Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Cine Borat
Archives
Cine Borat
  • Sur ce blog, je vous parlerais de cinéma (plus de 2500 films cultes comme navets abominables, ainsi que son actualité), de séries, de bandes dessinés (mangas, comics ou franco-belge), de jeux vidéo et de rock!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
22 mai 2020

Made in France #15

"Le cinéma français c'est de la merde !", "Les français ne se donnent jamais les moyens de leurs ambitions"... Vous en avez marre d'entendre systématiquement les mêmes reproches envers le cinéma français ? Alors cette rubrique est faites pour vous. Les films français de qualité ne manquent pas, qu'ils soient des 50's ou de 2010's. L'occasion d'évoquer des films français ou réalisés par des français que j'aime à divers degrés ou même quelques curiosités qui mériteraient un peu plus de visibilité. En ces temps de déconfinement, voici trois films à (re) découvrir ! 

  • Notre Dame de Paris (Jean Delannoy, 1956)

Notre dame 2

Victor Hugo est un des plus grands auteurs de son temps, que ce soit par ses poèmes ou ses romans. Parmi eux, il y a Les Misérables (1862), L'homme qui rit (1869) et bien évidemment Notre Dame de Paris (1831). Soit une histoire d'amour et de désir où un bossu sonneur de cloche, un archidiaque et un capitaine de la garde tombent amoureux de la même personne : la belle bohémienne Esmeralda. Le tout durant l'an 1482. Depuis le début du siècle dernier avec La Esmeralda (Alice Guy, 1905), le roman de Victor Hugo n'a jamais cessé d'inspirer le cinéma, que ce soit les studios Disney avec Le Bossu de Notre Dame (Wise, Trousdale, 1996) ou Jean Delannoy. Aux côtés de ce dernier, on retrouve les scénaristes Jean Aurenche (collaborateur de Bertrand Tavernier et de Claude Autant Lara) et Jacques Prévert.

Notre dame

Notre Dame de Paris est une adaptation plus proche du roman d'Hugo, ce qui n'est pas pour déplaire. Les fans du film Disney risquent donc d'avoir de belles surprises s'ils ne connaissent pas le roman de base. Ainsi, la fin est plus ou moins la même que celle du roman et est parfaitement tragique. Malgré des problèmes avec les USA à cause du Code Hays, Delannoy a gardé Frollo (incarné par Alain Cuny) en homme d'Église, statut évoqué par Prévert par petites touches pour éviter la censure. A cela notons un Quasimodo plus humain et moins difforme incarné par un excellent Anthony Quinn face à l'endiablée Gina Lollobrigida. Notons que cette adaptation a aussi un statut particulier, puisqu'elle est la première réalisée en couleurs. Une audace de plus pour cette adaptation ambitieuse et bien menée. 

  • La classe américaine (Hazanavicius, Mezerette, 1993)

Michel Hazanavicius a débuté avec les Nuls et inutile de dire que son humour s'en ressent parfois, notamment pour ce qui est du pastiche d’œuvres connues. Son travail avec feu Dominique Mezerette sur La classe américaine en est la preuve. Imaginez : on vous donne le catalogue de films d'un grand studio (soit la Warner) et la seule chose que vous ne devez pas faire, c'est citer Stanley Kubrick et Clint Eastwood. Ce qui ne devait être qu'un petit film promotionnel pour la Warner va finir en mash-up dégénéré sponsorisé Canal +, qui plus est avec les doubleurs français habituels de la plupart des acteurs présents dans le film. Autant dire que les deux cocos se sont amusés comme des petits fous pour monter une intrigue à la Citizen Kane, en compagnie de Péteur et Stéveun (et un peu de Dave).

La classe 3

Affiche réalisée par Thierry Beaudenon.

Ce qui vaudra un beau monologue d'Orson Welles autour du vol et du plagiat. Un flim aux dialogues profonds à base de mousse au chocolat déconseillée par le patron, de monde de merde (vous ne verrez plus John Wayne de la même manière), d'enfants un peu cons, de journalisme d'investigation, de ouiche lorraine et de chips. Revenir à La classe américaine, c'est rigoler durant 1h11 avec le plus grand casting de tous les temps : James Stewart, Paul Newman, Robert Mitchum, Lauren Bacall, Henry Fonda, Burt Lancaster, Robert Redford, Dustin Hoffman, Elvis Presley, Clark Gable, Charles Bronson, Ernest Borgnine, Frank Sinatra, Dean Martin, Angie Dickinson, Julien Lepers... La classe américaine c'est aussi s'amuser à retrouver les films cités, allant des Hommes du président (Alan J Pakula, 1976) à Mad Max (George Miller, 1979), en passant par Rio Bravo (Howard Hawks, 1959). Faites le etst !

La classe

Malgré son influence sur la pop culture française, La classe américaine n'est jamais sorti en VHS, en DVD ou même en BR que ce soit chez Studio Canal ou Warner. Une rumeur dit souvent que la Warner a moyennement apprécié le travail d'Hazanavicius et Mezerette, condamnant ainsi le flim aux oubliettes. Mais comme Star Wars Holiday Special (Steve Binder, 1978), La classe américaine n'a jamais été une légende urbaine très longtemps et a connu une seconde vie grâce à internet, via des copies restaurées ou avec les extraits HD des films originaux. Une seconde jeunesse plus que méritée.

  • Stalingrad (Jean-Jacques Annaud, 2001)

Stalingrad

Jean-Jacques Annaud s'est imposé comme un poids lourd du cinéma international depuis Coup de tête (1979), proposant des films audacieux (Le nom de la rose, La guerre du feu) comme polémiques (le très gourmand croquant L'amant et le pro Dalaï-Lama Sept ans au Tibet). En 2001, il revenait sur la bataille de Stalingrad survenue entre juillet 1942 et février 1943 en se focalisant sur l'affrontement de deux snipers, l'un soviétique, l'autre nazi joués par Jude Law et Ed Harris. Si la vérité historique n'est pas toujours là (l'existence même du sniper nazi est régulièrement contestée, évoquée parfois comme un homme inventé par la propagande soviétique), le film n'en reste pas moins fascinant. Chaque camp est alimenté par la propagande de sa nation, amené jusqu'à la folie furieuse, au point de se faire passer pour mort pour mieux déstabiliser l'adversaire.

Stalingrad 2

Des personnages poussés à bout par un affrontement long et sous tension, où il peut se passer quelque chose à tout moment. L'idéologie importe peu dans le combat même, en revanche elle est bel et bien présente en dehors du front, les snipers ayant une pression folle sur le dos. Celle de leurs nations qui n'hésiteront pas à les faire passer à la casserole s'ils ne font pas ce qu'elles leur demandent. A ce titre, le début du film est assez édifiant, montrant des soldats soviétiques se faire tuer pour l'exemple s'ils ne veulent pas aller au front ou désertent. Stalingrad dévoile aussi bien une bataille à distance au suspense incroyable qu'une bataille médiatique, montrant toute la différence entre ce qui est raconté et ce qui est vécu par les soldats. On la voit notamment avec la relation qu'entretient le sniper soviétique avec le personnage de Joseph Fiennes, politique façonnant l'image du soldat pour en faire un véritable héros de guerre via la propagande, quitte à ne pas lui évoquer certaines choses pour qu'il soit plus efficace.

Stalingrad 4

Le triangle amoureux entre les personnages de Law, Fiennes et Rachel Weisz peut parfois paraître de trop, mais il permet un peu de répit entre les affrontements, d'autant que Tania Tchernova est l'occasion d'évoquer le cas des femmes soldats sur le front soviétique. Stalingrad s'impose comme un grand film de guerre avec un casting excellent (les quatre acteurs principaux sont en pleine forme, tout comme Bob Hoskins en Nikita Khrouchtchev). Une grosse production (70 millions de dollars) où l'argent se voit à l'écran à travers une reconstitution incroyable et un bon lot de séquences spectaculaires. Soulignons enfin que l'ost de James Horner est une prémisse plus qu'évidente à celle qu'il fera pour Avatar en 2009.

Stalingrad 3

A la prochaine ! 

Publicité
Commentaires
Publicité