas ce genre de manigances qui vont arranger les choses. Preuve en est les 1001 projets liés aux X Men (outre Apocalypse en mai prochain, on parle de quatre projets de spin-off dont Deadpool qui débarquera trois mois avant) mais aussi le reboot... des Fantastic Four. Qui comprend donc le Silver Surfer, Galactus ou Namor. D'autant plus sinistre que la Fox n'a absolument rien fait de ces personnages forts et incontournables du bestiaire marvellesque. Et ce n'est pas ce Rise of the Silver Surfer qui va changer grand chose. Le Silver Surfer reste tout de même un bon point, le seul véritable de cette entreprise.

Les 4 Fantastiques et le Surfer d'Argent : Photo Tim Story

Le personnage a deux interprètes: physique avec Doug Jones le caméléon de Guillermo del Toro (Abe Sapiens pour ceux qui ne voient toujours pas) en performance-capture; et vocal avec Laurence Fishburne même si le personnage dit finalement peu de répliques. Visuellement, le Surfer est superbe probablement le meilleur effet-spécial d'un film qui n'a rien du tout de révolutionnaire du point de vue visuel. Une merveilleuse extension du T-1000 que le pauvret modèle de Terminator Genisys d'Alan Taylor (2015). Le personnage est montré dignement mais apparaît comme un cheveu sur la soupe en plein mariage de Sue Storm et Red Richards. On ne sait pas pourquoi il est là et on apprendra bien après que dès qu'il arrive, un lieu perd de ses ressources. Mais comme il est le méchant puis second-rôle dans un film préférant faire des gags avec ses héros, on ne saura que bien plus tard entre deux scènes d'America Fuck Yeah (ce moment terrible du cinéma américain où les GI Joe font les "gendarmes du monde") les motivations du Surfer. Mais encore une fois, le tout est expédié pour laisser la place aux conneries des Fantastic Four et l'armée américaine. Le Surfer agit sous la contrainte de Galactus un personnage mythique qui mange littéralement des mondes et se fait une joie de manger la Terre. Manque de bol pour le spectateur, Galactus est montré horriblement à l'image de ce que fera le même studio avec Deadpool dans X Men Origins: Wolverine de Gavin Hood (2009).

Soit un beau fuck quand vous passez de ça...

 

A ça.

Le genre d'affront qui fait sérieusement mal. Même si c'est un personnage difficile à réaliser, il est tout de même plus logique, même en 2007 et avec un beau budget de 120 millions de $, de faire un personnage massif comme ce qui sera fait plus tard avec Thanos dans le Marvel Cinematic Universe. Pendant ce temps, Tim Story ne prend toujours pas au sérieux ses personnages et c'est bien tragique à voir. Sue Storm ou plutôt Jessica Alba (en plus d'avoir une horrible perruque blonde et d'affreuses lentilles bleues alors que ce n'était pas le cas sur le film original) est terriblement transparente et ne sert que de pendant sentimental pour faire avouer le Surfer. C'est connu, on se confesse toujours plus à une femme. La Chose s'avère bien plus gamin qu'avant, jouant même les joyeux drilles en touchant un Johnny Storm génétiquement modifié (il faut voir Michael Chicklis en faire des caisses en jouant du briquet humain). Johnny Storm change un petit peu, semblant prendre un peu plus de responsabilités dans ses actions superhéroïques. C'est d'ailleurs lui qui est le plus présernt dans l'action durant le film et notamment le final. Mr Fantastic est peut être le pire encore, Tim Story ne savant quoi faire du héros coincé mais se dévergondant dans l'action.

Les 4 Fantastiques et le Surfer d'Argent : Photo Chris Evans, Michael Chiklis, Tim Story

No comment.

On aura vu des choses horribles dans les adaptations de comics Marvel (Spidey devant le drapeau américain géant, Iron Man pissant dans son armure, Thor faisant la bringue, Bullseye, Deadpool...), mais alors la scène de la boîte de nuit... Enterrement de vie de garçon de Red Richards. Filles. Scientifique bourré ou pas loin. Elastique. Joue de ses pouvoirs avec deux filles. Alors que le Surfer bénéficie d'effets-spéciaux superbes, ce passage est catastrophique visuellement et scénaristiquement (si on peut encore en parler en ces termes) et ferait même honte au film de Sassone! Et évidemment comme il ne semble pas y avoir de trame solide (tout repose sur le Silver Surfer) et que les scénaristes semblent avoir été absents (dont Mark Frost, le créateur de Twin Peaks... Ce n'est pas beau les passages à vide...), on ressort Doom comme un cheveu sur la soupe aussi. Surtout en nous l'annonçant comme gentil (il n'y a qu'une gueule de porte-bonheur comme Andre Braugher pour le croire) alors que l'on sait pertinemment que c'est un salaud! Le méchant n'est plus le Surfer mais Doom (qui a retrouvé la face par la même occasion) et autant dire que ce retournement de situation confirme le reste.

Aucun traitement des personnages, tentative d'humour complètement ratée, aucune trame narrative potable... La vision de Tim Story relève du néant et fait sérieusement tâche. Si le film fut encore un succès, Rise of the Silver Surfer se fait tellement dégommé que la Fox ne fait même pas d'annonce de suite. Jessica Alba prétextera que la Grêve des scénaristes a fait poireauté le projet de suite mais rien ne s'est fait après non plus, la Fox ayant privilégié très rapidement un reboot. Avant d'être engagé pour Captain America: The first Avenger de Joe Johnston (2011), Chris Evans faisait déjà comprendre que c'était mort pour un troisième opus (et surtout pour faire quoi?): "ça ramasse beaucoup d'argent, d'accord. C'est une sacrée vache à lait. Mais si vous voulez mon avis; le chapitre est clos" 3. Il ironisait même à l'époque sur un possible caméo dans Avengers ("Si on me demandait de venir pointer ma torche dans un film Marvel, même en caméo, je ne dirais pas non!" 3). Depuis ce fut le plus gagnant dans l'affaire. Michael Chicklis a accumulé les séries qui n'ont pas dépassé la première saison; Jessica Alba a surtout touché le jackpot en devenant chef d'entreprise bio; et Ioan Gruffudd a failli revenir avec la série Forever mais la série a été classé sans suite. Quant à Tim Story, il continue les comédies de seconde zone.

Les 4 Fantastiques et le Surfer d'Argent : Photo Julian McMahon, Michael Chiklis, Tim Story

Pour conclure sur ce film, je vais encore faire appel à Chris Evans. Lors de la promotion d'Avengers de Joss Whedon (2012), Chris Evans est avec Chris Hemsworth pour un quizz Marvel. La journaliste demande à un moment (à 1 minute 28) quel est le méchant de Fantastic Four 2. L'acteur répond tout de suite le Surfer d'argent avant de se rétracter avant de dire un truc venu du ciel nommé Galactica; avant que Chris Hemsworth ne lui demande hilare s'il a bien joué dans le film devant un Chris Evans à moitié rigolard à moitié gêné. Tout est dit. Allez à la semaine prochaine!

 


* Propos issus de Popcorn numéro 16 (juillet-août 2015).

** Propos issus de www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18644462.html

3 Propos issus de Climax Redux n°3 (mars-avril 2009).

 

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Commentaires
B
Il y en a certains que j'attends pour les années à venir. Mais là c'est juste pas possible. J'y reviendrais demain mais c'est un film tellement mal construit.
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A
de toute façon, avec cette overdose de super héros, au bout d'un moment, j'ai envie de dire que le tour est fait, la messe est dite.
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B
C'est quand même consternant de voir qu'ils n'apprenent pas de leurs erreurs. Si tout va bien je publie pour demain matin. Je suis en train de l'écrire (j'en suis déjà à six paragraphes cela risque d'être un peu long mais complet et en plus je ne trouve pas que je spoile étrangement) et je suis saignant.
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A
quand je disais que le cinéma ne réussissait pas aux 4 fantastiques...
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B
Un conseil: n'allez pas voir le reboot. Encore un beau naufrage. On devrait en reparler dans la semaine.
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