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10 janvier 2018

Nuit entre super-héroïsme pop et fantasy cimmérienne

Après une première nuit où Carnage (Tony Maylam, 1981) et Frankenhooker (Frank Henenlotter, 1990) se côtoyaient, revoici Bis on Thionville pour un nouveau numéro. Pour rappel c'est une rubrique liée aux Nuits du Bis du cinéma La Scala, ces soirées où les films fantastiques, d'horreur, d'action ou encore de science-fiction se rejoignent en un même lieu. Le principe de Bis on Thionville est le même que celui des Nuits du Bis : un double-programme, donc deux films abordés par chronique. Aujourd'hui, je vais revenir sur la Nuit survenue le 12 mai 2017. Comme en 2016, le cinéma ouvrait ses portes à la convention Le Rayon Vert. Ce qui veut dire petits dessins gratuits pour les spectateurs qui le souhaitent réalisés par des dessinateurs émérites et bien évidemment, des films liés à la bande-dessinée d'une manière ou d'une autre. L'année précédente, les Nuits du Bis avaient fait honneur à Superman 3 (Richard Lester, 1983) et Punisher (Mark Goldblatt, 1989 *). 

Batman vs Red Sonja (mai 2017) 

Affiche réalisée par Grégory Lê.

En 2017, c'était au tour de Batman le film (Leslie H Martinson, 1966) et de Kalidor (Richard Fleischer, 1985) de réjouir les fans de bandes-dessinées. Juste avant de nous quitter en juin dernier, Adam West avait permis de beaux éclats de rire à toute la salle. Batman le film est bien évidemment un dérivé de la série diffusée entre 1966 et 1968 sur la chaîne ABC. Une vision très particulière du Cape Crusader, emprunte de Swinging London et d'une tendance à tout prendre à la décontraction. Une version haute en couleur qui ne plaît pas à tout le monde, notamment à certains fans de comics antérieurs ou postérieurs (surtout ceux de la vision de Frank Miller), mais qui a le mérite d'avoir su trouver son public à l'époque. Il est même en quelques sortes le premier super-héros populaire après Superman, qui avait déjà des serials (comme Batman) et un célèbre cartoon signé Dave Fleischer à son effigie. Le film a été réalisé entre les deux premières saisons, bien qu'il était prévu comme le pilote de la série initialement. 

Batman 66

Affiche réalisée par Christopher Franchi.

Les acteurs de la série ont pour la plupart rempilé, sauf Julie Newmar qui avait signé pour autre chose entretemps (elle est remplacée par Lee Meriwether). C'est ainsi que West, Burt Ward, Cesar Romero, Burgess Meredith (Mickey dans les Rocky), Frank Gorshin, Alan Napier et Neil Hamilton reprennent les rôles de Batman, Robin, du Joker, du Pingouin, du Sphinx, d'Alfred et du Commissaire Gordon. Inutile de dire que Batman le film est évidemment très lié à l'état d'esprit de la série et ne s'en prive jamais. C'est même le second degré et la bêtise du film qui font que l'on s'amuse devant. Il faut dire que même pour un épisode plus long (1h45 quand même), le film bénéficie d'une intrigue bien mince. Les méchants phares de la série (et du comic-book) se réunissent pour piéger Batman et Robin et par la suite, ils s'en prennent à des politiciens du monde entier en les réduisant à l'état de poudre. Pas grand chose à retenir de l'intrigue, si ce n'est une romance douloureuse entre Bruce Wayne et Catwoman (Meriwether) qui ironiquement donne lieu à une scène de danse. 

Batman 66 2

Ce qui semble avoir inspiré Tim Burton et Christopher Nolan pour des scènes de bal savoureuses dans Batman Returns (1991) et The Dark Knight Rises (2012) avec les mêmes personnages. Sans compter la tendance de Bat West à être un peu trop porté sur la chose, ce qui va s'avérer traître. Au final, ce qui amuse dans Batman le film c'est les situations grotesques, le surjeu des acteurs ou les méthodes d'enquêteurs monumentales du duo vedette. Il faut les voir essayer de résoudre les énigmes du Sphinx, au point de se demander si l'inspecteur Clouzot n'était pas le meilleur enquêteur de sa génération. Au niveau des scènes nanardesques, comment ne pas citer ces grands moments animaliers où les requins et autres marsouins se sacrifient pour la bonne cause ? N'oublions pas non plus la scène de la bombe, probablement une des scènes les plus délirantes du cinéma ("Oh non pas ici, il y a des enfants ! Oh non pas ici, il y a un bateau !"). Des scènes dont on ne se lasse pas et surtout pas nos zygomatiques.

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C'est aussi pour cela que Batman le film vaut au moins un visionnage, avec des amis de préférence (rajoutez l'alcool ou des pizzas si cela vous chante). Passons maintenant à Kalidor, troisième volet de la franchise Conan, enfin pas tout à fait. Comme le suggère l'affiche du film ci-dessous, le titre original est Red Sonja renvoyant à l'héroïne créée par Robert E Howard, également auteur des aventures du Cimmérien. Un personnage récupéré tout comme Conan par Marvel dans les 70's, avant d'être relancé dans les 2000's par Dynamite Entertainment. Dans les 80's, Conan le barbare (John Milius, 1982) s'impose comme un véritable référence pour le genre fantasy au cinéma, fort d'une violence radicale et d'une bande-originale monumentale signée Basil Poledouris. Un coup de grâce bien avant l'arrivée du Seigneur des anneaux (Peter Jackson, 2001-2003). Le producteur Dino de Laurentiis continue d'exploiter le filon avec Conan le destructeur qu'il confie au réalisateur Richard Fleischer (1984). 

Red Sonja 

Une séquelle plus familiale et donc bien moins sanguinolente. Arnold Schwarzenegger sent bien le coup fourré, mais est lié à un contrat où il doit tourner plusieurs films pour le producteur. Fleischer est un réalisateur avec une carrière impressionnante mais qui n'a jamais eu la réputation qu'il devait avoir. A son actif, 20 000 lieues sous les mers (1954), Les Vikings (1958), Le voyage fantastique (1966) ou Soleil vert (1973). De Laurentiis lance alors le projet de spin-off, Fleischer rempile et Schwarzy aussi pour un rôle qui ressemble à Conan. L'acteur doit apparaître peu dans le film, faisant office de guest de luxe. Sauf qu'il a finalement tourné des scènes durant quatre semaines et son rôle a été considérablement réhaussé. Si bien que son personnage devient celui mis en valeur dans le titre français et qu'il est largement présent durant la promotion du film, laissant de côté la véritable héroïne du film. D'autant qu'il s'agissait du premier rôle de Brigitte Nielsen. 

RS

L'acteur clôtura son contrat après Le contrat (John Irvin, 1986), en ayant un peu marre d'être pris pour une buse. L'acteur n'est d'ailleurs pas le seul à rempiler de la franchise mère, puisque sa compagne dans le Milius, Sandahl Bergman, revient en tant que méchante. Au final, Red Sonja n'a pas marché, clôturant la franchise Conan pendant un temps. Il reviendra tout d'abord dans la série d'animation Conan l'aventurier (1992-93), puis la série live-action Conan (1997-98), un remake / reboot (Marcus Nispel, 2011) et toute une flopée de projets avortés ou semblant morts. Parmi eux, un nouveau film sur Red Sonja que devait réaliser Robert Rodriguez avec Rose McGowan en rôle-titre. Un projet qui paraissait excitant à l'époque, d'autant que le réalisateur d'Une nuit en enfer avait dévoilé trois posters mettant en valeur son actrice-star.

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RS 2000

Les affiches du projet avorté de Robert Rodriguez autour de Red Sonja.

Finalement le projet fut annulé en 2009 et bien que d'autres ont voulu s'y risquer après, aucune nouvelle depuis tout comme pour "The Legend of Conan" qui devait faire revenir Schwarzy dans son rôle phare. Pour en revenir au sujet, Kalidor n'est clairement pas un grand film, mais reste un divertissement correct avec son lot de défauts. Brigitte Nielsen n'est pas charismatique pour deux sous et Schwarzy lui vole plus d'une fois la vedette, au point que le film commence sur lui en balade à cheval. L'acteur ne se débrouille pas trop mal, mais semble vraiment n'en avoir plus grand chose à faire et vient juste prendre son chèque. Ils sont affublés d'un gamin casse-pied (Ernie Reyes que l'on retrouvera en sidekick des Tortues Ninja dans le second film de la franchise) et de son serviteur (Paul L Smith, présent dans le Dune de David Lynch). 

Red-Sonja-1985-Screenshot-1

Au final, Kalidor s'impose comme un ressucé familial de Conan, sachant divertir un minimum avec quelques affrontements à l'épée (dont un interminable entre Kalidor et Sonja, au point d'en rire un peu). Après, ne vous attendez pas non plus à voir un film du niveau du Milius ou même de films de fantasy de l'époque comme Legend (Ridley Scott, 1985) ou Excalibur (John Boorman, 1981). Disons que vu la réputation calamiteuse que le film a, votre interlocuteur s'attendait à bien pire. Allez à la prochaine !


* Voir Cuvée Bis #6 .

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Commentaires
B
Kalidor devient un élément central tout simplement.
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A
... qui, du coup, de vient un premier rôle...
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B
Hé oui c'est bien là le problème. L'héroïne véritable du film est flouée par un second-rôle.
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A
en sachant que le titre original de Kalidor, c'est Red Sonja. Pourtant, c'est bien Schwarzy qui toise le haut de l'affiche
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B
C'est ce que je dis plus ou moins dans l'article. On l'a obligé à rester plus longtemps que prévu et le scénario a volontairement été modifié pour en faire une sorte d'héros. Je ne l'ai pas précisé mais il me semble que c'est le tournage de Kalidor qui a retardé celui de Terminator.
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