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Cine Borat
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1 août 2018

Un incroyable retour

Suite à la requête d'un homme d'affaires, Helen Parr redevient Elastigirl et se retrouve à affronter un certain Hypnotiseur. Pendant ce temps, Bob essaye tant bien que mal de s'occuper des tâches ménagères comme de l'éducation de ses enfants...

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Alors qu'il s'apprêtait à assister au flop commercial de Tomorrowland (2015), Brad Bird annonçait une suite à ses Indestructibles (2004). Une suite que l'on n'attendait plus vraiment, car le temps passe et la seule suite qu'a signé le réalisateur (malgré l'insistance de beaucoup de personnes pour qu'il réalise un Star Wars) est le quatrième Mission Impossible (2011). Alors qu'on aurait pu penser que le réalisateur jouerait sur les quatorze ans qui séparent les deux films (comme cela avait été le cas avec Toy Story 2 et 3), Bird a finalement opté pour la même option qu'avait entrepris Andrew Stanton avec Le monde de Dory (2016) : faire une suite directe en partant de la fin du premier film. Avec un postulat de ce type, Bird ne voulait pas s'embêter à faire grandir les personnages, notamment Jack Jack le petit dernier aux multiples pouvoirs exploités seulement en fin de film ou dans le court-métrage Baby sitting Jack Jack (Bird, 2004).

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C'est peut-être sous cet angle précis que l'option "suite directe" prend tout son sens. En décidant de s'intéresser sur un élément inexploité à sa juste valeur, Bird peut créer la surprise et livrer une série de gags désopilants à l'image de ce combat digne d'un cartoon de Chuck Jones ou Tex Avery entre le bébé et... un raton-laveur ! Mais le réalisateur va plus loin en échangeant les rôles de Bob et Helen. Bob reste à la maison pour s'occuper des enfants et Helen redevient Elastigirl la super-héroïne au corps élastique aux yeux du monde. A l'heure des Metoo et autres mouvements féministes qui explosent par divers scandales sexuels (y compris dans les hautes sphères de Pixar), le réalisateur embrasse la thématique en montrant un Bob particulièrement macho à un point si ironique que cela en devient hilarant.

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Mis sur la touche d'une certaine manière, il découvre ce que sa femme a pu faire pendant des années et à quel point cela peut être plus dur que de faire des crédits d'assurance toute la journée. Mieux encore, le personnage peut alors s'intéresser davantage à ses enfants, là où dans le premier film il avait tendance à avoir la tête ailleurs (notamment en rêvant de redevenir un super-héros). Ici, il épouse pleinement son statut de père, quitte à être maladroit, mais essaye toujours de bien faire. Là où ses relations avec Flèche ne changent pas vraiment (voir ses réactions optimistes dans le premier film pour s'en convaincre), celles avec Jack Jack et Violette sont clairement différentes. Le premier car c'est un bébé qui ne contrôle rien et dont ses parents apprennent les pouvoirs par hasard. La seconde parce qu'elle est la plus âgée, mais également une jeune fille plus timide, moins sûre d'elle et en soi amoureuse.

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Au final, le séjour à la maison de Bob le fait clairement évoluer dans le bon sens et confirme toujours qu'une des thématiques fortes du premier film était de montrer une famille unie dans l'adversité. Le super ne vient qu'après. Et le super justement dans tous cela ? Le réalisateur continue à questionner la place du Super-héros dans la société. L'affrontement avec Syndrome aurait pu changer les choses, mais finalement pas tellement car les médias comme les politiques ne voient que la destruction de biens. Dès lors, le Super-héros reste dans un sens nocif pour la société, prenant le contre-pied de pas mal de films de super-héros ou plus généralement de blockbusters hollywoodiens amateurs de destruction porn. Les dégâts ont ici des conséquences (au même titre que dans Batman V Superman) et les Parr comme leur ami Frozone vont devoir faire leur boulot autrement, quitte à passer par un magnat fan des super-héros.

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Le but de cet homme est de rendre les super-héros plus médiatisés en les équipant de diverses caméras, histoire qu'il ne puisse plus avoir qu'une certaine vision des faits. Bird interroge alors sur l'envers du décor, les faits super-héroïques devenant ainsi des objets de communication et le but inévitable est de faire passer une loi permettant à nouveau aux super-héros d'agir en toute légalité. On voit donc les bons et les mauvais côtés d'un retour des super-héros dans la vie publique, à l'heure où on nous précise que la section du gouvernement qui s'occupait encore d'eux ferme ses portes. L'ennemi de ce film commet la même erreur que Syndrome. En ne prenant pas en compte le fait que les Parr forment une famille soudée, il n'envisage pas une seconde que son plan peut être déjoué par un autre membre de la famille, sous prétexte que certains sont plus jeunes.

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Même sans certains membres, la famille est assez forte pour affronter un ennemi commun. Sans compter que le magnat a d'autres super-héros dans sa main : une qui fait des passages interdimensionnels (à l'image de Blink dans les X Men), un qui rétrécie des éléments, un autre crache des matières visqueuses (comme le Crapaud) ou encore un homme-oiseau. Ce qui permet de varier les plaisirs, d'autant plus que le réalisateur opte pour un grand nombre de scènes spectaculaires aussi voire plus folles que pas mal de films de super-héros actuels. A l'image de la scène d'ouverture ou de l'assaut dans la maison Paar, réservant son lot de moments grandioses (comme Flèche qui passe d'un passage interdimensionnel à l'autre à une vitesse folle). Bird fait le show autant qu'il alimente la réflexion, signant une suite dont il est un peu tôt pour dire qu'elle est supérieure à son aîné, mais clairement équivalente en terme de divertissement et de film de super-héros.

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Si en VO, il n'y a pas eu de grands changements (Craig T Nelson, Holly Hunter, Sam Jackson, Sarah Vowell et Bird lui-même reprennent du service, rejoint par Huck Miller), on ne peut pas en dire autant de la VF. Marc Alfos n'étant malheureusement plus de ce monde, il fallait bien que Mr Indestructible bénéficie d'une nouvelle voix. Dans les bandes-annonces, Disney avait eu la bonne idée de prendre Emmanuel Jacomy, doubleur s'étant occupé du doublage de Russell Crowe comme Alfos en son temps et ayant une voix porteuse. Sauf qu'il en est autrement du film, puisqu'ils ont choisi un acteur plus "bankable" soit Gérard Lanvin. Qui n'a absolument pas le même timbre de voix, entraînant ainsi une erreur de casting total (au moins Gilles Lellouche avait une voix pas si éloignée de celle de feu Michel Fortin sur les Cars). Plus amusant encore, Lorie a été remplacé par Louane surement par souci de popularité dans le rôle de Violet.

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Les problèmes sont au milieu.

Ce qui n'empêchait pas la première de doubler la Fée Clochette pour Disney depuis plusieurs années. Sauf que ce serait moins drôle si les directeurs du doublage ne lui avaient pas demandé de faire exactement les mêmes intonations que la chanteuse de Près de moi en 2004, rendant le remplacement d'autant plus ridicule. En dehors de ces deux énormes erreurs de casting, le doublage est tout ce qu'il y a d'excellent. La palme revient bien évidemment à Amanda Lear reprenant son rôle initial. Edna Mode apparaît comme dans le premier assez peu, mais quand elle est là c'est toujours l'occasion de bien rigoler. Bird s'amuse d'ailleurs d'un côté maternel aussi improbable que jubilatoire, comme de sa frustration d'avoir été mise elle aussi sur la touche (le nouveau costume d'Helen ne vient pas de chez elle, mais du magnat). 

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Une suite inventive et folle, où Brad Bird continue d'explorer le monde des super-héros et la famille avec saveur.

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Commentaires
B
Vu que l'on parle d'une suite directe, je te conseille en effet de plutôt revoir le premier avant celui-là. En sachant que vu son succès, il va encore rester dans quelques salles durant quelques semaines.
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M
Même si cela fait un moment que je ne l'ai pas revu, je garde un souvenir assez agréable du premier volet que je reverrais d'ailleurs avec plaisir. Une fois que cela sera fait, j'en profiterais pour découvrir cette suite qui me fait de l'oeil surtout que sans crier au génie, j'en entends globalement de bonnes choses ;-)
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B
Comme écrit dans la critique, je trouve qu'au contraire le film a beaucoup à dire sur les films de super-héros actuels. Notamment en montrant que les dégâts qu'ils font sont péjoratifs pour la société et également pour leur image. Un truc à peine évoqué chez Marvel pour faire dans le protectionnisme de masse. En revanche, BVS que tu n'apprécie pas en avait parlé également. Cela permet également de contredire toute cette ère de destruction porn qui devient un brin risible à force. Sans compter tout l'aspect autour de l'émancipation d'Elastigirl. <br /> <br /> Pour rappel, Les Indestructibles débarquait aussi après la guerre si je me fis à ce que tu dis. Depuis Superman, on a vu les Batman de Burton et Schumacher, les quatre Superman, les deux premiers Spiderman, les deux premiers X Men, Hellboy, Howard the duck, les deux premiers Punisher, Hulk, Daredevil, Barb Wire, The shadow, Rocketeer, les The Crow, Le fantôme du Bengale, Fantastic four, la trilogie des Tortues ninja et même La ligue des gentlemen extraordinaires. Donc non je ne pense pas que c'était un vent de fraîcheur, mais que le film était purement dans la mouvance de ce qui se faisait au contraire déjà à l'époque. Et Les Indestructibles 2 fait exactement la même chose.
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A
Une suite décevante pour moi. Les responsables reprennent les choses comme si on était toujours en 2004, sauf que, depuis, sont arrivé des tonnes de films de super héros made in marvel ou dc, face auquel Les Indestructibles 2 font pâle figure. Le premier avait une fraicheur que la suite n'a plus du tout. Et ce gag pas drôle avec le raton laveur, même la série Zig Et Sharko est plus amusante. Par contre, je te rejoins sur le doublage, Gerard Lanvin et Louane ne sont clairement pas à la hauteur.
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